Festival Circulation(s) 2022 : la jeune photographie européenne et l’Arménie à l’honneur

La nouvelle garde de la photographie européenne s'expose du 2 avril au 19 mai

Du 2 avril au 29 mai se tiendra la 12e édition du festival Circulation(s) au Centquatre-Paris. Dédié à la jeune création photographique européenne dont il célèbre la diversité et la vitalité créative, il met en lumière cette année 30 artistes émergents, avec un focus sur 4 photographes arméniens.

Circulation(s) : faire circuler idées et images

Le festival Circulation(s) investit le Centquatre-Paris avant de partir en tournée européenne. Des hors-les-murs sont également organisés en partenariat avec la RATP et la bibliothèque Claude Lévi-Strauss.

Lectures de portfolio, master class, workshops, Little Circulation(s) (accrochages dédiés aux enfants) et studios pour se faire photographier de manière professionnelle et originale sont autant de temps forts complétant la programmation. Sur un temps long de deux mois, l’évènement permet de prendre le temps de découvrir l’ensemble des travaux exposés. En parallèle du prix Fujifilm, le public est également invité à élire son/sa photographe préféré(e).

Fidèle à son esprit libre, Circulation(s) rapproche cette année encore photographie et Art contemporain pour refléter les aspirations, les désirs et les préoccupations d’artistes amateurs ou professionnels, mais aussi du public. Immigration, guerre, conditions de vie des réfugiés en Europe, décolonisation et racisme, écologies, drogues : la nouvelle garde photographique s’adresse à une pluralité de thèmes qu’elle questionne sans relâche.

© Vaghinak Ghazaryan – Confused Space

L’Arménie à l’honneur

Avec plus de 2000 m² d’exposition, le festival Circulation(s) dédie cette année une partie de sa programmation à la scène photographique arménienne en mettant à l’honneur 4 photographes arméniens.

© Areg Balayan – Je suis présent

Ayant documenté en 2020 la guerre de quarante-quatre jours du Haut-Karabagh, Areg Balayan a naturellement dédié sa série au conflit. Pour Vaghinak Ghazaryan, ce sont les conséquences traumatiques et incertitudes nées de cette guerre arméno-azerbaïdjanaise qui ont été le point de départ de Confused Space.

Confused Space – © Vaghinak Ghazarya

Si Sona Mnatsakanyan tourne elle aussi son regard vers son pays, ce n’est pas pour immortaliser la guerre, mais plutôt le difficile renouveau de villes endormies comme Vanadzor, théâtre de sa série documentaire. D’autres comme Karén Khachaturov ont pris le parti d’une création surréaliste aux teintes pop pour mieux dénoncer la perte d’ancrage et l’aliénation de nos sociétés modernes.

© Karen Kachaturov

Circulation(s) propose aussi de découvrir le travail de talentueux artistes venus de multiples horizons tels que Federico Estol, Dominik Fleischmann, Rafael Heygster ou Laura Quiñonez.

Federico Estol – Shine Heroes

Le photographe italo-uruguayen Federico Estol propose de suivre à travers les rues boliviennes quelques-uns des 3000 cireurs de chaussures qui portent des cagoules pour garder leur anonymat face à la honte et aux discriminations dont ils sont victimes. Ces 60 individus suivis durant 3 ans et immortalisés dans les mises en scène de cet essai visuel font ainsi un pas de plus vers la reconnaissance et l’acceptation.

Heroes Del Brillo – © Federico Estol

Dominik Fleischmann – Algernon’s Flowers

Photographe et écrivain activiste engagé pour la sauvegarde de l’environnement, Dominik Fleischmann dénonce avec Algernon’s Flowers le sacrifice des animaux utilisés pour nos avancées médicales. En faisant dialoguer des fleurs fanées et des photographies d’un centre d’animaux de laboratoire, l’artiste de 33 ans ouvre un dialogue sur l’éthique médicale, la compassion et la valeur d’une vie, quelle qu’elle soit.

Algernon’s Flowers – © Dominik Fleischmann

Rafael Heygster – I died 22 times

La guerre est omniprésente, bien réelle comme les dernières semaines nous l’on tristement démontré, mais bien souvent aussi détournée de l’imagier auquel elle est associée. Avec I Died 22 Times, le photographe allemand Rafael Heygster s’intéresse à notre conception et représentation du conflit hors du champ de bataille. Jeux vidéo, grand-messes commerciales dédiées à la vente d’armes : la guerre y est désincarnée et détachée de la mortalité.

I Died 22 Times – © Rafael Heygster

Laura Quiñonez – Accidentes geo-gráficos

La série de Laura Quiñonez explore la question d’identité, d’héritage culturel et géographique, mais aussi notre rapport au corps lorsqu’il devient support d’archive. Tout est parti d’une histoire transmise de génération en génération au sein de la communauté afro-colombienne. À l’époque de l’esclavage, certains résistants utilisaient leurs tresses pour communiquer secrètement des chemins d’issues en y dessinant des repères topographiques. La photographe d’origine colombienne s’est appuyée sur les récits de tresseuses pour laisser dialoguer coiffures et paysages historiquement occupés.

Accidentes Geo Gráficos Terrirories – © Laura Quinonez

Le festival Circulation(s) est à découvrir du 2 avril au 19 mai. Un vernissage public en accès libre est proposé le 2 avril à partir de 14h. Plus d’information sur l’évènement et sa programmation sur le site du festival.

Informations pratiques :
Festival Circulation(s)
Du 2 avril au 19 mai 2022
Centquatre-Paris
5 rue Curial – 75019 Paris
Du mercredi au dimanche, de 14 à 19h
Tarifs : 6 € (tarif réduit 4 €)