Nicolas Portnoi
Streetphotography © Nicolas Portnoi

Nicolas Portnoi : la photographie de rue humoristique

Nicolas Portnoi est un photographe de rue français qui se promène souvent au bon moment au bon endroit. Un mélange qui donne de belles photographies, esthétiques et drôles à la fois. Il a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions pour en savoir plus sur son travail et sur lui.

Après des études de sciences économiques, puis de contrôle de gestion, Nicolas s’est orienté vers une carrière de musicien professionnel avant de se diversifier dans le cinéma et la photographie. « La pratique de l’improvisation en musique a certainement influencé ma façon de photographier » nous explique le photographe.

Nicolas Portnoi
Streetphotography © Nicolas Portnoi

Il a découvert cet art grâce au Réflex que son père lui prêtait pour aller en voyage. La photographie de rue est ensuite apparue comme une suite logique de son parcours : « J’ai toujours aimé observer les gens et relever l’extraordinaire dans l’ordinaire. En plus de l’esthétique, la photo de rue fonctionne sur des principes qui me parlent : improvisation, réactivité, hasards, flânerie… et spontanéité. »

Nicolas Portnoi
India’s Little Symphony © Nicolas Portnoi

Les inspirations sont donc nombreuses, entre Pink Floyd et Charlie Parker en musique, Kechiche et Verhoeven au cinéma… « En photo, je dirai Winogrand, Martin Parr (des années 70, 80), Cartier-Bresson et Frank… Mais il y en a plein d’autres ! »

Nicolas Portnoi
Dunkerque © Nicolas Portnoi

Ces photographies, cadrées de façon souvent satirique et humoristique, sont prises sur le vif parmi la foule de personnes que Nicolas croise : « Il n’y a quasiment que de l’improvisation dans mes photos de rue. Mais l’improvisation c’est quelque chose qui se prépare et se travaille. »

Avoir un bon appareil photo, se promener aux endroits propices, regarder constamment autour de soi, tant de choses qui forment un bon photographe de rue.

Nicolas Portnoi
Streetphotography © Nicolas Portnoi

Comment fait-il alors pour prendre ce genre de photographie, comment être au bon moment au bon endroit sans laisser trop de place au hasard ? Nicolas Portnoi nous répond qu’il faut « essayer de repérer des coins où il y a de la vie. Ou des manifestations populaires. Et être à l’affût, car ça peut surgir n’importe quand. »

Après avoir couvert les rues de l’Inde, Paris et Dunkerque, le photographe se penche aujourd’hui sur les villes du Nord : « En ce moment, je me penche sur les carnavals du nord de la France et de Belgique. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me fascine. »

Nicolas Portnoi
Streetphotography © Nicolas Portnoi

Pour devenir photographe de rue, pas besoin d’avoir un bon relationnel ou aimer discuter avec les personnes. Une fois la photo prise, beaucoup d’artistes comme Nicolas ne communiquent pas avec les passants et continuent leur route. « Mais parfois la communication s’établit. Souvent ça casse la magie… »

Nicolas Portnoi
Streetphotography © Nicolas Portnoi

Ces photographies ont pour but de documenter la société dans laquelle Nicolas vit. Aucun message en particulier à part celui de laisser les droits de photographier aux photographes : « Je veux juste qu’on me laisse tranquillement documenter des instants choisis de notre époque. Et que les législateurs et les moralistes cessent de réduire les libertés des photographes de rue. »

Nicolas Portnoi
Dunkerque © Nicolas Portnoi

Comme le titre l’indique, l’humour est très présent dans les photographies de Nicolas Portnoi. Un cheval dans une maison, des fesses collées aux carreaux d’un bus, une chèvre coincée dans un bidon…

Pourtant, ce n’est pas sa cible prioritaire : « L’humour c’est parce que je préfère montrer les bons côtés de la vie et de la rue. Et que je suis naturellement attiré vers ces situations. Mais je ne recherche pas toujours l’humour, heureusement… »

Nicolas Portnoi
Streetphotography © Nicolas Portnoi

Pour photographier au mieux les petits instants insolites des villes de France et de Navarre, l’artiste est équipé d’un Fuji X-Pro2 avec des équivalents 28mm et 35mm, parfois un 50mm mais également d’un flash Nissin et de batteries de rechange, au cas où une balade florissante s’éternise.

Nicolas Portnoi
India’s Little Symphony © Nicolas Portnoi

Quels conseils donner aux jeunes photographes ou aux amateurs qui souhaitent se lancer dans l’aventure de rue ? « Se documenter, regarder des photos « classiques », et dépenser son argent dans des workshops ou des voyages plutôt que dans du matériel. Et bien connaître son matériel. »

Je me répète souvent la phrase de Proust « Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. »

Loin d’être une discipline facile, il met en garde les plus impatients : « Il vaut mieux savoir accepter l’échec et s’en relever quand on fait de la photo de rue. En général on sort très peu de photos satisfaisantes. »

Nicolas Portnoi
Streetphotography © Nicolas Portnoi

Si vous souhaitez voir plus de photographies de Nicolas Portnoi, n’hésitez pas à visiter son site et à vous abonner à son compte Instagram.

Pour plus de conseils sur la photographie de rue, n’hésitez pas à lire notre Mercredi Pratique ainsi que la masterclass Studio Jiminy.