Au Pavillon Carré de Baudouin, l’exposition Willy Ronis par Willy Ronis ouvre ses portes du 27 avril au 29 septembre 2018. L’occasion de découvrir le travail et la vie de ce grand photographe français.
Représentant de la photographie humaniste française, Willy Ronis est connu pour son engagement, ses photographies de rue, ses autoportraits, ses nus, mais également ses photographies de chats. Avec près de 200 clichés, le Pavillon Carré de Baudouin retrace très bien l’œuvre de Willy Ronis, de ses débuts à ses derniers clichés en passant par ses voyages à l’étranger et en France.
« D’où vient cette étrange beauté ? De la retenue, de la discrétion, du silence. »
Né en 1910, Willy est devenu photographe reporter en 1936 lors des manifestations pour le Front Populaire. En tant que partisan des doctrines communistes, Willy Ronis se positionne pour cette coalition des partis de gauche et photographie les défilés dans les rues pour la revue Regards. La petite fille au bonnet phrygien ci-dessous et la syndicaliste Rosa Zehner ci-dessus sont devenues des icônes de la lutte communiste grâce aux photographies de l’artiste.
Le photographe enchaine ensuite les commandes, de la SNCF à Air France en passant par des revues comme Plaisir France, le Time, Life, Le Monde illustré ou encore Vogue. Son engagement lui permet d’avoir un regard très humaniste sur la rue et le peuple et donc de faire des photographies urbaines originales.
« Je n’ai jamais poursuivi l’insolite, le jamais vu, l’extraordinaire, mais bien ce qu’il y a de plus typique dans notre vie de tous les jours. »
En 1954, il sort son premier livre, Belleville Ménilmontant, qui a reçu un accueil réservé à l’époque, mais qui est aujourd’hui incontournable. C’est d’ailleurs la première pièce de l’exposition dans cet établissement du 20e arrondissement que Willy Ronis aimait tant. Il y photographiait principalement les ouvriers et la vie rude de ces quartiers parisiens défavorisés. « C’était le quartier des Apaches, on n’y allait pas » disait Willy.
À la fin de sa vie, l’artiste a souhaité léguer ses photographies à l’État. Sous forme de 6 albums, Willy Ronis avait déjà classé son héritage dont s’inspire l’exposition. Comme les 590 photographies ne pouvaient pas tenir dans ce pavillon, les organisateurs ont fait un choix et proposent aux visiteurs de visualiser les autres clichés sur un album virtuel disponible dans l’exposition.
« Le miracle existe. Je l’ai rencontré. »
Cette installation a été faite par les exécuteurs testamentaires de Willy Ronis, des personnes qui le connaissaient et qui apprécient grandement son travail. Gilles Désiré, conservateur général du patrimoine et directeur de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine au ministère de la Culture nous en parle ainsi : « Willy était un homme absolument merveilleux, un conteur merveilleux, quelqu’un d’une humanité prodigieuse et d’une immense sensibilité et elle se voit sur les photos. »
Pour que ce soit l’exposition de Willy Ronis par Willy Ronis, ils ont souhaité que les spectateurs le rencontrent et l’entendent parler de sa vie. Ainsi, trois films sont à notre disposition, au rez-de-chaussée, à l’étage et dans l’auditorium. Dans cette dernière salle, un film d’une heure présente l’autobiographie du photographe pour s’imprégner totalement de son univers.
Des visites guidées gratuites seront organisées tous les samedis à partir de 15h. L’exposition est ouverte jusqu’au 29 septembre 2018 et est gratuite. Pour l’occasion, la maison d’édition Flammarion a également publié un ouvrage au format poche intitulé Paris Ronis.
Informations pratiques
Willy Ronis par Willy Ronis au Pavillon Carré de Baudouin
Du 27 avril au 29 septembre 2018
121 rue Ménilmontant dans le 20e arrondissement de Paris
Ouvert du mardi au samedi de 11h à 18h
Entrée libre
Visites guidées tous les samedis à 15h