Hipstamatic, le réseau social rétro fait son grand retour, en mode anti-Instagram

Application photo sur mobile au look vintage, Hipstamatic se remet en marche avec comme volonté de contrer le célèbre réseau social Instagram. Nouvelle version toujours sans vidéo, sans pub, sans algorithmes, Hipstamatic surfe sur la quête de sobriété numérique. Pari osé.

L’heure du renouveau pour Hipstamatic

Hipstamatic existe depuis 2009. À l’époque, l’application créée par Lucas Buick — lancée sous le nom de « Hipstamatic Classic » —  avait été l’une des premières app à recevoir le prix « Application de l’année » décerné par Apple, notamment pour son design rétro.

Cette année, le fondateur d’Hipstamatic voit une opportunité de revenir à l’essence de ce qu’un réseau social centré sur l’image devait être, sans l’impact des algorithmes, des vidéos et des influenceurs. Pour ce faire, la petite équipe — ils ne sont que quatre pour l’instant à gérer l’application — a décidé de limiter les possibilités afin de mettre en avant ce que nombreux d’entre nous recherchent de plus en plus : la sobriété numérique.

C’est d’ailleurs ce que constaterait le fondateur de l’application. Dans un article de TechCrunch, il observe des « jeunes [qui] achètent des iPhone 3G pour avoir de meilleures expériences photo dans le monde bizarre et tordu de TikTok ». Il poursuit en évoquant la volonté de retour en arrière chez certains. « Tout d’un coup, beaucoup de choses que nous avons construites au cours de la dernière décennie ont recommencé à avoir un sens. C’est en quelque sorte là où nous en sommes en ce moment », explique-t-il.

À l’heure actuelle, Hipstamatic propose ainsi un look toujours très vintage — avec de nombreux styles d’appareils photo retro ou toy camera — mais a quelque peu changé les règles du jeu : les utilisateurs ne peuvent suivre que 99 comptes maximum, la publicité est bannie, tout comme la vidéo. En bonus, l’ordre des publications dans le flux d’actualité n’est pas géré par un algorithme, mais organisé de façon anté-chronologique.

Des « sceaux » et des publications éphémères

Sur Hipstamatic, les photos postées disparaissent après 30 jours. Là où Instagram permet également de se remémorer des souvenirs, l’application de Lucas Buick ne le permet donc pas. Le fondateur souhaite contrer le célèbre réseau social, mais la contre-attaque a ses limites : l’application vintage se plie malgré tout à un système de « likes », sans appeler ça comme tel.

Si on veut « aimer » la publication d’un proche, on peut ainsi laisser un « kudo » au dos de sa photo. Les utilisateurs gagnent donc des autocollants et des timbres qui apparaissent sur leurs publications et sur leur profil, mais visibles uniquement lorsqu’ils participent à des activités proposées par l’application. Parmi elles, la « snappy hour », l’heure appréciée de tout photographe avant et après un coucher de soleil.

L’objectif principal d’Hipstamatic est véritablement de se placer en alternative radicale face aux pratiques d’Instagram et de revenir à une forme de partage sincère, uniquement avec sa famille et ses amis proches. Payante à ses débuts, l’application est dorénavant téléchargeable gratuitement et uniquement sur iOS — d’après Lucas Buick,elle ne sera jamais sur Android. Seules les fonctionnalités Premium sont payantes, au tarif de 4,99$/mois ou 29,99$/an.