« Lost in Translation » : les photos pastel de Tokyo par Ludwig Favre

Le photographe français Ludwig Favre revient avec une nouvelle série « Lost in Translation« . Réalisées à Tokyo, ces images offrent une colorimétrie et une saturation originale. Ses clichés pastel permettent une immersion dans le paysage urbain de la capitale japonaise.

© Ludwig Favre

La création d’un style original

Initié à la photographie argentique par son père, Ludwig Favre découvre le développement et le plaisir d’être à l’origine du processus de la création photographique. Par la suite, il se lance dans des études de communication. « Après mes études, j’ai travaillé dans le domaine de l’événementiel. En parallèle, je vendais déjà des photographies dans des galeries à New York. Je travaillais aussi avec YellowKorner pour des expositions. Cela fait cinq ans que je vis du métier de photographe », affirme-t-il.

© Ludwig Favre

Les influences cinématographiques américaines de Ludwig Favre sont à l’origine de la saturation des couleurs dans ses clichés. « Beaucoup de réalisateurs de cinéma m’ont inspiré étant jeune, comme Stanley Kubrick ou Wes Anderson. Ma colorimétrie est inspirée du film Blade Runner qui est parfait selon moi », ajoute le photographe. Il utilise des couleurs pastel, assez candy.

Ses prises de vues sont assez strictes et relativement larges. Ambassadeur Lumix, Ludwig Favre réalise ses séries avec un Lumix S1R.

© Ludwig Favre

« Lost in Translation« 

Parti pour la première fois il y a plusieurs années, Ludwig Favre voulait absolument retourner au Japon, à Tokyo. En février dernier, alors que le monde surveille de près ou de loin l’évolution du Covid-19, le photographe part pour s’imprégner de cette culture qui est à l’opposée de la nôtre. « C’est un peuple discipliné, même dans la densité de Tokyo. Je voulais y retourner, car il y régnait une architecture particulière où les couleurs et lumières de la ville formaient un cadre parfait pour mon style de photographie », déclare-t-il.

© Ludwig Favre

La colorimétrie particulière du photographe est évidemment visible dans sa série « Lost in Translation« . Les lumières et couleurs mises en avant sont essentiellement des lumières artificielles : « J’essaye de montrer le côté hyper urbain avec tous ces panneaux lumineux et publicités. J’ai voulu confronter cette hyper population qui nous submerge avec le côté très spirituel qui règne de la culture japonaise. Les temples, les parcs sont les seuls lieux où l’on échappe un peu à la folie urbaine. »

Vide urbain

Dans ces grandes villes où l’on ne peut pas être totalement au calme, Ludwig Favre essaye de sortir cet humain perdu dans un environnement qui n’est – en réalité – pas fait pour lui. « Ces photographies de lieux sans humain étaient une manière pour moi de montrer la beauté de l’architecture sans la présence de l’homme. L’humain est présent partout tout le temps, et cette impression de vide renforce le côté étouffant de ces kilomètres de bitumes malgré la beauté de certaines de nos infrastructures », explique-t-il.

© Ludwig Favre

« Lost in Translation » évoque aussi le fait que l’homme ne soit pas dans son élément dans la ville. Synonyme d’agitation, de stress et de conflit, ce sont les premières choses que le monde entier a ressenties lors de ce confinement. Jusqu’alors tolérées, car camouflées par le mouvement général de la ville, le confinement permet une prise de conscience significative qui pousse aujourd’hui l’Homme a quitté les villes, créant ce phénomène d’exode urbain.

« En fin de compte, le Covid-19 et l’hyper consommation nous montrent que nous sommes un virus pour la planète. On perd cet épanouissement personnel dans les villes, on perd notre sérénité. Ce confinement nous montre comment se recentrer sur notre personne avec le temps que l’on a eu. On oublie qui on est dans cette frénésie. »

© Ludwig Favre

Vous pouvez retrouver toutes les photographies de Ludwig Favre sur son site Internet ainsi que su compte Instagram.