Expo photo : 28ème Festival Itinéraires des Photographes voyageurs à Bordeaux

Jusqu’au 29 avril 2018 à Bordeaux, le festival Itinéraires des Photographes revient pour sa 28e édition. Dix-sept artistes sont présents à dix endroits différents pour nous faire découvrir leur regard contemporain et personnel sur notre monde. Tour d’horizon rapide pour avoir un aperçu de l’évènement.

Festival itinéraires des photographes voyageurs
© This Is Not A Map

Depuis 1991, l’association du festival fondée par Nathalie Lamire Fabre, directrice de la galerie bordelaise « Arrêt sur l’Image », accueille des photographies d’auteur sur le thème du voyage. Les artistes reconnus comme les nouvelles têtes de la photographie sont les bienvenues.

C’est dans cette même galerie, Arrêt sur l’Image, que vous pourrez admirer les travaux de Marine Lécuyer et Marc Blanchet. Les adresses et les informations sur les différents lieux sont disponibles sur le plan en fin d’article.

Pour vous donner une idée des photographes présents à l’évènement, nous avons décidé de vous en présenter six ici. Pour voir les travaux de tous les artistes présents, vous pouvez visiter le site du festival disponible en fin d’article.

Festival itinéraires des photographes voyageurs
© Jean Michel André

Pour commencer, le photographe Jean-Michel André présente sur le thème des migrations sa série Borders. Lauréat de la Bourse du Talent en 2017 dans la catégorie paysage, cette série sort tout juste d’une exposition à la BNF. Après Bordeaux, le photographe part à Lille pour un événement à la Maison de la Photographie.

Diplômé de l’école de l’image des Gobelins, Jean Michel vit entre la France et la Tunisie. La géographie et le voyage ont une place très importante dans son travail et notamment dans son questionnement sur le rapport à l’espace et à la mémoire.

Festival itinéraires des photographes voyageurs
© Jean-Michel André

La série Borders travaille le sujet des migrations et des populations en itinérance. C’est à partir de la photographie ci-dessus que le voyage a commencé. Cet homme était en attente dans la Jungle de Calais dans l’espoir de passer la frontière vers l’Angleterre. Espoir envolé en 2016 avec le démantèlement du camp.

Pour éviter de faire une série documentaire et narrative, Jean-Michel André n’a pas souhaité donner les noms des lieux qu’il a visités et pris en photo. « Les frontières divisent, tuent. En provoquant la mise en tension de fragments de paysage, j’ai installé une atmosphère de gravité et voulu sonder le vertige du vide. »

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La Vallée Blanche © Lise Dua

C’est dans la vallée de Chamonix-Mont Blanc que Lise Dua a décidé de photographier sa série Vallée Blanche accrochée à la salle Capitulaire cour Mably. Souvent décor de nos vacances, la montagne est aussi un lieu d’habitation que l’artiste a voulu découvrir en discutant et en suivant le quotidien des résidents. « […] je transmets une expérience du territoire spécifique à chacun, où l’intime s’entremêle avec le collectif, pour offrir une vision diversifiée de la vallée. »

Née en 1989 à Chambéry, Lise se tourne vers des études à l’École Nationale Supérieur de la Photographie dont elle sort diplômée en 2013. Aujourd’hui enseignante dans cette même école et à l’École de photographie et d’image contemporaine de Lyon, elle a réalisé plusieurs résidences artistiques, notamment à Prague, Moscou puis à Chamonix en 2015. Après des expositions au 104, aux Rencontres d’Arles, elle a reçu notamment le Prix Leica Oskar Barnack en 2013, 2014 et 2015.

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La Vallée Blanche © Lise Dua

C’est dans le cadre la résidence SHOOT! à Chamonix que la photographe a réalisé la série Vallée Blanche, entre octobre 2015 et avril 2016. Le moment idéal pour capter aussi bien l’hiver arrivant sur la montage que la saison agitée des vacances au ski et le printemps calme des sentiers de randonnée.

À travers de nombreux témoignages, la série de Lise Dua se transforme en un documentaire montagnard et pédestre dépaysant. Travailleurs, promeneurs habitués ou visiteurs étrangers, les portraits de ces personnes sont poétiques et photogéniques.

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Fiction(s) © Marine Lécuyer

Marine Lécuyer est une photographe bordelaise autodidacte qui aime travailler sur les territoires et l’intime. Elle s’inspire du mouvement, aussi bien du cinéma, du voyage ou bien de la littérature pour raconter ou bien imaginer des histoires, individuelles ou collectives.

Très poétique, le portfolio de Marine nous propose une lecture sensible du monde. Entre les collages et les superpositions d’images, ces photographies sont rapidement fantastiques et nous transportent vers un univers plus doux.

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Fiction(s) © Marine Lécuyer

Dans la série Fiction(s) visible à la galerie Arrêt sur l’Image, l’artiste a repris des vidéos qu’elle avait réalisées durant une longue traversée des États-Unis. Ces images, maintenant immobiles, évoquent un territoire insaisissable où l’imaginaire se déploie et les histoires s’inventent.

En noir et blanc, le rêve américain traditionnel et flétri s’évade pour laisser place à l’imagination de chacun.

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Archanges Urbains © Jean Paul Lefret

Né en Côté d’Ivoire en 1957, Jean-Paul Lefret part à Paris pour étudier la photographie à l’École Nationale de Photographie Louis Lumières qui lui donne son diplôme en 1980.

Son inspiration provient donc directement de son enfance et de ses voyages. Jean-Paul a notamment photographié les ethnies de Mongolie, d’Australie, de Thaïlande ou du Canada pour pouvoir réaliser des livres pour enfants. La poésie est également très présente dans son travail comme on peut le voir avec la série Archanges urbains présentée à l’espace Saint Rémi.

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Archanges Urbains © Jean Paul Lefret

Grâce à ses voyages, Jean-Paul Lefret souhaite réinventer la ville en y insérant un ange gardien, un cœur qui bat, incarnant la résistance contre l’érosion de l’humain. De la Chine au Brésil en passant par les États-Unis et l’Europe, les paysages urbains servent de décor pour ces archanges modernes.

Dans un bâtiment en construction, dans un restaurant asiatique, en plein milieu d’une foule ou bien dans un champ de pylônes électriques, ces femmes aux courbes fines et aux visages sages prennent la pause pour illustrer le propos de l’artiste, photographe, voyageur et poète.

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Jours Redoutables © Frédéric D. Oberland

Frédéric D. Oberland est un photographe et un musicien né en 1978 à Paris. Sa musique est expérimentale, tout comme ses photographies. Son style est à part et difficile à définir avec précision. Du bruit au free-rock en passant pas l’électronique et le minimalisme, Frédéric exploite différents styles pour pouvoir exprimer au mieux ses idées.

A l’inverse, le photographe expérimente principalement le rêve et le surréalisme à travers des photographies en noir et blanc souvent floues. La série Jours redoutables accrochée à l’espace Saint-Rémi ne fait pas exception.

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Jours Redoutables © Frédéric D. Oberland

En effet, pour pouvoir imaginer nos derniers jours, Frédéric D. Oberland nous propose des photographies troubles et peu explicites pour nous inviter à imaginer nous-mêmes le jour du jugement dernier.

L’humanité semble être arrivée en instance de la mort pour l’artiste. Le moment est donc propice au repentir.

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Anaon © Aurélie Scouarnec

Jeune photographe de la région parisienne, Aurélie Scouarnec est orthophoniste de formation. Elle a appris la photographie seule avant d’intégrer le département photo du Centre Jean Verdier, les ateliers Beaux-Arts et les formations avec Claudine Doury, photographe portraitiste.

La série Anaon est visible jusqu’au 29 avril à l’espace Saint Rémi. Le titre est déjà évocateur. Il fait référence à une légende de la mort bretonne du XIXe siècle. Anaon serait « le peuple immense des âmes en peine. » En breton, le mot signifie également l’ensemble des âmes des défunts et le lieu où elles se retrouvent.

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Anaon © Aurélie Scouarnec

Les racines familiales d’Aurélie remontent au portes de l’Enfer selon cette légende, à proximité des Monts d’Arrée. Ces contes et ses mythes sont restés dans la mémoire de la photographe qui a souhaité revenir dessus de façon matérielle, grâce à son appareil photo.

Tout ce qu’elle a trouvé devant la porte des Enfers est la pluie, le brouillard et quelques animaux, éléments propices aux flous à l’origine des interprétations imaginaires. Aurélie Scouarnec a également fait de nombreuses rencontres, dont la plus marquante avec des polythéistes qui pratiquent une forme de druidisme contemporain très en rapport avec le sacré.

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Islada © Nahia Garat

Vous retrouverez également les travaux de Téo Becher, Marc Blanchet, Didier Bizet, Patrice de Bruxelles, Nahia Garat, Yohann Gozard, Olivier Léger, Philippe Leroux (photographie à l’affiche), Lucia Peluffo, le collectif This is not a Map et Cyrus Cornut.

Le programme se trouve à la suite des informations pratiques que vous pouvez lire ci-dessous.

Si vous n’êtes pas assez convaincu, regardez les travaux de tous les photographes sur le site du festival Itinéraires des Photographes Voyageurs. Vous accèderez également à l’onglet des participants pour proposer vos travaux pour l’année prochaine.

Le vernissage officiel du festival se déroule samedi 7 avril 2018 à 11h45 à l’espace Saint-Rémi.

Informations pratiques
28e itinéraires des photographes voyageurs à Bordeaux
Du 1er au 29 avril 2018
Les différents lieux sont détaillés dans la carte ci-dessous.