Watermarks de Paul Harmon : sécheresse, drone et palette de couleurs

Réalisée dans la partie nord-ouest de la Nouvelle-Galles-du-Sud, la série Watermarks de Paul Harmon rend compte des changements climatiques et tente de nous sensibiliser.

Barkandji © Paul Harmon

C’est lors de l’acquisition de son drone professionnel DJI Phantom 4 que Paul Harmon décide de réaliser cette série de photographies. Recherchant sur Google Earth les lieux qui l’inspiraient le plus, il eut un coup de coeur pour le nord-ouest de la Nouvelle-Galles-du-Sud en Australie. Après beaucoup de planification et d’approvisionnement, Paul Harmon et un ami artiste s’envolent pour aller camper dans les anciennes plaines inondables du bassin de Murray-Darling.

Barkandji © Paul Harmon

Sensible à l’écologie, Paul Harmon a réalisé dans les années 80 des documentaires sur l’environnement et les changements climatiques. Il savait d’ores et déjà qu’il allait être confronté aux villes qui vivent la pire sécheresse sur Terre de ces 100 dernières années : Barkandji, Wiradjuri, Ngemba, Wayilwan et Euahlayi.

Bien qu’il ne voulait pas faire des photos « polémiques », Paul Harmon fut surpris par la différence entre la beauté saisissante des paysages qu’il photographiait depuis les airs et les tristes vérités « du sol » comme il nous le raconte. Cet environnement désormais aride fut confronté à la production d’énergie génératrice de dioxyde de carbone, aux exploitations cotonnières et aux immenses pompes d’irrigation qui asséchèrent la rivière. « Bien que c’est leur attrait esthétique qui a tout d’abord piqué mon intérêt, il est vite devenu évident que tous ces sites étaient liés d’une manière ou d’une autre au colon européen (post-européen) et à son exploitation de l’eau et des terres », nous explique le photographe.

En apprenant de plus en plus ce qui se cache derrière les photos qu’il « crée », Paul Harmon s’est concentré sur la narration de différents aspects de la dégradation de l’environnement, toujours dans le souci de l’esthétique de ses images.

« La rencontre des habitants, tant des peuples autochtones que d’origine européenne, la beauté frappante des paysages que je capturais dans les airs se distinguait de plus en plus par rapport à la réalité que je voyais sur le terrain. Les tristes vérités qui sont les terres volées, les eaux volées, la dégradation de l’environnement et le peuple dépossédé de sa spiritualité et de son identité. »

Wayilwan © Paul Harmon

Il photographie alors les plaines desséchées et tombe amoureux du résultat.  Paul Harmon opte pour une technique qui consiste à réaliser 150 photos de haute qualité qui formeront, une fois liées, un seul et même cliché.

« Les couleurs et les qualités texturales des paysages que je capturais me passionnaient. Leur attrait esthétique a piqué mon intérêt. »

Barkandji © Paul Harmon

Après un an dont quatre mois de voyage, Paul Harmon a enfin terminé la première partie de cette série qui comprend une dizaine de photographies. Hautes de 2,4 mètres, Paul Harmon souhaite les exposer, notamment en Europe. Il nous avoue penser à agrandir sa série dans quelques années pour pouvoir suivre l’évolution physique des lieux.

Barkandji © Paul Harmon

Pour retrouver l’ensemble des séries de Paul Harmon, rendez-vous sur son site internet.