American Dream
© Amandine Besacier

Expo photo American Dream : l’univers cinématographique des années cinquante aux Etats-Unis

La Galerie Sakura accueille des photographes sur le thème American Dream. Une immersion totale dans l’univers hitchcockien des années 1950-1960.

Sept artistes, sept photographes, sept approches différentes des Etats-Unis. La galerie, qui a l’habitude d’accueillir plusieurs artistes sur un thème commun, présente jusqu’au 25 février 2018 le rêve américain. Souvent tourné en cauchemar, ce rêve est-il toujours d’actualité compte tenu des tensions sociales qui font rages en ce moment ?

American Dream
In my Desoto © Collection André Robé

Jean-Baptiste Simon, le fondateur de la Galerie Sakura, nous explique la genèse du projet : « Tout a démarré avec Fang Tong qui est venue à Paris il y a six mois et elle m’a montré cette série avec ses autoportraits dans un univers très cinématographique et ça a été un coup de coeur ». Quelques mois plus tard l’exposition était montée avec six autres artistes.

American Dream
Escape #8 © Fang Tong

Escape est donc la série photo à l’initiative de ce projet. Fang Tong, une artiste multitalent basée à Vancouver au Canada, a commencé la photographie il y a six ans, après avoir consacrée sa vie à la peinture et à la sculpture notamment. « La photographie est similaire à la peinture car c’est créatif, j’utilise l’appareil photo au lieu du pinceau pour faire apparaitre mes idées. »

Pour ces photographies, Fans Tong a voyagé de Chicago à Las Vegas en traversant au total sept Etats américains sur la mythique route 66. L’artiste avait préparé uniquement l’itinéraire sans savoir où elle voulait s’arrêter prendre des photographies.« Je ne savais pas où j’allais. Quand je conduisais et que je voyais des endroits intéressants, je me plaçais et je me photographiais ».

American Dream
Escape #2 © Fang Tong

Ces autoportraits paraissent irréels, comme s’ils étaient pris dans des endroits improbables où l’on ne peut pas aller. Elle ne dégage aucune émotion et elle ne parait pas être en mouvement sur les clichés, augmentant la sensation surréaliste : « l’endroit est important, ça met tout en scène, comme pour faire un film. »

En regardant les photographies de Fang, on pourrait penser au premier abord que le décor est un peu fantastique ou du moins modifié, alors que ce voyage a réellement eu lieu et que les photographies ont été prises sur place. L’artiste nous explique qu’elle a voulu nous faire voyager à travers cette série, un peu « comme une échappatoire de la vie réelle parce que ce voyage parait irréel. »

American Dream
Escape #5 © Fang Tong

Au total, le shooting a duré deux semaines. A l’aide d’un Nikon D810, Fang Tong s’est immortalisée tout au long de ce road-trip qui lui a aussi permis de s’échapper de sa galerie de Vancouver.

American Dream
Moonlight Rollerway © Amandine Besacier

Dans cet univers très cinématographique, Amandine Besacier a souhaité mettre en avant l’image de l’adolescente aux Etats-Unis. Pour sa série Tales of Blue Yesterday, la jeune photographe française s’est rendue à Los Angeles avec sa chambre photographique pour capturer l’ambiance des années cinquante.

American Dream
Foster Old Fashion Freeze © Amandine Besacier

Grande admiratrice d’Hitchcock, Amandine a voulu imager la puberté : « Je mets en scène les jeunes filles dans des positions bizarres voir absurdes mais qui représentent toutes les questions qu’on peut se poser dans ces moments là », nous explique Amandine Besacier.

American Dream
Sister’s House © Amandine Besacier

Par la même occasion, Amandine en profite pour dénoncer l’image que l’on se fait de l’adolescence d’une fille dans les films et les séries américaines : « Il y a quelque chose de très dérangeant dans la manière dont est représentée l’adolescente aux Etats Unis. On nous donne une fausse image de ce qui est supposé être une jeune fille parce qu’elles sont toujours incarnées par des actrices plus vieilles. J’ai joué avec ces clichés là. »

American Dream
Stardust – Las Vegas © Collection André Robé

Changement d’ambiance avec des photographies authentiques des années d’après-guerre collectionnées par André Robé. Depuis maintenant plus de vingt ans, cet artiste achète des photographies à des particuliers avant de les assembler en série et d’en faire une œuvre cohérente. Une de ses compilations est centrée par exemple sur les Etats-Unis, permettant à la Galerie Sakura de l’inviter pour cette exposition américaine.

American Dream
Yellow Can, NYC © Collection André Robé

Venez également découvrir David Eger, Ian Pool, Bamby et Taylor Callery à la Galerie Sakura avant le 25 février. Si le travail de Fang Tong, Amandine Besacier et André Robé vous a plu, vous pouvez également vous rendre sur leur site et sur celui de la Galerie Sakura.

Informations pratiques
American Dream
Galerie Sakura
21 rue du Bourg Tibourg, 75004 Paris
Du 27 janvier au 25 février 2018
de 11h à 19h et de 14h à 19h le samedi
Fermée le dimanche et le lundi
Entrée libre