Test Xiaomi 14 Ultra : toujours le meilleur photophone ?

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Dévoilé en février 2024, le Xiaomi 14 Ultra ne cache pas les (grandes) ambitions du constructeur chinois. Porté par un design raffiné et une fiche technique musclée, ce smartphone vise à rivaliser frontalement avec Apple et Samsung.

Avec son quadruple module photo, toujours conçu en partenariat avec Leica, il veut aussi (et surtout) s’arroger la palme du meilleur photophone du marché. À ce titre, mentionnons son grand capteur 1 pouce, ainsi que son double téléobjectif 70 et 135 mm.

Quel niveau de performances pouvons-nous obtenir avec ce smartphone premium ? Parvient-il à nous faire oublier ses rivaux (et son prédécesseur) ? Réponse dans notre test complet du Xiaomi 14 Ultra.

Test Xiaomi 14 Ultra Phototrend

Présentation du Xiaomi 14 Ultra

Dans le petit monde des smartphones (et des caméras d’action) le capteur type 1 pouce (13,2 x 8,8 mm) fait figure de Graal. Depuis quelques années, les modèles exploitant ce type de cellule sensible se multiplient, notamment du côté de chez Sharp, Oppo, Vivo – et Xiaomi. Sans oublier le Sony Xperia Pro-I – qui n’en employait qu’une portion congrue.

De ce point de vue, il peut être tentant de voir le Xiaomi 14 Ultra comme le lointain descendant du (mythique) Panasonic Lumix CM1, lancé il y a tout juste 10 ans. Pour autant, l’approche est différente.

Là où le Lumix CM1 était surtout un compact expert faisant office de smartphone, le Xiaomi 14 Ultra est d’abord un terminal mobile résolument premium. Et, à ce titre, Il vise ainsi à se mesure aux mastodontes que son l’iPhone 15 Pro Max et le Samsung Galaxy S24 Ultra.

Voici les principales caractéristiques techniques du Xiaomi 14 Ultra 5G Dual Sim :

  • Écran : AMOLED LTPO, 6,73 pouces, 1-120 Hz
  • Définition : 1440 x 3200 pixels
  • Appareil photo dorsal : 1 x 50,3 Mpx (type 1 pouce), 3 x 50 Mpx (1/2,51 pouce)
  • Appareil photo frontal : 32 Mpx (type 1/3,14 pouce), f/2,0, équivalent 22 mm
  • Vidéo : 8K 24 fps, 4K jusqu’à 60 fps, slow motion 120, 240, 960 ou 1920 fps
  • OS : Android 14, HyperOS 1.0.5.0
  • Processeur : Snapdragon 8 Gen 3
  • Mémoire vive : 16 Go
  • Batterie : 5000 mAh
  • Stockage : 512 Go
  • Dimensions : 161,4 x 75,3 x 9,2 mm
  • Poids : 229 g

Design et finitions du Xiaomi 14 Ultra

Au départ, difficile de distinguer le Xiaomi 14 Ultra de son prédécesseur. Mais est-ce un mal ? Le Xiaomi 14 Ultra peut être vu comme la version « raffinée » de l’excellent 13 Ultra – dont le lancement en France avait été relativement confidentiel.

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On retrouve un smartphone de taille imposante, mesurant 16,1 cm de haut et 7,5 cm de large. Le poids de 229 g est toujours assez élevé. Le (très) grand écran AMOLED de 6,73 pouces (1440 x 3200 pixels) offre une excellente lisibilité – malgré un niveau de reflets un peu plus élevé que sur le Samsung Galaxy S24 Ultra. La fréquence de rafraîchissement maximale monte toujours à 120 Hz.

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À gauche, le Samsung S24 Ultra, à droite, le Xiaomi 14 Ultra.

La face avant comporte un petit poinçon. Toujours situé au milieu de l’écran, il accueille la caméra frontale de 32 Mpx. Le haut-parleur destiné aux appels, très discret, offre une très bonne restitution de la voix du correspondant. Enfin, le lecteur d’empreinte intégré à l’écran est très rapide et idéalement placé.

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Au dos, on retrouve l’immense module circulaire qui dépasse. Destiné à abriter les 4 capteurs photo, il arbore une mention « Leica ». Toutefois, le 14 Ultra se distingue de son prédécesseur en abandonnant le léger renflement au milieu du dos.

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La face arrière, en cuir vegan, est donc parfaitement plane. Seul le bloc optique dépasse franchement de la surface. Posé sur une table, le smartphone est légèrement incliné vers le bas, mais n’est pas bancal, heureusement.

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Du reste, les finitions sont très soignées. Le module photo est entouré d’un cercle doré fin très esthétique. Seul détail ergonomique un peu gênant : lorsque l’on tient le smartphone à l’horizontale, nos doigts tendent à recouvrir les deux haut-parleurs placés sur les tranches supérieures et inférieures. De ce point de vue, le terminal reste perfectible, le son des jeux et vidéos étant parfois étouffé.

Leica Vibrant vs Leica Authentique : choisissez votre style

Le partenariat avec Leica s’illustre à la fois côté matériel et logiciel. D’une part, Leica a émis un ensemble de préconisations pour l’optimisation des capteurs et des optiques. D’autre part, on retrouve deux « styles photographiques » : Leica Vibrant et Leica Authentique. Au cours de ce test, nous avons utilisé ces deux « styles photographiques » indistinctement.

Le style Leica Authentique est très pertinent (à notre goût), puisqu’il imite, avec un certain brio, le rendu si particulier des boîtiers Leica, avec des couleurs très douces, des contrastes subtils et des zones sombres… plutôt sombres. Un léger vignettage est également présent.

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Ici, il y avait un viaduc – Xiaomi 14 Ultra – 50 mm, 1/2500 s à ƒ / 1,6, ISO 50

De son côté, le style « Leica Vibrant » livre des clichés où certaines couleurs (surtout le vert et le rouge) sont assez saturées. Toutefois, le rendu est toujours plus subtil que sur les modèles d’entrée et milieu de gamme du constructeur.

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Auteuil-Boulogne, 1854 – Xiaomi 14 Ultra – 46 mm, 1/2000 s à ƒ / 2,0, ISO 51

Mentionnons aussi les 14 filtres photo. Certains d’entre eux sont directement inspirés par Leica et/ou par certaines pellicules argentiques. À ce titre, les filtres noir et blanc (Leica BW, Leica BW HC, Leica Sepia, Leica Blue) sont particulièrement réussis.

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Séville my love – Xiaomi 14 Ultra – 23 mm, 1/2000 s à ƒ / 2,0, ISO 64

4 objectifs et une bonne dose de polyvalence

Le Xiaomi 14 Ultra embarque 4 objectifs : 12 mm (ultra grand-angle), 23 mm (grand-angle), 75 mm (téléobjectif intermédiaire) et 135 mm (téléobjectif périscopique).

On notera au passage que le smartphone intègre deux téléobjectifs, offrant une plus grande polyvalence. Un point que Xiaomi a d’ailleurs « repris » du Samsung Galaxy S21 et de ses successeurs. Mentionnons aussi les focales « virtuelles » intermédiaires 28, 35 et 50 mm.

Capteur principal type 1 pouce : tout simplement épatant

Comme son prédécesseur, le Xiaomi 14 Ultra appartient à la classe très fermée des smartphones employant un « vrai » capteur type 1 pouce de 50 Mpx.

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En termes techniques, le smartphone intègre un capteur nouvelle génération : le Sony LYT-900. À la clé, dixit Sony, une plage dynamique plus étendue et une consommation d’énergie divisée par 2. Par défaut, le smartphone capture des clichés de 12,5 Mpx, grâce au pixel binning qui fusionne (virtuellement) 16 pixels en 1.

Sur le terrain, les résultats sont particulièrement bons. D’une part, le niveau de détails est très élevé au centre de l’image – avec une légère mollesse sur les bords cependant. La restitution des couleurs est très plaisante. Au quotidien comme en voyage, le smartphone offre une excellente qualité d’image.

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Alcazar, Cordoue – Xiaomi 14 Ultra – 23 mm, 1/1400 s à ƒ / 2,0, ISO 50

Par ailleurs, l’exposition est très juste – et les forts écarts de luminosité sont très bien gérés. De même, l’autofocus se montre rapide et précis. Grâce au nouveau capteur LYT-900, le terminal réussit à gommer les deux défauts du Xiaomi 13 Ultra.

Plaza de Espana – Xiaomi 14 Ultra – 23 mm, 1/100 s à ƒ / 2,8, ISO 50

Comme sur les iPhone, on retrouve plusieurs focales « virtuelles », où l’appareil rogne dans l’image et accroît (numériquement) le niveau de détails. On dispose ainsi de focales 28 et 35 mm. Ces dernières sont pertinentes, quoiqu’un peu anecdotiques. Et surtout, elles ne sont accessibles qu’avec le mode « Photo rapide » (voir plus loin).

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Petite rue de Cordoue – 28 mm, 1/2000 s à ƒ / 1,6, ISO 50

On retiendra davantage le « zoom x2 », déjà croisé l’an dernier. Il permet de faire le pont entre le capteur principal (23 mm) et le téléobjectif (75 mm). Les résultats sont très bons, même si l’on perd parfois un peu de netteté sur les détails les plus fins.

Céramique – Xiaomi 14 Ultra – 46 mm, 1/2000 s à ƒ / 2,0, ISO 160

En basse lumière, le capteur principal donne également de bons résultats. Néanmoins, certains sujets en mouvement peuvent être brouillés, comme sur la photo ci-dessous. Heureusement, le phénomène reste assez rare.

Mosquée ou cathédrale ? Les deux ! – Xiaomi 14 Ultra – 23 mm, 1/25 s à ƒ / 1,6, ISO 6400

Enfin, les photos de nuit sont agréables à l’œil… même si certains aspects sont perfectibles. En voyant le verre à moitié plein, Xiaomi a réussi à supprimer le léger brouillage que l’on pouvait observer avec le 13 Ultra. En voyant le verre à moitié vide, l’appareil a parfois la main un peu lourde sur le lissage et l’effet de sharpening. Dans certains cas, la restitution des détails est un peu artificielle. D’autant que la vitesse d’obturation est parfois un peu basse, ce qui accentue le risque d’obtenir une photo floue !

Canal Saint-Martin – Xiaomi 14 Ultra – 35 mm, 1/70 s à ƒ / 1,6, ISO 25000

Last but not least, l’objectif 23 mm dispose d’un mécanisme d’ouverture glissante, allant de f/1,63 à f/4 – grâce à un diaphragme à 6 lamelles. Le réglage manuel de l’ouverture est disponible dans le mode Pro (voir plus bas). Sur le terrain, l’effet starburst est plus marqué – et beaucoup plus esthétique. De quoi donner une vraie personnalité à nos images… même avec un smartphone.

Orange et vert – Xiaomi 14 Ultra – 23 mm, 1/13 s à ƒ / 4,0, ISO 5000

Ultra grand-angle 12 mm : un très bon niveau de détails (au centre)

De son côté, l’ultra grand-angle repose sur un capteur Sony IMX858 – au même titre que les deux téléobjectifs du smartphone. Ce capteur est d’assez petite taille (1/2,51 pouce). Les photosites mesurent 0,64 µm, et 1,28 µm grâce au pixel binning.

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Perspective mauresque – Xiaomi 14 Ultra – 12 mm, 1/25 s à ƒ / 1,8, ISO 500

Et sur le terrain ? Avec sa focale équivalent 12 mm, il fera le bonheur des photographes aimant cadrer large, très large.

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Plongée verticale- Xiaomi 14 Ultra – 12 mm, 1/50 s à ƒ / 1,8, ISO 125

La bonne nouvelle, c’est que le niveau de détails au centre des clichés est très bon, en plein jour comme en basse lumière. Les algorithmes de traitement de l’image semblent très efficaces.

Ruelles sévillanes – Xiaomi 14 Ultra – 12 mm, 1/900 s à ƒ / 1,8, ISO 50

Seul souci : les bords sont un peu mous et les distorsions très prononcées. Heureusement, les résultats sont plus convaincants que sur bon nombre de smartphones concurrents (coucou le S24 Ultra).

Avec l’ultra grand-angle, les personnages au bord du cadre sont passablement étirés – Xiaomi 14 Ultra – 12 mm, 1/50 s à ƒ / 1,8, ISO 64

En revanche, la qualité des photos de nuit est assez inégale. Si le capteur perçoit suffisamment de lumière, le niveau de détails est (relativement) élevé.

Début de nuit – Xiaomi 14 Ultra – 12 mm, 1/8 s à ƒ / 1,8, ISO 2000

Néanmoins, sur des scènes très sombres, les images sont franchement indigestes. Visionnées sur l’écran du smartphone, les photos sont acceptables ; mais on observe une bouillie de pixels dès que l’on zoome un peu dans l’image. Dommage.

échangeur – Xiaomi 14 Ultra – 12 mm, 1/8 s à ƒ / 1,8, ISO 2000

Téléobjectif 75 mm : de très bonnes performances de jour

Comme mentionné plus haut, le Xiaomi 14 Ultra intègre 2 téléobjectifs (équivalent 75 et 120 mm). Ils exploitent un capteur Sony IMX858 – comme l’ultra grand-angle. Les caractéristiques du capteur étant identiques, on notera surtout l’ouverture à f/1,8, reprise du 13 Ultra… et bien plus lumineuse que sur la plupart des modèles concurrents.

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Austerlitz 1 – Xiaomi 14 Ultra – 75 mm, 1/350 s à ƒ / 1,8, ISO 50

Et, comme sur le 13 Ultra, nous sommes très agréablement surpris par la qualité d’image de ce téléobjectif. Le rendu des couleurs et des contrastes est très plaisant. La restitution des détails est soignée (à condition de ne pas zoomer à 200 % dans l’image). Par ailleurs, la réactivité est au rendez-vous.

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Alcazar, détail – Xiaomi 14 Ultra – 75 mm, 1/100 s à ƒ / 1,8, ISO 64

On apprécie également la distance de mise au point réduite (15 cm environ). L’effet bokeh est réussi, et l’objectif permet de s’adonner facilement à la proxiphotographie. Les images sont très agréables à l’œil. De ce point de vue, ce téléobjectif est particulièrement réussi.

Néanmoins, les performances nocturnes de cet objectif sont plus mitigées. Au global, le rendu des détails est correct ; certaines zones demeurent très molles. On discerne ainsi un mélange de sharpening et de lissage, pour un résultat parfois discutable.

Parade nocturne – Xiaomi 14 Ultra – 85 mm, 1/17 s à ƒ / 1,8, ISO 2500

Téléobjectif 120 mm : des résultats convaincants

Enfin, le Xiaomi 14 Ultra est toujours l’un des rares smartphones équipés d’un 2e téléobjectif. Sa focale 135 mm permettra de capturer des sujets plus lointains ou jouer sur les perspectives.

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Envoûtante – Xiaomi 14 Ultra – 135 mm, 1/80 s à ƒ / 2,5, ISO 640

En termes techniques, ce téléobjectif est de type “périscopique” : le capteur est monté perpendiculairement au dos du smartphone et la lumière est renvoyée par un prisme. Un point que le Xiaomi 14 Ultra (et son prédécesseur) partage avec les Samsung Galaxy S21/S22/S23 et S24 Ultra.

Un objectif dit « périscopique », vu ici sur un smartphone Oppo.

À ce titre, on notera que c’est Samsung qui a imité Xiaomi en optant pour une focale plus courte depuis la sortie du S24 Ultra (120 mm au lieu des 240 mm des S21, S22 et S23 Ultra) afin de loger un capteur plus grand – et plus performant. Sur le terrain, le rendu des images proposé par Xiaomi est très correct. Le niveau de détails est globalement élevé – à condition de ne pas trop zoomer dans l’image, là aussi.

Austerlitz 2 – Xiaomi 14 Ultra – 135 mm, 1/180 s à ƒ / 2,5, ISO 50

On apprécie la distance de mise au point raccourcie (25 cm environ), qui donne des résultats très créatifs.

L’autofocus est performant… mais la mise au point a parfois du mal avec certains sujets rapprochés, comme avec le cormoran ci-dessous.

Cormoran flou – Xiaomi 14 Ultra – 425 mm, 1/100 s à ƒ / 2,5, ISO 63

Enfin, comme sur le 13 Ultra, le phénomène de rolling shutter peut être visible sur les sujets aux déplacements rapides.

Jussieu rolling – Xiaomi 14 Ultra – 135 mm, 1/350 s à ƒ / 2,5, ISO 2000

De nuit, les performances sont honorables… à condition de ne pas trop trembler. Car le temps de pose peut souvent être assez long (malgré l’ouverture à f/2,5 un peu plus lumineuse que par le passé) : le risque de flou de bouger n’est pas négligeable.

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Light trails – Xiaomi 14 Ultra – 135 mm, 1/13 s à ƒ / 2,5, ISO 2000

Sur des sujets statiques (et en stabilisant le smartphone), la qualité d’image est élevée, avec un bon niveau de détails. Unique reproche : les sources de lumière génèrent des halos peu esthétiques – comme souvent avec les objectifs périscopiques des smartphones.

Sombre douce nuit – Xiaomi 14 Ultra – 135 mm, 1/20 s à ƒ / 2,5, ISO 1000

Au global, ce téléobjectif équivalent 135 mm s’avère séduisant et permet d’immortaliser facilement des sujets plus éloignés. Pour aller encore plus loin, Xiaomi propose toujours son “zoom algorithmique” x10, qui exploite les données du capteur principal et du téléobjectif. Le rendu des images est plaisant… à condition d’éviter les basses lumières.

Trafic – Xiaomi 14 Ultra – 240 mm, 1/25 s à ƒ / 2,5, ISO 1600

Enfin, le smartphone dispose toujours du zoom numérique, qui offre un grandissement 120x (équivalent 2724 mm…). Les résultats sont satisfaisants jusqu’à 350 mm environ, mais au-delà, l’impression de “bouillie de pixels” peut être présente.

TGV espagnol – Xiaomi 14 Ultra – 422 mm, 1/150 s à ƒ / 2,5, ISO 50

Des modes photo pertinents

Nous avons aussi beaucoup apprécié les modes photo « avancés » que propose Xiaomi sur son smartphone. Leur but : procurer une « vraie » expérience photographique à l’utilisateur.  En premier lieu, mentionnons le mode « Photo rapide » . Son interface rappelle beaucoup celle des boîtiers Leica.

Chose étrange : le zoom est matérialisé par un petit cadre de recadrage… et l’ultra grand-angle n’est pas disponible dans ce mode ! On dispose aussi d’une réglette permettant de choisir manuellement la distance de mise au point. Une idée intéressante… sauf lorsque l’on se trompe et que l’on rate sa photo.

On notera également que le mode « Portrait » a été remanié. On dispose toujours des « Master Lens », censées imiter des objectifs Leica – et qui associent une longueur focale à un effet de style, avec un effet bokeh et un vignetage plus ou moins prononcés. Pour autant, on remarque que la focale 90 mm a disparu, remplacée par une focale 23 mm moins pertinente à notre goût pour des portraits.

De son côté, le mode « Exposition longue » est à nouveau un vrai coup de cœur. En effet, il permet d’imiter un effet de flou de mouvement grâce à la capture d’un très grand nombre de photos, qui sont fusionnées en quelques secondes seulement. On peut ainsi jouer avec les traînées lumineuses d’un véhicule en mouvement ou lisser un cours d’eau très facilement. Unique regret : seul l’objectif principal est disponible dans ce mode.

Quai de Passy – Xiaomi 14 Ultra – 37 mm, 3.0 s à ƒ / 2,0, ISO 1250

Le smartphone propose aussi (et surtout) un mode Pro, qui s’avère particulièrement complet. On peut ainsi régler rapidement le temps de pose, la sensibilité ISO, le mode de mesure, etc. Avec l’objectif principal, on peut également régler manuellement l’ouverture glissante (f/1,63 à f/4).

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Starburst, my love – Xiaomi 14 Ultra – 23 mm, 1/17 s à ƒ / 4,0, ISO 3200

En clair, l’appareil permet de reprendre totalement la main sur la capture de nos photos. En fermant à f/4, par exemple, il est possible de prendre des photos de nuit avec un superbe effet starburst autour des sources de lumière. De ce point de vue, le Xiaomi 14 Ultra redéfinit nos attentes en termes de rendu d’image avec un smartphone.

Canal canal – Xiaomi 14 Ultra – 23 mm, 1/13 s à ƒ / 4,0, ISO 5000

C’est également via le mode Pro que l’on débloque la capture en 50 Mpx. L’appareil génère des clichés très définis… mais moins détaillés, puisque le pixel binning est désactivé.

Enfin, on mentionnera que le mode Pro permet de capturer ses photos en JPEG, en RAW (DNG, 10 bits) et en Ultra RAW. Pour mémoire, l’Ultra RAW est la réponse de Xiaomi à l’Apple ProRAW. Il permet ainsi de coupler la flexibilité de retouche d’un fichier RAW avec les algorithmes de traitement automatique.

Test Xiaomi 14 Ultra Phototrend
Shine on – Xiaomi 14 Ultra – 46 mm, 1/13 s à ƒ / 2,0, ISO 2500

Néanmoins, cette option impose un temps de traitement d’image de plusieurs secondes pour la pose longue. Et pendant ce laps de temps, la capture de nouvelles photos n’est pas possible.

Délicatesse – Xiaomi 14 Ultra – 23 mm, 2.5 s à ƒ / 3,3, ISO 320

Enfin, en vidéo, le smartphone permet de filmer en 8K 30 fps – avec tous les capteurs ! Une performance assez impressionnante… malgré un niveau de crop très prononcé. On apprécie également la profusion de modes de ralenti (jusqu’à 1920 fps en Full HD). Sans oublier le mode « Réalisateur », qui permet notamment de filmer en LOG 10-bit, avec un espace colorimétrique Rec.2020.

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Photography kit : pour transformer son smartphone en « vrai » boîtier photo

Déjà proposé (de manière très confidentielle) avec le 13 Ultra, le « photography kit » fait son grand retour avec le Xiaomi 14 Ultra.

Outre une coque protectrice, il inclut deux bagues – dont une permettant de visser un filtre circulaire de 67 mm de diamètre. On découvre aussi (et surtout) une petite poignée, qui permet de transformer son smartphone en « vrai » boîtier photo – et le recharger grâce à sa batterie intégrée.

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On profite ainsi d’un déclencheur photo, d’un bouton d’enregistrement vidéo dédié et d’une molette.

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Pour autant, tout n’est pas parfait. D’une part, l’appareil est assez « rigide » dans son fonctionnement : si la molette est attribuée à la vitesse d’obturation, elle ne va régler que ce paramètre-là. Et ce, même lorsque l’on sélectionne le réglage des ISO ou de l’ouverture sur l’écran. Dommage. D’autre part, la qualité des plastiques employés n’est pas extraordinaire, et on constate un peu de jeu entre les différents éléments.

Cependant, ce jeu d’accessoires nous séduit, permettant de profiter d’un véritable appareil photo… qui servira aussi de smartphone ! Dommage que son tarif de 200 € soit assez salé.

Interface et performance du Xiaomi 14 Ultra

Le Xiaomi 14 Ultra est doté d’une puce Snapdragon 8 Gen 3 couplée à 16 Go de mémoire vive. Une configuration résolument premium.

Force est de constater que l’intégration de cette puce est excellente, car le terminal fait partie des meilleurs élèves de sa catégorie – aux côtés du Samsung Galaxy S24 Ultra. Avec des jeux ou applications très gourmands, le smartphone ne montre aucun signe de faiblesse. En revanche, la température du terminal peut monter assez vite après une longue session de jeu.

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Petite nouveauté : Xiaomi abandonne son interface MIUI et la remplace par HyperOS. Pour autant, les utilisateurs retrouveront rapidement leurs marques. On regrette cependant que le nombre d’applis préinstallées soit toujours aussi élevé. De même, son grand rival le Galaxy S24 Ultra se montre parfois plus agréable à utiliser… mais cet aspect est relativement subjectif.

Quelle autonomie pour le Xiaomi 14 Ultra ?

Comme la majorité de ses concurrents, le Xiaomi 14 Ultra embarque une batterie de 5000 mAh. Une capacité très confortable… même si la batterie de la version chinoise du terminal monte à 5300 mAh.

D’emblée, mentionnons la recharge rapide (filaire) 90W, qui permet de recharger totalement le smartphone en 1/2h seulement. Avec la charge sans-fil 80W, comptez 45 minutes environ. Des performances très impressionnantes.

Néanmoins, nous sommes un peu moins éblouis par l’autonomie du terminal. En profitant de toutes les options du smartphone (définition d’écran maximale, fréquence de rafraîchissement à 120 Hz maximum), la batterie peut s’épuiser assez rapidement. Heureusement, en usage « standard », il est possible de rester plus de 24h loin d’une prise secteur.

À l’heure du bilan : le Xiaomi 14 Ultra, l’excellence en terrain connu

Après un mois et demi en compagnie du Xiaomi 14 Ultra, le bilan est très positif. Mais est-ce vraiment une surprise ? Son prédécesseur, le 13 Ultra, faisait partie de nos smartphones préférés de l’an dernier. Et les points communs entre les deux modèles sont particulièrement nombreux. Autant dire que nous savions plus ou moins à quoi nous attendre.

Ainsi, on retrouve une qualité d’image très élevée avec le capteur principal type 1 pouce. Le quadruple module dorsal offre toujours une polyvalence très appréciable.

Pourtant, Xiaomi réussit à nous surprendre sur plusieurs points. D’une part, le rendu des photos de nuit est plus qualitatif que sur le 13 Ultra. D’autre part, le mécanisme d’ouverture f/1,63 à f/4 est très pertinent (en mode Pro). D’autant que l’effet starburst est très réussi.

Certes, quelques aspects demeurent perfectibles. Ainsi, l’autonomie du terminal n’est pas exceptionnelle – même si la recharge ultra-rapide compense ce point. Mais à l’heure du bilan, le Xiaomi 14 Ultra rehausse d’un (net) cran nos attentes en termes de qualité d’image avec un smartphone. Le terminal s’avère un excellent compagnon, avec un rendu des images particulièrement impressionnant.

Indéniablement, le constructeur chinois réussit son pari – et compte désormais parmi les principaux acteurs de la photographie mobile.

Le Xiaomi 14 Ultra est disponible au tarif de 1499 € à la Fnac, chez Boulanger et sur Amazon.

Test Xiaomi 14 Ultra : toujours le meilleur photophone ?
Design et finitions
8.3
Ergonomie et prise en main
8.1
Fonctionnalités photo / vidéo
9.1
Qualité d'image
8.5
Performances
9
Autonomie
8.5
Rapport qualité-prix
7
Points forts
Excellente qualité d'image avec l'objectif principal
Polyvalence des 4 objectifs
Très bonnes performances globales
Autonomie très correcte, recharge ultra-rapide
Écran qualitatif
De très nombreuses fonctions pertinentes pour la photo et la vidéo
Pack d'accessoires "Photography kit" intéressant
Points faibles
Un peu lourd
Objectifs "secondaires" un peu en retrait par rapport au capteur principal
Pas de port micro SD
Tarif très élevé, "photography kit" onéreux
Emplacement des haut-parleurs perfectible
8.4
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  1. La fonctionnalité de la molette du kit photo est bien paramétrable dans les options. Je l’utilise pour régler l’ouverture du capteur principal.

    1. Bonjour Mr F, merci pour votre remarque. Vous avez raison, il est possible de changer la fonction attribuée à la molette du photography en faisant un détour dans les menus. Cependant, le fonctionnement de l’appareil est assez « rigide » : si la molette est attribuée à la vitesse d’obturation, elle ne va régler QUE ce paramètre-là. Et ce, même lorsque l’on sélectionne le réglage des ISO ou de l’ouverture sur l’écran. Nous avons modifié notre test pour inclure cet aspect-là.

  2. Bonjour,
    Avec le kit photo, il est possible d’ajouter des filtres.
    J’ai acheté un filtre polarisant, mais je ne vois pas d’amélioration de mes photos (pas plus de contraste, reflets pas plus éliminés).

    Quels filtres pourriez-vous conseiller qui apporteraient une plus-value ?

    Merci pour votre test

    Philippe

    1. Bonjour Philippe, merci pour votre retour. Personnellement, j’aurais surtout tendance à utiliser un filtre ND, afin d’être en mesure de faire la pose longue pendant la journée. Utile pour des photos de cours d’eau, d’une cascade… ou d’une autoroute, par exemple !

  3. le prix est dissuasif . est ce que ce kit fonctionnerait sur le modèle de l’année passée qui à du voir son prix fondre ?