C’est un fléau qui prend de l’ampleur sur Instagram, les hackers sont à la recherche des profils influents pour s’approprier leurs comptes et pouvoir gagner de l’argent via les collaborations avec des marques. Mais alors comment font-ils cela ? Explications.
Sommaire
Vos abonnées attirent les pirates
Comme vous le savez déjà, sur Instagram le nombre d’abonnés est très important. Grâce à eux, vous pouvez montrer votre popularité au monde entier et par conséquent être approché par des marques qui voudront collaborer avec vous.
Les marques sont friandes des « influenceurs » qui leur ramènent des clients lorsqu’ils font du placement de produit, une publicité rémunérée et même très bien rémunérée. Et c’est ce qui attire les pirates.
Leur but ? Voler les comptes qui ont beaucoup d’abonnés et voler ainsi les partenariats pour toucher l’argent qui de base revient au propriétaire du compte.
Comment dérobent-ils les comptes Instagram ?
Prenons l’exemple d’un arnaqueur qui répond au nom de Joshua Brooks et approche les gens directement via messages privés expliquant : « nous serions extrêmement intéressés par un partenariat commercial », une proposition alléchante puisqu’elle promet une rémunération de « 80 000 dollars US » pour la publication d’une seule photo.
Leurs comptes sont travaillés, une copie identique de ceux des véritables marques. Il vous donne envie en vous citant des noms connus tels que Amanda Cerny ou Bella Thorne, des célébrités qui travailleraient pour eux. Ensuite, ils vous demandent de vous connecter à un site très ressemblant du véritable site utilisé par les marques qui répond à l’adresse Iconosquare.com, mais l’adresse des hackers termine autrement lconosquare.biz.
Une fois que vous vous connectez sur ce site et que vous entrez donc votre nom d’utilisateur ainsi que votre mot de passe, votre compte Instagram est directement piraté et il est déjà trop tard.
Pourquoi il est difficile de récupérer son compte Instagram
Les pirates changent directement l’adresse e-mail et le numéro de téléphone du propriétaire du compte et réinitialisent le nom d’utilisateur afin que le compte soit introuvable. Ils diffuseront ensuite des annonces jusqu’à ce qu’ils puissent vendre la page entière à un prix élevé, parfois supérieur à 100 000 dollars.
Faisal Shafique, un étudiant qui a un compte Instagram sous le pseudonyme de @Fact, a déclaré gagner environ 300 000 dollars par an en publiant du contenu sponsorisé pour des marques telles que TikTok et Fashion Nova. Lorsque Joshua Brooks a voulu prendre le contrôle de son compte il y a plusieurs semaines, Shafique a su se méfier et n’a pas suivi les conseils de l’arnaqueur.
Préjudice pour les marques légitimes
Michael Metzler est responsable de la stratégie de contenu chez Delmondo, une société d’analyse sociale qui sert d’intermédiaire entre les marques et les influenceurs. Il explique que lorsqu’il approche des influenceurs il fait son maximum pour essayer de prouver la légitimité de son entreprise, mais les influenceurs osent de moins en moins, préférant ne pas prendre de risque et garder leur compte. Certains influenceurs créent même des groupes sur Facebook pour se prévenir des arnaques potentielles.
Instagram peut-il faire quelque chose pour protéger ses utilisateurs ?
Dans un communiqué, un porte-parole d’Instagram a déclaré : « Les types de messages en questions ne sont pas des publicités, mais plutôt des relations promotionnelles rémunérées entre la marque et l’influenceur. Par conséquent, nos règles en matière de publicité ne seront pas appliquées. Nous examinons de près ce domaine et essayons de comprendre ce qu’il y a à améliorer pour pouvoir aider notre communauté à naviguer dans ce type de contenu ».
Pour rappel, il faut donc toujours faire attention avant de donner ses informations personnelles sur Internet, surtout si un chèque alléchant vous attend. Et si votre nombre d’abonnées n’est pas assez conséquent pour attirer ce genre de pirates, prenez garde des messages privés qui vous paraissent louches.
Pour suivre l’actualité de Phototrend sur Instagram, rendez-vous sur @phototrendfr.
Source : The Atlantic