Test Shimoda Urban Explore : un sac à dos photo séduisant mais perfectible

8.2
sur 10

Lancée au printemps 2024, la gamme de sacs à dos Urban Explore de Shimoda se positionne comme le nouveau compagnon des photographes au quotidien. Ces sacs sont conçus pour transporter, avec élégance, votre boîtier et ses objectifs, tout en offrant un grand confort de portage et une durabilité remarquable. Parmi leurs options ergonomiques, on trouve notamment un insert amovible, une ouverture latérale et une lanière spécialement conçue pour le montage d’un Capture Clip Peak Design sur la bretelle.

Sur le terrain, quel niveau de confort et de protection procure ce sac à dos ? Est-il suffisamment pratique à utiliser au quotidien ? Nous avons utilisé la version 20 L du Shimoda Urban Explore en coloris « Boa » pendant un mois, et voici notre test complet.

À propos de Shimoda

Située au sud-ouest de Tokyo, Shimoda est une ville portuaire d’environ 20 000 habitants. Mais son nom désigne (aussi) une marque – américaine – créée en 2017 et bien connue des photographes.

Deux ans et demi après l’Explore V2 – et moins d’un an après l’Action X25 V2, Shimoda lance sa gamme de sacs Urban Explore. Celle-ci se décline en trois capacités : 20 L, 25 L et 30 L. Pour chaque modèle, deux coloris sont proposés : Anthracite (gris foncé) et Boa (sable).

Comme son apparence (et son tarif) l’indiquent, cette gamme cible le marché des sacs photo haut de gamme, polyvalents et élégants. Un segment occupé par bon nombre de références comme le Peak Design Everyday Backpack, le Gomatic McKinnon Cube Pack, le Wandrd Prvke ou le Gura Gear Kiboko City Backpack (bien que ce dernier soit difficile à trouver en France).

Présentation du Shimoda Urban Explore

Shimoda a consacré beaucoup de temps et d’efforts à la conception de son sac Urban Explore, et cela se sent. Extérieurement, le Shimoda Urban Explore ressemble… à une version plus élégante d’un sac de randonnée – la spécialité de la firme. Dans sa communication, la marque le destine aux amateurs comme aux professionnels ayant besoin d’un sac photo « du quotidien ».

La finition « Boa », aux tons beige/sable, est très agréable à l’œil – sans être forcément très discrète. Notez qu’une version gris/noir est également proposée.

Des finitions très soignées

Globalement, les finitions sont soignées. Les coutures sont renforcées et étanches, les fermetures éclair inspirent largement confiance. Les tirettes sont conçues en cuir (la version noire utilise de l’hypalon végétalien) ; les attaches sont en aluminium. En clair : l’attention aux détails est bien réelle.

La toile extérieure, en Cordura, est renforcée – mais le fabricant ne communique pas de valeur de résistance en deniers. Sans grande surprise, la couleur claire rend le sac un peu salissant ; heureusement, il se nettoie sans difficulté.

Une bonne protection contre la pluie

Le sac est conçu pour résister à des averses – ce que nous avons pu (largement) expérimenter lors d’un week-end pluvieux en Normandie. On fera toutefois attention à la l’ouverture dorsale du sac, qui donne accès au matériel photo et à une tablette, qui ne dispose pas d’une fermeture éclair étanche.

Pour protéger encore davantage le sac, une housse anti-pluie est fournie. Elle se range tout en bas du compartiment principal… à l’intérieur du sac, ce qui est loin d’être pratique. En effet, on est obligé d’ouvrir le sac en entier (sous la pluie, donc) pour pouvoir accéder à la rain cover ! De plus, elle est coincée par l’insert, ce qui ne facilite pas les choses…

Côté portage, le sac dispose de deux larges bretelles et d’une sangle pectorale. Bon point : le sac utilise une structure interne en métal, qui lui évitera de se déformer au fil du temps. En outre, elle lui permet de tenir debout et de ne pas pencher vers l’avant.

Bleu ciel, la signature Shimoda

Le compartiment principal, revêtu du « fameux » tissu bleu ciel de Shimoda – que l’on aime, ou pas – permet d’accueillir l’insert amovible destiné au matériel photo ou vidéo. Trois poches supplémentaires en haut, à l’avant et sur le côté permettent de loger ses affaires personnelles. Deux poches extensibles autorisent le transporte d’une gourde et d’un trépied sur le côté.

En version 20 L, ce sac conviendra à une personne de taille « moyenne » (1,70 à 1,80 m). À vide, le sac pèse 1,8 kg. Il mesure 43 cm de haut, 27 cm de large et 20 cm de profondeur. Il est donc plutôt compact, malgré une épaisseur assez marquée. La capacité d’emport est à ce prix.

Voici les caractéristiques techniques du sac Shimoda Urban Explore 20 L :

  • Contenance : 20 L
  • Dimensions extérieures : 27 x 43 x 20 cm
  • Compartiment ordinateur jusqu’à 14 pouces
  • Compartiment tablette jusqu’à 10 pouces
  • Matériaux : extérieur en polyester Cordura, tirettes de fermetures éclair en cuir (boa) ou hypalon (noir), boucles en aluminium
  • Coloris : Boa, Anthracite
  • Poids à vide : 1,8 kg
  • Protection contre la pluie : sac protégé contre les éclaboussures
  • Garantie 5 ans

À l’intérieur : un insert modulable (ou presque)

S’il peut faire penser à un sac à dos « classique », le Shimoda Urban Explore 20 L est bien un sac photo. Ce que la disposition de l’espace intérieur vient confirmer.

Le sac dispose d’un insert en mousse (inclus) – dont les dimensions et la capacité d’emport vont déterminer la taille du sac. Sur notre version 20 L, il mesure 30 cm de long, 22 cm de large et 12 cm de haut. L’insert possède une ouverture latérale – mais aucun accès par le haut n’est prévu.

Cet insert est tapissé d’une mousse bleue – qui est hélas assez salissante. Il est fourni avec 7 séparateurs de 3 tailles différentes, ce qui est plus que suffisant. On peut ainsi compartimenter l’espace à sa guise, en plaçant son matériel à la verticale ou à l’horizontale. D’une manière générale, l’insert et les séparateurs sont très rembourrés et protègent efficacement le matériel.

On regrette cependant que le sac n’inclut pas de mini-séparateurs pour caler objectifs et petits accessoires.

L’accès principal au matériel photo se fait donc par le dos du sac, avec une ouverture sur la largeur. Cela permet de sécuriser l’accès au matériel et d’avoir une vue d’ensemble de son matériel pour une meilleure organisation.

Pour autant, on est obligé de poser le sac sur une table (ou au sol) pour accéder à son matériel photo. Ce qui risque de salir ou d’abîmer assez vite la toile située à l’avant du sac.

Le panneau dorsal dispose d’un emplacement permettant d’accueillir un ordinateur une tablette (jusqu’à 10,5 pouces).

Le sac dispose également d’un ouverture latérale, située côté droit. Sur l’ouverture, un filet permet de garder le panneau latéral de l’insert ouvert, pour un accès facilité (sur le papier) au matériel photo. Hélas, sur le terrain, la promesse n’est pas tout à fait remplie. D’une part, l’ouverture est placée assez haut ; d’autre part, l’accès est trop étroit : faire passer un hybride plein format (Nikon Zf, Sony A7 IV) devient même compliqué.

Aïe, ça coince

De l’autre côté du sac, une poche permet de ranger quelques affaires – un téléphone par exemple. D’autant qu’un trou permet de faire passer un câble jusqu’à l’intérieur du sac, où on pourra loger une batterie de secours entre la paroi de l’insert et celle du sac. Des fixations permettent de ranger des câbles. Néanmoins, on regrette que Shimoda n’est pas réussi à loger une ouverture latérale sur les deux côtés du sac.

Une ouverture supplémentaire est située en haut du sac. Elle donne accès à une poche assez large, capable d’accueillir quelques affaires (ou un gros livre de poche). C’est également par ce biais que l’on peut insérer un ordinateur portable, comme un MacBook Pro 14 pouces. La poche d’ordinateur est très discrète, à tel point que sans une petite étiquette, nous aurions pu passer à côté.

Notez que la poche est maintenue en place par une fermeture éclair : elle peut donc être retirée – tout comme l’insert. De cette façon, on dispose d’un vaste espace pour ses affaires personnelles. De quoi transformer l’Urban Explore en sac à dos « classique ».

Néanmoins, il est impossible de sortir son boîtier équipé d’un (long) téléobjectif rangé à la verticale, puisque l’insert n’est pas doté d’une ouverture par le haut. On touche ici à l’un des principaux griefs que nous adressons au Shimoda Urban Explore 20 L.

Enfin, la poche avant propose une seule pochette zippée –qui descend jusqu’à la moitié du sac – et un espace allant jusqu’en bas. Cette disposition n’est pas très pratique, car les petits objets auront tendance à se balader. Shimoda en a profité pour y placer une « poche secrète » conçue pour loger un AirTag afin de pouvoir « suivre » son matériel.

Last but not least, une seconde « poche secrète » est logée au niveau du panneau dorsal destiné à la zone des lombaires.

Au final, l’aménagement intérieur du sac est bien conçu… mais certains détails sont un peu agaçants. D’un côté, l’insert offre une excellente protection pour le matériel photo – d’autant que les séparateurs sont assez moelleux. Malheureusement, l’accès latéral est mal positionné et trop étroit – et il est impossible de sortir son matériel par le haut.

De même, il manque de rangements pour les petits accessoires. Il conviendra donc d’acquérir séparément pochettes et étuis en tout genre pour éviter que ses batteries et cartes mémoires ne se baladent librement.

Confort de portage du Shimoda Urban Explore 20 L

Au-delà de sa disposition intérieure intrigante, le Shimoda Urban Explore 20 L est-il suffisamment confortable sur le dos ? Heureusement, la réponse est globalement positive. On apprécie ses bretelles bien rembourrées, dont la tension est facilement ajustable.

Pour autant, au bout de quelque temps, on peut ressentir une certaine tension dans les trapèzes. Les photographes randonneurs se tourneront davantage vers les sacs de la gamme Action, davantage pensés pour ce type d’activité. Heureusement, le sac dispose d’une sangle pectorale aimantée, que l’on peut ajuster en hauteur.

Le panneau dorsal est également bien conçu. On dispose de trois panneaux rembourrés : l’un pour la zone des lombaires (avec sa poche secrète), deux autres pour les omoplates. Une zone vide en forme de T inversé facilite la circulation de l’air entre les panneaux. Un point que vient aussi renforcer le filetage.

Au-delà, le sac dispose de nombreuses poignées extérieures : sur le haut du sac, côté droit et en-dessous. Pratique pour attraper rapidement son sac – sur le tapis d’un portique de sécurité, par exemple.

A l’arrière, un passant de maintien permet de placer le sac sur une valise à roulette de manière sécurisée, très pratique en voyage pour soulager le dos.

Mais surtout, le Shimoda Urban Explore 20 L est l’un des rares sacs photo à prévoir une lanière dédiée au montage d’un Capture Clip de Peak Design. On peut ainsi l’ajouter très facilement sur la bretelle (gauche), sans écraser le rembourrage. Un point que nous aimerions voir plus souvent sur les sacs concurrents et particulièrement sur ceux de… Peak Design !

Capacité d’emport du Shimoda Urban Explore 20 L

Le Shimoda Urban Explore 20 L est conçu pour transporter un boîtier (hybride ou reflex de petite taille) avec un objectif monté dessus – et jusqu’à 4 optiques supplémentaires. En tirant parti de l’épaisseur du sac, on peut placer toute une série de focales fixes debout. Naturellement, la capacité d’emport est plus élevée sur les versions 25 ou 30 L.

Au cours de notre test, voici le matériel que nous avons réussi à loger dans notre sac : 

  • Nikon Zf + Nikkor Z 24-70 mm f/2,8 S
  • Nikkor Z 50 mm f/1,8 S
  • Nikkor Z 40 mm f/2
  • Tamron SP 90 mm f/2,8 Macro + bague d’adaptation FTZ
  • Laowa 10 mm f/2,8 Zero-D FF
  • MacBook Pro 14 pouces
  • Accessoires divers

Comme indiqué plus haut, la capacité d’emport est clairement dictée par les dimensions (ici assez réduites) de l’insert.

En configuration 20 L, un boîtier plein format est facile à insérer (sauf en voulant le faire passer par l’ouverture latérale). Heureusement, l’épaisseur du sac permet de loger des matériels assez gros (un Nikon Z8 par exemple) – ainsi qu’un drone et sa télécommande.

En revanche, l’espace n’est pas suffisant pour loger un boîtier monobloc. En outre, l’absence de séparateurs très fins ne permet pas de caler de petits accessoires (étuis pour carte mémoire, par exemple).

On se consolera avec les poches latérales, qui permetttent de transporter facilement un trépied, qui sera maintenu en place grâce à une petite sangle prévue à cet effet.

Shimoda Urban Explore 20 L, aussi séduisant que frustrant

Le « sac photo de tous les jours » est un incontournable pour tous les concepteurs de bagagerie. Mais c’est aussi un exercice délicat, tant il nécessite de parvenir à un équilibre parfait entre élégance et confort, praticité, et compacité.

De ce point de vue, le Shimoda Urban Explore 20 L est particulièrement intéressant à étudier. Son style sobre et élégant, ainsi que son confort de portage sont réussis, même si les randonneurs pourraient préférer des bretelles plus rembourrées.

Côté praticité, plusieurs aspects sont bien pensés, comme la lanière pour monter un Capture Clip sur la bretelle gauche. Malgré ses dimensions réduites, le sac accueille facilement boîtier et objectifs volumineux, et le rembourrage de l’insert et des séparateurs protègera efficacement votre matériel.

Cependant, certains points sont perfectibles. L’insert amovible dispose d’un seul accès latéral, mal positionné et trop étroit pour un hybride plein format. Bien que l’accès latéral puisse être contourné en utilisant une attache Capture Clip, ce système a ses limites avec un gros objectif et par temps de pluie, surtout si votre matériel n’est pas tropicalisé.

De plus, aucun accès photo par le dessus n’est prévu et attraper son ordinateur lorsque la poche supérieure est remplie est difficile. Le sac manque également de petits rangements pour batteries et cartes mémoire, ce qui aurait évité leur dispersion au fond des poches.

En somme, le Shimoda Urban Explore 20 L est un sac à dos photo élégant, confortable, bien fini et doté d’une grande capacité. Reste à voir si les quelques points négatifs seront un frein selon vos besoins.

Le Shimoda Urban Explore est disponible en coloris Anthracite (gris/noir) et Boa (sable). La version 20 L est proposée à partir de 316 €. La version 25 L est disponible à partir de 316 €. Enfin, la version 30 L s’affiche à partir de 318 €.

Vous pouvez le retrouver chez Digit-Photo, Miss Numérique, Digixo, IPLN, et dans les boutiques spécialisées.

Test Shimoda Urban Explore : un sac à dos photo séduisant mais perfectible
Fabrication / finitions
8.4
Confort
8.2
Ergonomie générale / praticité
8.1
Points forts
Matériaux premium, finitions soignées
Sangle pectorale
Lanière dédiée au Capture Clip Peak Design sur la bretelle gauche
Confortable
Peut accueillir boîtier et objectifs volumineux
Insert et séparateurs bien rembourrés
Points faibles
Pas complètement étanche sous la pluie ; accès à la rain cover peu pratique
Peu de poches pour les petits accessoires (batteries, cartes mémoire...)
Unique accès latéral trop étroit
Pas d'accès supérieur au matériel
Coloris "Boa" un peu salissant
8.2
sur 10