La ville de Sète devient à nouveau le théâtre d’un festival photographique qui s’étend dans de nombreux lieux culturels. Du 1er au 20 mai 2024, Itinérances Foto expose jusqu’à 25 photographes, pour autant de regards diversifiés sur le monde. Plusieurs artistes explorent notre relation à la mer, reflet de l’ancrage du festival dans cette ville portuaire, tandis que d’autres répondent à leurs propres thématiques. Coup d’œil sur la seconde édition d’Itinérances Foto.

Nous pouvons admirer les photographies de Gabrielle Duplantier à l’Atelier Ici Photographies, déjà mentionnée précédemment. Familière du paysage de Sète, où elle avait été invitée par le festival ImageSingulières en 2022, la photographe nous offre une fois de plus de superbes clichés en noir et blanc, caractérisés par une texture granuleuse prononcée.

L’exposition « Qui suis-je » d’Amaury Welsch à la Galerie du Pont de Pierre propose un noir et blanc intimiste. À travers un ensemble d’œuvres qui semblent à première vue capter le banal, l’artiste tisse en réalité une narration riche en détails capturés au fil du temps. Ces photographies révèlent l’histoire des personnes et des territoires dans lequel elles habitent.

Puisque le festival s’ancre dans une ville portuaire au fort patrimoine maritime, il paraissait tout à fait naturel d’y consacrer plusieurs expositions. Au bien nommé Théâtre de la Mer, nous pouvons ainsi retrouver le travail saisissant d’Alice Pallot qui, avec sa série « Algues Maudites », explore la prolifération des algues vertes sur les côtes bretonnes. Sa pratique se situe à la frontière du documentaire et d’une photographie moins figurative, très imaginative.

De même, Manon Lanjouère livre un conte photographique en faveur de la préservation des écosystèmes océaniques, à travers des images de l’infiniment petit. Charles Thiefaine, de son côté, a tenté d’établir un portrait du quotidien particulier des habitants de l’île de Thau, un quartier populaire de Sète, posant la question des liens qu’entretiennent ces habitants avec ce territoire entre marginalité et cosmopolitisme.

Le photographe Giulio Di Sturco présente, de son côté, l’aboutissement d’un projet commencé il y a près de dix ans. Il a retracé le cours du Gange qui s’étend sur 2500 kilomètres, pour livrer des images à l’esthétique travaillée au cordeau, aux teintes sableuses et aux allures presque surréalistes. Pourtant, il s’inscrit dans une démarche tout à fait documentaire et politique : le Gange est un des fleuves les plus pollués au monde, et son niveau d’eau ne cesse de descendre bien que des millions de personnes en dépendent pour survivre.

Du fait de la diversité des artistes présentés et de son ampleur, cette édition d’Itinérances Foto est particulièrement réussie. Elle peut ainsi être vue comme le digne successeur du festival ImageSingulières, qui a été contraint de cesser ses activités l’an dernier.

Informations pratiques :
Itinérances Foto 2024
À Sète et sur l’île de Thau
Du 1er au 20 mai 2024
Du mercredi au dimanche, de 14h30 à 19h
Entrée libre