Tensions dans le monde de l’intelligence artificielle générative, Midjourney interdit à tous les employés de Stability AI d’utiliser son service. Cette mesure fait suite à des allégations selon lesquelles des membres de l’équipe de Stability AI auraient tenté de s’emparer de données de manière inappropriée, causant ainsi une importante perturbation du système.
Un conflit émerge entre acteurs de l’IA générative
Selon les informations fournies par Midjourney, les faits se sont produits en début de mois, lorsqu’une activité suspecte, décrite comme similaire à celle d’un botnet, a été repérée. Elle émanait de deux comptes associés à un employé de l’équipe de données de Stability AI. Cette tentative de récupération massive d’invites et d’images, éléments essentiels à l’entraînement des modèles d’IA générative, a déclenché des alarmes chez Midjourney.
En réaction, Midjourney a non seulement exclu les employés de Stability AI mais a aussi introduit une nouvelle politique de sécurité. Dorénavant, toute personne associée à une entreprise effectuant une « automatisation agressive » ou à l’origine de pannes de service se verra refuser l’accès à Midjourney.
La réponse de Stability AI
Face à ces accusations, Stability AI n’a pas tardé à réagir. Emad Mostaque, le PDG de la société, a exprimé sa surprise et son intention de mener une enquête approfondie. Il a tenu à préciser que, si l’incident impliquait réellement un employé de Stability, il s’agirait d’une action isolée et non d’une attaque délibérée par déni de service (DDoS). Mostaque a également souligné que Stability AI n’avait pas besoin de recourir au scraping de données de Midjourney, étant donné que leur modèle, Stable Diffusion 3, « surpasse les autres modèles en termes de performances ».
Débat éthique
Cet incident met en lumière les pratiques controversées de scraping de données au sein de l’industrie de l’IA générative. L’ironie de la situation ne manquera pas d’échapper aux observateurs. En effet, Midjourney et Stability AI ont déjà été accusées d’exploiter les œuvres de créateurs sans autorisation pour entraîner leurs modèles d’IA. Cette affaire soulève d’importantes interrogations relatives à l’éthique et aux pratiques commerciales dans le domaine en expansion rapide de l’intelligence artificielle générative, ainsi qu’aux droits des créateurs de contenu à l’ère du numérique.
