Wuhan Radiography © Simon Vansteenwinckel

Wuhan Radiography, promenade photographique entre deux mondes

Simon Vansteenwinckel est un photographe indépendant né à Bruxelles. Avec Wuhan Radiography, monographie actuellement en campagne de financement et tirée de sa série éponyme, le photographe renoue avec le grain si particulier de l’argentique qui distingue ses images. Réalisée en plein confinement, sa série d’images monochromes s’avère à la frontière du réel et du virtuel, pour un rendu des plus mystérieux.

Wuhan Radiography © Simon Vansteenwinckel

Genèse d’un projet

En avril 2020, le monde est à l’arrêt, confiné pour la première fois depuis l’émergence du COVID-19 dont Wuhan est l’épicentre. Comme tous, Simon Vansteenwinckel est cloué à domicile. loin de s’en formaliser, le photographe décide de participer au concours international lancé par le Hangar Art Center. Le thème : le confinement intérieur mis en lumière à travers un message positif. Beaucoup d’artistes se sont donc lancés dans une transcription assez intime de leur confinement, Simon Vansteenwinckel a quant à lui souhaité prendre la tangente (virtuelle).

Wuhan Radiography © Simon Vansteenwinckel

Wuhan, derrière l’écran

Alors que Wuhan a pour tous été placée sur le globe comme la ville associé à la crise sanitaire, Simon Vansteenwinckel a voulu retranscrire la vie quotidienne de cette ville de près de 4,6 millions d’habitants qui fait la Une des médias sans que personne ne s’intéresse réellement à sa réalité. Impossible de s’y rendre, le reportage a donc été conjugué à la réalité de notre époque grâce à l’utilisation de la technologie et de Google Maps.

Arpentant Wuhan derrière son écran, progressant au fil de clics successifs le long de ses rues, Simon Vansteenwinckel immortalise Wuhan et ses habitants à l’aide de son appareil pointé vers l’ordinateur. La technologie devient une fenêtre sur un ailleurs, mettant le spectateur face au doute : le photographe s’est il déjà rendu sur les lieux qu’il photographie ?

Wuhan Radiography © Simon Vansteenwinckel

L’imminence de l’inimaginable

Les images, où se confondent jours et nuits, ne sont pas celles du présent. Elles datent toutes d’une époque où s’attabler au restaurant, se réunir en famille le long de la plage sont des activités banales. Au moment de la découverte de ces prises de vue, cette réalité nous étant devenue étrangère rend le reportage quasi dystopique. Parfois, l’écran pixellise l’image, découpe le paysage confondus aux silhouettes énigmatiques ou intensifie la blancheur du flash de l’appareil utilisé. Les photographies monochromes n’en acquièrent un rendu que plus mystérieux, que Simon Vansteenwinckel vient renforcer par l’utilisation de films traditionnellement utilisés pour les radios pulmonaires.

Wuhan Radiography © Simon Vansteenwinckel

Déjà, semble planer la menace imminente d’une catastrophe. Le grain évoque des particules fines et le lien à cette maladie qui ne s’annonçait pas encore parait déjà évident sur ces images du monde d’avant, celles d’un Wuhan paisible et énigmatique, à la foin lointain et familier.

Wuhan Radiography et le monde d’après

Wuhan Radiography a fait partie des lauréats du concours du Hangar Art Center et fait dorénavant l’objet d’une monographie trilingue à paraitre le 7 avril 2022 (21 x 31cm, 100 pages). Les 52 photographies argentiques teintées d’une nostalgie poétique sont associées aux textes du poète et philosophe Johan Grzelczyk. Deux expositions belges mettront également à l’honneur le travail de Simon Vansteenwinckel.

Wuhan Radiography © Simon Vansteenwinckel

Si vous souhaitez soutenir Simon Vansteenwinckel dans son projet de publication, la campagne Ulule de Wuhan Radiography est accessible jusqu’au 20 mars prochain. L’ouvrage Wuhan Radiography édité par Light Motiv y est proposé au prix de 30 euros (36 euros prix public une fois la campagne achevée). Des tirages et cartes y sont également proposés.

Le photographe expose également ces photos à La Maison Demeure à Roubaix, du 24 mars au 26 juin 2022.