Luckaus Retrospektyva

La photographie lituanienne à l’honneur à Paris Photo

Dans le cadre de la saison de la Lituanie en France, les collections de photographies lituaniennes de la BnF, du Centre Pompidou et de l’Union des Photographes de Lituanie s’exposent d’une manière inédite sous la coupole du Grand Palais. The Forms of Things, The Form of Skulls, Forms of Love se propose de réunir le temps de Paris Photo des images emblématiques de l’époque soviétique et des productions lituaniennes plus récentes.

Rimaldas Vikšraitis, Nu Dans Une Ferme Désolée, 1991

Une production foisonnante au rayonnement international

Bien que l’école lituanienne soit aujourd’hui peu connue, ses photographes talentueux ont bénéficié d’un grand prestige au sein de l’Union soviétique. En s’éloignant du réalisme socialiste, leurs œuvres offrent une exploration sensible de thèmes intemporels et poétiques, voire métaphysiques : le lien avec la nature, la coexistence des générations, l’angoisse existentielle…

Romualdas Rakauskas, N° 20, Série Blossom,1976

À partir de la fin des années 70, la Lituanie est alors sous domination soviétique depuis trois décennies, les photographes lituaniens initient une pratique de dons de leur production par la création de la Société de l’Art photographique de Lituanie, une manière d’assurer le rayonnement et la préservation de leurs images, mais aussi de rompre l’isolement.

Dès le début des années 1980 et jusqu’à la chute de l’URSS, les photographes Antanas Sutkus, alors vice-président de la Société, et Aleksandras Macijauskas organisent le transfert de plus de 1 500 tirages vers la collection photographique de la BnF, grâce à des donations successives. Ces œuvres, réalisées par 22 photographes ayant atteint leur apogée entre les années 60 et 80, constituent encore aujourd’hui l’un des fonds photographiques lituaniens les plus importants au monde.

Aleksandras Macijauskas, Un Vieux Conducteur, 1968

Un patrimoine richement nourri au fil des générations

À ce fonds riche en reportages et portraits vient s’ajouter la récente collection du Centre Pompidou, qui s’attache à rassembler les œuvres des photographes lituaniens de générations successives. On y trouve les photographes rebelles des années 80 et 90, dont les productions, marquées par l’ironie, traduisent l’esprit de l’époque. C’est aussi durant cette période de dégel politique que les femmes lituaniennes investissent la scène photographique, développant avec leurs homologues masculins une pratique expérimentale mêlant performance, scepticisme et mise en abyme.

Violeta Bubelytė, Autoportrait 17, 1988

Les propositions actuelles et les collections réunies par l’Union des Photographes de Lituanie viennent désormais enrichir ce panorama couvrant trois générations au-delà du rideau de fer. Les crises politiques et environnementales, ainsi que les souvenirs douloureux réanimés, forment aujourd’hui les thèmes centraux de travaux empreints d’une gravité persistante.

Antanas Sutkus, Pionnier, Ignalina, Série People Of Lithuania, 1964

L’exposition The Forms of Things, The Form of Skulls, Forms of Love, conçue par Sonia Voss est nommée d’après le titre d’un poème de Mantas Balakauskak. L’exposition est à découvrir à Paris Photo au 1er étage du Grand Palais (salon d’honneur) du 7 au 10 novembre 2024.

Informations pratiques :
The Forms of Things, The Form of Skulls, Forms of Love
Collections BnF, Centre Pompidou, Union des Photographes de Lituanie
Salon d’Honneur de Paris Photo
Grand Palais, Avenue Winston Churchill, 75008 Paris
Du 7 au 10 novembre 2024

Dans le cadre de la saison de la Lituanie en France
Se voir en L’autre / Kitas Tas Pats
Programmation nationale du 12 septembre au 12 décembre 2024