Le 22 avril, le Nikon Film Festival a dévoilé le palmarès de son édition 2022 lors de la cérémonie de remise des Prix au Grand Rex, à Paris. Avec cette 12e édition, ce festival confirme son succès, avec 1605 films de 2 min 20 en compétition. Avec un jury d’exception présidé par Gilles Lellouche, le NFF propose un véritable tremplin pour les talents de demain.
Cette année, le thème des courts métrages était « Un rêve », un sujet qui a permis aux nombreux réalisateurs et réalisatrices de s’exprimer, autant par la fiction, l’animation ou le documentaire.
En mars dernier, le jury, présidé par Gilles Lellouche, dévoilait les 50 vidéos finalistes de cette édition. Voici sans plus attendre le palmarès du Nikon Film Festival 2022.
Sommaire
- Grand Prix du Jury : Nourrir les cygnes
- Prix de la photographie : « Dans ses yeux »
- Prix du public : Les rêves lucides
- Prix international : Mode-express
- Prix de la mise en scène : Spoon
- Prix du scénario et prix d’interprétation masculine : Rêves Party
- Prix d’interprétation féminine : Delphine Théodore dans « L’augmentation »
- Prix de la critique : Sweet Dreams
- Prix du meilleur son : Jean Chambre
- Prix des écoles : Alex
- Distinction du prix Alice Guy : Mathilde de la Musse « pour Deux heures par semaine »
Grand Prix du Jury : Nourrir les cygnes
Le jury de cette 12e édition du Nikon Film Festival a récompensé le court métrage « Nourrir les Cygnes » de Christophe Ideal. L’actrice principale, Jennifer Gold, entre dans son rêve en marchant sur un homard. Au coeur d’un décor singulier et surréaliste – les Arcades du Lac à Montigny-le-Bretonneux – elle navigue dans les abîmes de son subsconscient, en rencontrant proches et inconnus, qui lui délivrent un message proche de l’absurde. Le jeu de personnages, l’éclairage, le son et l’univers créatif sont ici récompensés.
Prix de la photographie : « Dans ses yeux »
Le Prix de la photographie a été remis à Adrien Parmentier et Raphaël Berlucchi pour leur film « Dans ses yeux« , qui nous montre un drame familial à travers les yeux d’une petite fille, qui regarde ses parents se déchirer. Cette dernière, qui résiste pour ne pas voir le malheur en face, va tenter de trouver une mise en scène dans laquelle ses parents ne sont pas en train de se disputer mais s’aiment à nouveau. Ce court métrage, aussi candide qu’émouvant offre de très beaux plans, cadrages et lumière, pour mettre l’esthétique au service de l’histoire et de l’émotion.
Prix du public : Les rêves lucides
Cette année, le public a choisi de récompenser le film « les rêves lucides » de Paul Deby. Scénariste, auteur et réalisateur, il est embarqué dans un concept de rêves lucides par son ami Paul, sorte de rêverie en pleine conscience, où l’on est capable de tout contrôler et ainsi choisir sa destinée. Paul, séduit, va tente sa propre expérience, et se retrouve plongé dans son propre rêve, sans pour autant le contrôler de bout à bout.
Prix international : Mode-express
« Mode-Express » de Manon Talva et Louis Lecointre est une immersion dans le quotidien de Romy (Caroline MARCOS) et Lili (Kim DASOM), deux femmes liées par la société de consommation que tout oppose. Quand l’une se fait couler un bain chaud et profite de son temps libre pour faire du shopping, l’autre travaille à la confection de vêtements de la fast fashion à l’autre bout du monde, et vit de manière effacée, dans des conditions presque indigne au XXIe siècle. Ou comment le rêve d’une femme peut entraîner le cauchemar d’une autre.
Prix de la mise en scène : Spoon
« Pour réaliser son rêve il faut une cuillère et une échelle ». Voici le résumé de Spoon, court métrage réalisé par Arthur Chays. Ce créateur remporte le prix de la mise en scène pour ce film d’animation 3D qui est son premier galop d’essai dans le guerre. Il y met en scène une femme/maman qui cherche à s’échapper du tumulte du quotidien en grimpant le long d’une échelle qui va l’emmener jusque dans l’espace. La fin va vous surprendre. On apprécie la technique 3D, le rythme et l’humour de ce film d’animation, sans oublier bien entendu la mise en scène.
Prix du scénario et prix d’interprétation masculine : Rêves Party
Le film « Rêves Party » d’Amélie Prévot et Marion Christmann (3e participation au NFF) remporte deux prix : celui du scénario et celui de l’interprétation masculine (avec Oscar Opp). Dans ce film, la petite fille Zoé croise de manière innocente un dealer dans la rue, qu’elle prend pour le marchand de sable. Celui-ci tente de se sortir de cette situation sans briser l’innocence de la petite fille.
L’univers poétique et dur à la fois, avec un brin d’humour, a sûrement plu au jury. De son côté, le comédien Oscar Copp signe un jeu d’acteur réussi.
Prix d’interprétation féminine : Delphine Théodore dans « L’augmentation »
Delphine Théodore remporte le prix d’interprétation féminine pour son rôle dans « L’augmentation » de Régis Granet. Dans ce film, la comédienne joue le rôle d’une femme lors de son entretien annuel. Elle se retrouve confrontée à son manager qui lui demande quels sont ses rêves. Mais l’écart entre les attentes de ce dernier et les volontés de la jeune femme sont plus qu’éloignés. Cathartique, le jeu de l’actrice explose dans une colère libératrice, qui montre que « claquer des doigts et avoir ce qu’on veut » n’a pas forcément à rester un rêve.
Prix de la critique : Sweet Dreams
Le Prix de la critique, remis par Sens Critique et Allociné, a récompensé Sweet Dreams, le deuxième court métrage de Benjamin Ifrah. Il y met en scène Judith, une téléopératrice flémarde qui travaille au service après-vente des rêves, et qui doit répondre aux demandes des clients mécontents des rêves qui leurs sont livrés. Ou quand Black Mirror rencontre la comédie.
Prix du meilleur son : Jean Chambre
Un comédien, un musicien, un film. Voilà comment résumer le court-métrage « Jean Chambre » de Monsieur Redcastle avec Marc Riso, qui remporte le Prix du meilleur son. Ce court métrage nous offre une bande son immersive – à écouter avec des écouteurs ou un masque – et nous plonge dans le rêve (ou le cauchemar) du personnage, qui est allongé dans son lit et qui va vivre plusieurs rebondissements dans un rêve dont il est le héros. Un film remplie d’humour et dont la bande son est parfaitement exécutée.
Marc Riso s’est déjà fait remarqué durant le Nikon Film Festival en remportant le Prix du Jury de l’édition 2019 avec Partage et le Prix d’interprétation masculine 2020 avec La clé du problème.
Prix des écoles : Alex
Le Prix des écoles récompense le court métrage « Alex » d’Aretha Iskandar et Edouard Lemiale. Inspiré d’une histoire vraie, ce court métrage suit Alex (joué par Alhassan Jallow), âgé de 16 ans, qui décide de quitter la Gambie natale pour traverser l’Afrique afin d’atteindre l’Europe. Dans ce film, l’homme imagine déjà son futur en Italie, insouciant et joyeux. Mais c’est sans compter sur la réalité qui le rattrape, sa demande d’asile ayant été refusée. Le duo d’étudiants signe ainsi un film touchant de réalité, qui oscille entre bonheur et drame.
Distinction du prix Alice Guy : Mathilde de la Musse « pour Deux heures par semaine »
Le Prix Alice Guy fait son apparition au Nikon Film Festival. Il a été lancé en janvier 2018 par Véronique Le Bris pour récompenser le travail des réalisatrices, souvent absentes des grands palmarès comme le Festival de Cannes. Pour la première fois cette année, une distinction a été créée au Nikon Film Festival et vient récompenser le film « Deux heures par semaine » de Mathilde La Musse.
Tous ces court-métrages – ainsi que l’ensemble des films de cette édition 2022 sont à retrouver sur le site du Nikon Film Festival.