Alors que les parisiens l’évitent en cette période de confinement, le métro était en 2013 le lieu de travail de la photographe Valérie Simonnet. Sa série, composée de neuf photos qui sortent du cliché du lieu sale et bondé, offre une véritable immersion au cœur de ce lieu stéréotypé. Elle nous emmène entre flou et netteté colorée découvrir un charme inespéré.
Pendant plusieurs années, elle parcourt les régions les plus reculées d’Asie (Bhoutan, Ladakh, Bornéo). « J’ai voyagé par passion, et c’est à force de voyager que je ramenais des photos de plus en plus présentables. La photographie a toujours été ma passion : au début c’était un hobby et un jour j’ai décidé de tout plaquer pour cela », déclare-t-elle. À son retour, elle se tourne vers l’Homme urbain. Cet univers, elle en devient maître par sa vision et l’originalité qu’elle lègue dans chacun de ses clichés.

Un style chargé d’émotions
Le style de Valérie Simonnet est à la fois humaniste et pictorialiste. « L’appareil photo n’est finalement qu’un pinceau, j’essaye toujours d’avoir une photographie picturale. Le flou me permet d’avoir ce rendu de tableau ». Une atmosphère poétique est créée par ces mélanges de codes.
Lumières, couleurs, reflets, mouvements créent un tout irréel, presque désordonné. Et pourtant, il se dégage de ce désordre une harmonie qui rend accessible le cliché au premier regard. Un flou pour cacher la réalité de notre société.

Metro, réflexion et critique
Dans la série de photo « metro », le rouge de la station Auber domine. Valérie Simonnet embellie ainsi le métro parisien : « Dans mes clichés, je gomme ce qui est laid. L’art n’a pas à déprimer. J’ai une vision idéaliste de l’art, et j’idéalise la vie », affirme-t-elle.
Les clichés de Valérie Simonnet naissent d’une analyse de ses sentiments internes. Être spectateur de son travail revient à être invité à une introspection personnelle : « Ce souterrain a un rapport avec l’intériorité et ce rouge, la couleur du sang, de la chair, un rapport à la vie ».



L’Homme est présent dans chacune de ses photographies. Ce style humaniste permet donc de remettre l’humain au centre de l’attention.
Sa photographie est aussi un moyen pour elle de critiquer notre société capitaliste : « Nous vivons une vie déshumanisée. Ma photographie est une critique de nos styles de vie où nos obligations économiques ont pris le dessus ». Par ce style, Valérie Simonnet tente de nous faire retrouver le chemin du bonheur, plutôt que celui du profit.

« Je n’ai pas vocation à décrire le monde. Le réel ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est l’émotion, l’humain, nos réactions dans l’univers. A travers cette photographie, j’essaye de voir un peu clair en moi », ajoute-t-elle.
Confinée comme la France entière, Valérie Simonnet ne perd pas la main dans son art. Depuis son appartement, elle photographie l’Homme, enfermé chez lui. Une série de photo qu’elle tient comme journal à retrouver sur sa page Facebook.
Vous pouvez retrouver l’ensemble de ses photos sur son site internet.