Le festival Visa pour l’Image débutera le 27 août prochain. L’été approchant, c’est l’occasion de dévoiler le pré-programme de cette 34e édition qui annonce déjà 25 expositions proposées au public sur entrée libre.
34e édition très attendue
Consacré au photojournalisme, Visa pour l’Image permet cette année encore de placer en pleine lumière celles et ceux qui s’engagent, souvent au péril de leurs vies, pour les droits de l’Homme et la liberté d’informer. De l’Afghanistan à l’Ukraine, où 20 journalistes ont déjà perdu la vie depuis 2014, les photoreporters sont au cœur du danger ; des combats dont ils savent aussi s’extraire pour fixer sur leurs images la beauté de moments préservés volés à la violence quotidienne.
L’Ukraine est évidemment dans l’esprit de tous, mais la profession réunie à Perpignan souhaite éviter d’occulter d’autres images tout aussi révélatrices de notre monde. Visa pour l’Image n’est d’ailleurs pas uniquement consacré au reportage de guerre. Photographes, organisateurs et public s’apprêtent donc à renouer avec la joie de se retrouver en ouvrant nos horizons vers d’autres réalités.
« Solutions immédiates à nos éternels problèmes » les pilules du bonheur comme notre surmédication sont épinglées par Arnaud Robert et Paolo Woods. Exposée à Perpignan, Happy Pills a également donné lieu à un livre et documentaire.
Les portraits politiques réalisés pour Le Monde par Jean-Claude Coutausse, les images de Françoise Huguier et la série consacrée par Acacia Johnson aux femmes pilotes affrontant l’Alaska sont autant de facettes de cette 34e édition.
La violence au-delà de la ligne de front
D’un hôpital de fortune aux camps de déplacés ponctuant désormais le paysage birman, Siegfried Modola rappelle l’horreur dont sont victimes les familles de civiles. Toutes sont démunies devant la violence des frappes aériennes et les affrontements ensanglantant le pays soumis à la junte militaire.
Pour l’Agence VU’, Andrew Quilty poursuit son travail en Afghanistan. De l’espoir né en 2014 à la vue de premières élections démocratiques jusqu’à la funeste prise de Kaboul en août dernier, les images du photoreporter accompagnent une population abandonnée de tous.
Le travail de Valerio Bispuri met en lumière la violence dont sont victimes en Afrique les personnes atteintes de troubles mentaux. Une prison psychologique à laquelle s’ajoute souvent celle de l’asile ou de l’opprobre de la communauté.
Selene Magnolia expose un reportage réalisé aux côtés d’une communauté Rom de Bulgarie. Conditions de vie insalubres et discriminations témoignent d’une violence silencieuse et quotidienne.
À Perpignan, Tamara Saade illustre l’épuisement d’un pays et d’une population à bout de souffle : depuis 2019 le Liban perd peu à peu espoir d’un retour à la normale. Goran Tomasevic revient quant à lui sur 30 années d’images prises entre guerres et paix.
L’expérience intime du photojournalisme
Touchant témoignage porté à Perpignan que celui de l’américain Eugene Richards. Abattu face au visage actuel du photojournalisme qu’il ne reconnaissait plus comme devant nombre de ses injustices, le photoreporter s’est mis à publier des images tirées de ses archives sur Instagram. Il n’en fallait pas plus pour que le directeur de Visa pour l’Image lui consacre l’une des 25 expositions.
Sabiha Çimen, lauréate de la Bourse Canon de la Femme Photojournaliste 2020 replonge dans ses propres souvenirs d’enfance en documentant le quotidien des jeunes filles d’une école coranique turque. Premier projet au long cours de la photographe, Hafizas témoigne de leur dévotion, mais aussi de leurs dernières années d’insouciance.
Occuper notre juste place
Photographier les Hommes et leur violence, mais aussi leur empreinte sur notre monde, voilà peut-être la mission du photoreporter. Le travail d’Alain Ernout a donc toute sa place dans cette programmation. Alors qu’un million d’espèces animales sont menacées d’extinction, le photographe partage son message d’espoir au fil de ses portraits animaliers, peut-être dernier témoignage de leur existence pour certains…
Aux côtés de l’UNESCO, le photographe sous-marin et plongeur professionnel Alexis Rosenfeld nous guide à son tour pour une plongée de 10 années au plus près des abysses océaniques. Explorer, documenter et transmettre : 3 volets d’un travail au long cours consacré à la protection de la biodiversité.
Cet appel à la préservation de nos océans résonne fortement chez George Steinmetz. En sillonnant les eaux de 9 pays en 6 ans, le photographe a documenté la violence de la surpêche, la misère qu’elle laisse dans son sillage et la surexploitation des réserves halieutiques. L’espoir est alors ravivé par l’engagement de pêcheurs raisonnés.
La 34e édition de Visa pour l’Image se déroulera à Perpignan du 27 août au 11 septembre 2022. Nous partagerons prochainement la programmation définitive de l’évènement. Plus d’informations sur les expositions, projections et conférences sur le site du festival.