500px passe sous pavillon chinois avec le rachat total par Visual Group China

500px, le site canadien de partage de photos créé par Oleg Gutsol et Evgeny Tchebotarev, passe sous pavillon chinois suite au rachat de 100% des parts par Visual Group China (VCG) pour une valeur estimée à 17 millions de dollars. Cela fait de VCG – le Getty chinois – le plus grand fournisseur de contenu visuel au monde, après le rachat de Corbis – l’agence photo de Bill Gates – en 2016.

VCG détenait déjà une part majoritaire de 500px suite à une levée de fonds en 2015 : 8 millions sur les 13 millions de dollars d’une Série B ont été injectés par VCG. S’en est suivi un développement accéléré du service sur le marché chinois, avec l’ouverture de 500px.me en Chine la même année. Aujourd’hui, le PDG de 500px se nomme Andy Yang. Il a pris la place de Oleg Gutsol qui a été poussé vers la sortie en 2014 après une décision du conseil d’administration et des opinions divergentes sur la direction que 500px devait prendre. Evgeny Tchebotarev, l’autre cofondateur, a quitté 500px début 2016.

Page d’accueil de 500px.me, version chinoise de 500px

Avec ce rachat, le PDG Andy Yang va aider la transition tout en quittant ses fonctions. Il gardera un rôle consultatif. Pour le moment, VCG n’a pas annoncé de changement majeur dans les développements futurs de 500px. Les deux entités vont cependant combiner leurs efforts pour la sortie de mises à jour et de nouvelles fonctionnalités. Les prochaines améliorations de 500px seront un outil de statistiques amélioré pour mieux comprendre l’impact du travail des photographes, des badges et classements, une messagerie privée entre membres et des communautés par thématiques, intérêts, géographie, etc. 500px améliorera également ses produits SaaS, notamment sur le big data, l’IA ou la blockchain, sans donner plus de détails.

Jun Liang, PDG de VCG, parle de ce rachat : « VCG a toujours été excité par la passion de la communauté sur 500px […] En intégrant nos connaissances et ressources à la fois à 500px.com et 500px.me [la version chinoise du site. NDLR], nous enrichirons davantage notre création de contenu, notre expertise technologique, notre offre de produits et continuerons à offrir le meilleur service et expérience à nos millions de créateurs visuels. »

500px a été fondé en 2009 et regroupe aujourd’hui plus de 13 millions de photographes avec plus de 120 millions de photographies originales. Créé à l’origine comme un site de partage de photos concurrent de Flickr, 500px est désormais davantage une place de marché. VCG dispose d’une implantation chinoise importante avec plus de 15 000 clients professionnels à la recherche de contenus photo, vidéo, musique et multimédia. Le rachat de 500px permet ainsi à VCG de passer de 70 millions d’images à plus de 190 millions et de se doter d’une base de photographes passionnés par l’image.

L’annonce du rachat total de 500px par VCG est assez mal perçue par une frange importante des utilisateurs de 500px. Sur les réseaux sociaux, des appels à fermeture de compte se succèdent, invoquant des problèmes récents sur 500px concernant la rémunération dérisoire de la vente d’images, mais aussi le peu de considération offert par les sociétés chinoises sur le droit d’auteur.

Entre déception et peur du futur pour les utilisateurs historiques, 500px ne brille plus autant qu’avant. Pourtant, d’autres accueillent avec enthousiasme cette nouvelle direction, plus axée sur la vente d’images que celle d’un réseau social de partage et d’échange.

Et vous, que pensez-vous du rachat de 500px par VCG ?

Source : Blog 500px

Fondateur et rédacteur en chef

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  1. Personnellement, j’ai retiré mes billes et fermé mon compte. Je ne suis pas sûr que ça change fondamentalement ma vie mais au moins je ne payerai plus pour contribuer à alimenter une banque d’image chinoise qui n’a que faire des auteurs.

  2. En ce qui me concerne, 500px m’a facilité la vie en me bannissant peu avant le rachat chinois, pour cause de contenu non photographique. A la base, je souhaitais bêtement communiquer avec mes abonnés grâce à un montage dénonçant les mauvaises pratiques du Marketplace, ce qui a semblé totalement intolérable pour le support, qui était déjà devenu totalement déplorable et méprisant avant de le rachat.
    La censure chinoise avant l’heure !

    Et donc 728 photos et 5 ans de travail (tags, descriptions, géolocalisation) balayées d’un coup de clic, que j’ai pu entièrement restaurer grâce à quelques backups pour les photos, et majoritairement Google pour les méta-données. Grand merci à Paypal de m’avoir remboursé mon compte Pro face au silence assourdissant (c’est tellement mieux de se barrer avec la caisse) de ces grands censeurs en devenir, puisqu’avant ça, il y eut depuis octobre/novembre une vague massive de bannissement pur et simple de tout ce qui était NSFW, prétendument pour le confort de ses utilisateurs.

    On sait maintenant le pourquoi de tout ça !

      1. C’est assez complexe en vérité, et pas forcément reproductible par tous.

        Déjà pour les photos, j’ajoutais systématiquement celles publiées dans un dossier en local, dont j’avais plusieurs copies ailleurs, j’avais donc une bonne synchro. L’idéal (mais je ne l’ai compris qu’après le ban) étant d’éditer les IPTC dans les fichiers avant le moindre upload, puisque même sur Flickr par exemple, elles sont toujours extraites lors de la publication.

        Pour restaurer les IPTC, j’ai mis à profit 5 années « d’indexation » sur le net où j’ai recoupé toutes les traces que j’ai pu trouver depuis Twitter, Pinterest, Google et Bing pour récupérer d’abord chaque titre, puis à partir des titres retrouver les tags et les descriptions, la plupart du temps encore stockés dans le cache de Google.
        D’ailleurs, en farfouillant dans Google, j’ai eu la chance de tomber sur des fichiers XML de backup (sitemap) compressés en .gz que 500px avait semble-t-il effectué en juillet 2017. Un tri à faire parmi près de 9000 fichiers d’environ 1 Mo, desquels j’ai pu récupérer 340 IPTC (considérable) !

        Pour les 15% que je n’ai pas réussi à trouver, j’ai du tout retaper en sollicitant mes souvenirs, même si pas mal de tags et de descriptions se répétant m’ont fait gagner pas mal de temps. Au total, tout ce boulot de galérien m’a pris 3 semaines :-/

  3. Après 30 jours d’utilisation de 500px pour un projet 365, ils m’ont banni sans explication, sans warning, sans me permettre de récupérer l’historique des publications.