Le palmarès de la 10e édition du Nikon Film Festival vient d’être dévoilé. Dans un Grand Rex entièrement vide, 11 prix ont été remis et viennent récompenser 9 court-métrages et 2 interprétations, autour du thème « Je suis une génération ». Aussi, nous vous proposons de découvrir les films primés lors de cette édition 2020.
Sommaire
- Une compétition, 1241 films et un Jury présidé par Cédric Klapisch
- Grand Prix du Jury et Prix des Médias : Yiórgos
- Mention Spéciale du Jury : Je suis Désiré
- Prix de la Mise en scène : Black Blanc Beur
- Prix de la Meilleure Photographie : Lovers
- Prix d’Interprétation Féminine et Prix d’Interprétation Masculine : Spooning
- Prix du Meilleur Son : Nomophobia
- Prix des Écoles : Les temps modernes
- Prix Canal+ : Pussy Boo
- Prix du Public : Je suis une berceuse
Une compétition, 1241 films et un Jury présidé par Cédric Klapisch
Les 50 films en compétition avaient été sélectionnés par un jury présidé par Cédric Klapisch, Thierry Chèze, Jonathan Cohen, Alexandre Dino, Pascale Faure, Ana Girardot, Eye Haïdara, Julien Neutres, Guillemette Odicino et Rod Paradot.
Cette année, un total de 1241 films – de 2 minutes 20 maximum – étaient en compétition autour du thème « Je suis une génération ». Au total, ces court-métrages ont généré plus de 1,5 millions de vues et ont été partagés plus de 254 000 fois.
Chaque lauréat remporte ainsi un kit cinéma Nikon Z 6 ainsi qu’un chèque pour financer leurs prochaines productions. Ils bénéficieront également d’une diffusion sur Canal+ et devraient (théoriquement) être projetés dans les cinémas CGR et au Grand Rex. Enfin, ils devaient initialement bénéficier d’une mise en valeur exceptionnelle lors du Festival de Cannes, mais ce dernier semble fort compromis.
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Grand Prix du Jury et Prix des Médias : Yiórgos
Cette édition 2020 vient récompenser le très beau court-métrage Yiórgos, écrit et réalisé par Lily Papamiltiades et Marion Grépin. Ce dernier remporte le Grand prix du Jury mais également le Prix des Médias, décerné par un panel de journalistes cinéma et culture.
Situé en 1967, ce court-métrage évoque de manière très douce et poétique la Dictature des Colonels et les aspirations de ses habitants à plus de liberté. Du haut de ses 7 ans, le petit Yiórgos s’évade de cette réalité et se prend à rêver de Paris et de sa vie future. Un portrait d’une grande sobriété, que vient mettre en lumière une photographie très soignée, portée par un éclairage subtil.
Lauréat de cette 10e édition du Nikon Film Festival, Yiórgos permet à ses réalisatrices de remporter un kit cinéma Nikon Z 6 et 2000 € en cash ainsi qu’une bourse de 3000 € offerte par le CNC. Il sera également projeté (en théorie) dans les salles de cinéma CGR et au Grand Rex jusqu’au mois d’avril 2020 et bénéficiera d’une diffusion sur Canal+.
Par ailleurs, il sera projeté lors du Festival des Arcs 2020 – auquel les deux réalisatrices seront également conviées. Elles pourront également bénéficier d’une post-production audio offerte par Titrafilm pour leur prochain film. Enfin, elles auraient dû bénéficier d’une visibilité exceptionnelle lors du Festival de Cannes – mais ce dernier risque fort d’être annulé cette année.
Mention Spéciale du Jury : Je suis Désiré
Pour cette édition 2020, le Jury a décidé d’attribuer une récompense spéciale au court-métrage Je suis Désiré. Réalisé par Julien Laz Glòries, il met en lumière l’histoire – réelle et enjolivée – d’un couple désirant adopter un enfant. Porté par une très belle réalisation, ce film est à la fois simple et émouvant.
Prix de la Mise en scène : Black Blanc Beur
Le Jury de cette édition 2020 a choisi de décerner le Prix de la Mise en scène au film Black Blanc Beur. Référence directe à la France des années 90, il met en lumière les paradoxes et les limites de ce slogan – qui se veut inclusif mais ne l’est que partiellement. Porté par une réalisation extrêmement rythmée, ce film met en lumière le travail de l’Académie Moovida, réservé aux jeunes des quartiers sensibles de Marseille. Ce court-métrage est ainsi le fruit du dynamisme et de la détermination de la réalisatrice Princia Car, qui signe avec Matthieu Ponchel un excellent court-métrage.
Les deux réalisateurs remportent ainsi une bourse de 3000 € du CNC et pourront bénéficier d’un post-traitement audio offert par Titrafilm pour leur prochain long-métrage. Ils repartent également avec un chèque de 500 € et un Nikon Z 6 en kit cinéma.
Prix de la Meilleure Photographie : Lovers
En janvier dernier, nous mettions en lumière Lovers, un court-métrage très émouvant d’Alexandre Brisa. Reprenant les paroles de Roméo et Juliette, cinq couples de différentes générations et de différents horizons se (re)disent leur amour au bord de la mer. Une succession de superbes portraits défilent sous le regard intimiste de la caméra dans une atmosphère de fin de coucher de soleil. Un magnifique court-métrage, qui remporte cette année le Prix de la Meilleure Photographie.
Le réalisateur repart également avec un kit cinéma Nikon Z 6, 500 € ainsi qu’une diffusion de son film sur Canal+.
Prix d’Interprétation Féminine et Prix d’Interprétation Masculine : Spooning
Réalisé par Sarah Heitz de Chabaneix, Spooning nous dévoile les tribulations sentimentales de Laure qui, sur un coup de déprime, organise via une application une rencontre avec un inconnu répondant au nom deFred.
Le Prix d’Interprétation féminine revient ainsi à Pénélope-Rose Lévèque, qui réussit sans peine à résumer les difficultés, les doutes, les espoirs et les désillusions de la rencontre – amoureuse ou non – dans notre monde contemporain.
Ce film est également récompensé par le Prix d’Interprétation masculine pour la performance de Guillaume Duhesme, à la fois drôle et touchant dans son rôle de Fred, néo-utilisateur d’une application de rencontre. Porté par un duo d’acteurs de talent, Spooning s’avère à la fois juste et pertinent.
Les deux acteurs remportent chacun un kit cinéma Nikon Z 6, 500 € et leur film sera diffusé sur Canal+.
Prix du Meilleur Son : Nomophobia
Nomophobie : phobie liée à la peur excessive d’être séparé de son téléphone. C’est ainsi que Sébastien Maggiani, âgé de seulement 23 ans, définit cette pathologie ô combien répandue – et pas seulement chez les plus jeunes.
Nomophobia nous dévoile le parcours – à la fois visuel et auditif – d’une adolescente privée de téléphone par son père. Le spectateur est ainsi immergé dans un environnement sonore d’une grande richesse, du « ding » des notifications au craquement de la croûte du pain sous un couteau. Un film à découvrir impérativement avec son casque ou ses écouteurs.
Ce court-métrage permet ainsi à son réalisateur de remporter un kit cinéma Nikon Z 6 et un chèque de 500 €. Sébastien Maggiani pourra également bénéficier d’un post-traitement audio offerte par Titrafilm pour son prochain film.
Prix des Écoles : Les temps modernes
Au premier abord, Édouard semble être l’archétype parfait de sa génération. Mais en 2 minutes 20 à peine, Les temps modernes met en lumière une complexité et une gravité bien plus grandes que celle des apparences – qui sont décidément bien trompeuses.
Réalisé par Marion Cavat, Jérémy Colombano, Alejandro Borjas et Solenne Bozzetto, quatre étudiants en M1 de création audiovisuelle à l’école Jams, ce film place son protagoniste dans une atmosphère très intimiste et propice aux confidences marquée par une lumière tamisée rouge-orangée.
À travers les propos d’Édouard, le spectateur est progressivement amené à prendre conscience de la réalité qu’il décrit. Un court-métrage poignant… et qui mérite assurément d’être re-visionné pour mieux en saisir les enjeux.
Ce film permet ainsi à l’école Jams de remporter un kit cinéma Nikon Z 6 ainsi qu’un chèque de 500 €. Les temps modernes sera également diffusé sur Canal+.
Prix Canal+ : Pussy Boo
Aussi drôle que pertinent, Pussy Boo, réalisé par Rémi Parisse, illustre à merveille le choc des générations. On suit ainsi deux grands-parents, Paulette et Roger, qui tentent – aussi bien que possible – de faire plaisir à leur petite-fille pour son anniversaire. Jusqu’à la découverte des goûts musicaux de cette dernière…
Porté par une réalisation très pop, ce film très contemporain remporte ainsi le Prix Canal+ de cette 10e édition du Nikon Film Festival. Rémi Parisse bénéficie également d’un pré-achat par Canal+ de son prochain court-métrage.
Prix du Public : Je suis une berceuse
Réalisé par Franck Marchand, Je suis une berceuse remporte le Prix du public de cette 10e édition du Nikon Film Festival.
Entièrement tourné en plan-séquence, ce court-métrage bouleversant met en lumière les violences conjugales dont sont victimes de (trop) nombreuses femmes, et leur combat pour préserver un semblant de normalité pour leur enfant.
En quelques secondes à peine, le réalisateur nous fait passer d’une apparente douceur à une brutalité bien plus dramatique, qui marque plusieurs générations.
Ce prix permet ainsi à son réalisateur de remporter un kit cinéma Nikon Z 6, ainsi qu’un chèque de 500 €.
Tous ces court-métrages – ainsi que l’ensemble des films de cette édition 2020 sont à retrouver sur le site du Nikon Film Festival. Si le coronavirus est venu entraver les plans de cette édition anniversaire, on ne peut que saluer le talent et le professionnalisme des différents court-métrages en compétition.