Si vous vous êtes toujours demandé quel était le processus de fabrication des pellicules pour appareil photo, Kodak nous offre un aperçu grâce à un court métrage de… 1958 ! Publiée par la chaine YouTube PeriscopeFilm, et combinant animation vintage et visite d’une usine de l’époque, cette vidéo permet d’en apprendre un peu plus sur les différentes étapes de fabrication et les matériaux utilisés pour une pellicule argentique.
Cette vidéo, au charme suranné, est malheureusement incomplète et coupe avant les phases finales de la production. Heureusement, une petite recherche nous a permis de retrouver une version complète de la vidéo. Un peu saccadée, mise en ligne par un certain Owen Morgan en janvier… 2012, et doublée en néerlandais (mais sous-titrée en anglais), elle nous permet d’aller au bout du processus de fabrication.
La photo argentique a toujours quelque chose d’un peu magique. En 1958, Kodak est déjà au fait de sa gloire. Tournée à l’usine de Rochester, la vidéo permet d’apprendre, par exemple, qu’une pellicule comporte globalement 4 couches :
- Une couche protectrice en gélatine animale
- Une couche d’émulsion sensible à la lumière
- Une base de plastique et de cellulose (principalement de coton)
- Une deuxième couche en gélatine
La séquence mélangeant animation et visite d’usine nous montre le cheminement des ingrédients. Nous pouvons observer les gigantesques roues et les instruments nécessaires à la création puis à l’enroulement des films.
Ainsi, la couche de base, une fois solidifiée, est enroulée autour d’une roue de 5,5 m de diamètre et épaisse de 1,5 m. Mais, elle est encore bien petite à côté de la machine servant à sécher cette base : environ 15 m de haut pour 22 m de long et séchant 400 m de films en même temps.
On voit aussi comment est traitée la gélatine animale ou comment sont sélectionnés les composants chimiques nécessaires à la couche d’émulsion. Des procédés, qui, bien qu’industriellement assistés, étaient encore largement entrepris par une main humaine. Il est à parier qu’aujourd’hui l’homme intervient bien moins lors des différentes étapes.
Nous apprenons ici qu’en 1958, l’usine de Kodak engloutit 14 tonnes d’argent par semaine. Il s’agit du composant le plus important pour la fabrication d’une pellicule grâce à ses propriétés d’absorption de la lumière.
On peut observer les différents mélanges de produits chimiques réalisés à la main par des ouvriers sans protection. Ces derniers doivent cependant, dans leur vie quotidienne, éviter d’entrer en contact avec certains éléments pour ne pas contaminer la production de pellicule, comme le mercure ou les pesticides.
L’émulsion obtenue est soigneusement et consciencieusement inspectée à de multiples niveaux pour vérifier sa pureté. Après un long cheminement, les trois éléments composant une pellicule (le film, la bobine et la protection en papier) sont assemblés automatiquement. On teste une dernière fois les films avant de les distribuer pour la commercialisation.
Il s’agit d’une belle archive qui permet de se rendre compte de la complexité de la fabrication d’une pellicule photo en 1958. Kodak avait réitéré l’expérience en 1980 avec un autre court métrage.
Pour une approche plus moderne, en mars 2022, Dustin, de la chaîne SmarterEveryDay, avait posté une série de 3 vidéos retraçant le processus de fabrication d’une pellicule. Elles ont aussi été réalisées à l’usine de Kodak à Rochester et permettent d’observer comment la technique a évolué – ou pas.
