© Elliott Erwitt / Magnum Photos, courtesy of OstLicht Gallery for Photography

Les flâneries parisiennes d’Elliott Erwitt mises à l’honneur à Vienne

Jusqu’au 24 avril 2021, la galerie viennoise OstLicht Gallery expose le travail d’Elliot Erwitt réalisé durant ses nombreux passages à Paris : l’occasion de s’attarder sur le parcours et l’œuvre de ce photographe documentaire et membre incontournable de l’agence Magnum.

Paris, 1966 © Elliott Erwitt / Magnum Photos, courtesy OstLicht Gallery for Photography

Des faubourgs parisiens aux studios hollywoodiens

L’exposition « Paris » propose de découvrir 56 clichés pris par le photographe au cours de ses flâneries parisiennes. Né à Paris en 1928 au sein d’une famille russe, Elliott Erwitt suivra rapidement ses parents à Milan avant de rejoindre New York puis Los Angeles. Paris le rappellera à elle en temps voulu en de multiples occasions.

C’est dans la cité des anges, où règnent les studios de cinéma, que le jeune homme s’initiera à la photographie. Elliot Erwitt se fait engager dès ses 15 ans dans un studio photo où se bousculent les acteurs et aspirants à la gloire hollywoodienne pour se faire tirer le portrait avant de signer les tirages à destination de leurs fans.

Paris, 1978 © Elliott Erwitt / Magnum Photos, courtesy of OstLicht Gallery for Photography

Le jeune photographe s’amuse un temps, mais préfère retrouver New York, il y décrochera ses premiers contrats photo à la demande de nul autre que Robert Capa, mais aussi Roy Stryker ou Edward Steinchen. Elliot Erwitt passera alors près d’une année à sillonner la France et l’Italie de la fin des années 40 avant que Robert Capa s’empresse de rappeler à lui le jeune homme dès la fin de son service militaire, l’invitant à rejoindre l’agence Magnum. Le flair du célèbre photoreporter ne s’y trompera pas, Elliot Erwitt enchaine les contrats pour les grands noms de la presse américaine. Il tiendra plus tard 3 années durant, de 1968 à 1970, la présidence de la prestigieuse agence photo.

Des étoiles d’Hollywood aux stars à quatre pattes

Sur tous les fronts, Elliot Erwitt conjugue photoreportages et commandes commerciales tout en prenant le temps de développer sa pratique plus personnelle de la photographie, collectionnant les instantanés pris tout au long de sa vie.

Son style spontané s’affirme, reconnaissable à sa candeur, mais aussi à son humour omniprésent. S’il est l’homme derrière des portraits du Che ou de Marylin devenus iconiques, ce sont pourtant les chiens croisés au cours de ses pérégrinations photo qui constituent ses sujets de prédilections pour ses « snap shots » et ses carnets photos personnels, il en dédiera 5 au meilleur ami de l’Homme. Devant ces photographies canines qui ne manquent en rien d’humanité, William Wegman, un autre amoureux des chiens, dira « il y a deux types de photographie : celle d’Elliot Erwitt et les autres ».

Zoom photographe : William Wegman

 

Ses photos noir et blanc ne font pas mentir l’adage tel maître tel chien. Elliot Erwitt capture avec tendresse le jeu de miroir se jouant entre l’un et l’autre. Ces chiens de toutes races, croisés de part et d’autre de l’Atlantique, peuvent tout aussi bien être des chiens errants que les toutous soigneusement toilettés de la bonne société.

Paris, 1999 © Elliott Erwitt / Magnum Photos, courtesy of OstLicht Gallery for Photography

Tous interagissent avec le photographe américain sans aucun faux semblant, une vérité qui venait peut-être à lui manquer au cours de ses séances photo dédiées aux stars du grand écran. D’ailleurs lui-même ne voit pas de grande différence entre nous lorsqu’il affirme « je ne prends pas de photos de chiens. Pour moi les chiens sont des personnes ».

Paris, 1952 © Elliott Erwitt / Magnum Photos, courtesy of OstLicht Gallery for Photography

Cette street photography canine ne pouvait que s’épanouir à Paris où Elliot Erwitt se rendra régulièrement. Les 56 tirages rassemblés à Vienne nous donnent un aperçu du talent satyrique du photographe, mais aussi de notre attachement pour ces compagnons à poil.

Les années 70 et 80 le ramèneront vers le cinéma et les films documentaires, mais c’est principalement son œuvre photographique qui connaitra une attention inégalée. Galeries et musées de renom, du MoMA au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, ouvrirent leurs portes aux images d’Elliot Erwitt.

Paris, 1967 © Elliott Erwitt / Magnum Photos, courtesy of OstLicht Gallery for Photography

C’est aujourd’hui au tour de la OstLicht Gallery de mettre à l’honneur ce grand photographe documentaire américain récompensé en 2011 de l’Infinity Award for Lifetime par International Center of Photography. Images canines et compositions graphiques dotées d’un indéniable chic parisien s’y mêlent avec poésie.

Tous les tirages signés présentés au cours de l’exposition viennoise sont mis en vente. Plus d’information sur ces œuvres parisiennes et l’exposition sont à découvrir sur le site de la galerie.