Jusqu’au 2 mars 2024, différents lieux culturels de Brest accueillent le festival Pluie d’Images, destiné à promouvoir plusieurs photographes contemporains sous une thématique commune. Sobrement et simplement intitulée « 15-25 », cette édition met la jeunesse et sa représentation à l’honneur à travers le travail de cinq artistes : Morgane Delfosse, Gwenvaël Enger, Daniel Molinier, Margaux Olivré et Patrice Terraz. Tour d’horizon de leurs expositions respectives.
Sommaire
Entre deux eaux de Morgane Delfosse
Rendez-vous aux Ateliers des Capucins pour découvrir le travail de Morgane Delfosse, résultat d’une résidence entre un village du Loir-et-Cher et un autre village du Loiret. Avec « Entre deux eaux », la photographe se place autant entre deux territoires qu’entre deux âges, avec ses portraits d’adolescents en milieu rural d’une grande justesse.
C’est ainsi qu’elle s’inscrit parfaitement dans la thématique de cette édition, où la photographe permet d’explorer une certaine idée de la jeunesse, ce qui en fait une sorte de groupe social malgré son immense hétérogénéité. Morgane Delfosse élabore autant une galerie de portraits qu’un autoportrait de sa propre jeunesse, passée elle aussi à la campagne.
Pour celles et ceux qui ne pourront pas aller à Brest pour le festival, notez que cette série est également à découvrir avec un ouvrage paru aux éditions Filigranes l’année dernière.
L’Iran de Gwenvaël Engel
Quel peut être le rôle de l’art dans un régime totalitaire ? C’est la question que pose Hanieh Ziaei, commissaire d’exposition et conférencière qui présente le travail de Gwenvaël Engel intitulé « Visages d’une jeunesse plurielle ». Mené en collaboration avec l’UNESCO et l’Université Libre de Bruxelles, son travail artistique et documentaire s’inscrit dans une volonté de représenter autrement l’Iran et sa population – notamment sa jeunesse.
Pour cela, Gwenvaël Engel s’immisce dans les lieux de vie des personnes qu’elle photographie, dans leur quotidien et leur intimité ; une manière pour elle de développer les relations de confiance nécessaires à la réalisation d’images authentiques, loin des stéréotypes habituels.
J’ai photographié dans le monde entier et je puise mon inspiration dans la diversité. Cela renforce l’esthétisme de mon travail. Je développe naturellement des relations de confiance pour réaliser des images sincères et plurielles.
Gwenvaël Engel
La scène drag de Daniel Molinier
Depuis début 2022, Daniel Molinier documente une grande partie des drag shows de Brest, alors que le mouvement prend une ampleur inédite en France suite à l’arrivée de l’émission Drag Race et aux interrogations contemporaines sur l’identité de genre et son expression. Tantôt en plein show, tantôt en extérieur ou en studio, les drags se présentent sous toutes leurs facettes, au gré des éclairages et des reflets qu’imposent les moments de prises de vue, plus ou moins spontanés.
C’est certain, même si la culture drag ne date pas d’hier, c’est la jeunesse qui la (ré)incarne aujourd’hui : avec des shows qui mêlent tradition et modernité, mais aussi parce qu’elle se retrouve au cœur des remises en question de la binarité de genre.
Margaux Olivré : Mineurs isolés… et après ?
Margaux Olivré a choisi le studio pour photographier les mineurs isolés brestois accompagnés par l’association locale d’aide aux jeunes migrants. Au travers de portraits mis en scène sur fonds colorés, la photographe met en valeur toute la particularité de ces situations en France, de ces migrants arrivés en France il y a des années, parfaitement intégrés, mais n’ayant toujours pas les papiers nécessaires pour y vivre sereinement.
La jeunesse selon Patrice Terraz
Étant exposés dans plusieurs lieux à travers Brest, les séries de Patrice Terraz représentent une grande partie de cette édition du festival Pluie d’Images. Et pour cause : depuis 2014, il élabore tout un travail documentaire sur la jeunesse en France et en outre-mer, conduit notamment en partenariat avec Médiapart, Images Singulières et les ministères de la Culture et des Outre-mer.
Son regard photographique se porte de la même manière sur des élèves d’un lycée professionnel isolé, sur un quartier populaire de Corbeil-Essonnes que sur la jeunesse dorée de Saint-Pierre-et-Miquelon. C’est ainsi que Patrice Terraz offre une véritable radioscopie – pour reprendre le terme de la grande commande de la BnF à laquelle il a également participé – de toute une génération, tantôt tourmentée, prise au cœur des problèmes sociétaux actuels, tantôt joyeuse… mais toujours vivante.
L’ensemble de la programmation est à retrouver sur le site du festival Pluie d’Images.
Informations pratiques :
Festival Pluie d’Images,
Brest
Du 20 janvier au 2 mars 2024
Entrée libre dans différents lieux à travers la ville