Simon Carter est tombé dans la photographie et l’escalade alors qu’il était ado. Il est d’abord devenu un grimpeur professionnel, établissant de nouvelles voies de varappe, avant de commencer à photographier ses ami(e)s et de faire de son hobby un métier de spécialiste. Depuis 1994 et l’ouverture de son site professionnel, Onsight Photography, il parcourt le monde à la recherche des meilleures destinations d’escalade.
Comme il l’explique dans cette vidéo (en anglais, sous-titrée anglais), n’est pas photographe spécialiste de varappe qui veut : il faut avant tout être un grimpeur compétent, avant de penser à se charger du poids et du challenge supplémentaire que représente l’appareil photo. Car, en effet, pour obtenir une bonne photo d’escalade, qui associe à la fois une action, une énergie, mais aussi un environnement (souvent majestueux en ce qui concerne la varappe), il faut faire face à quelques défis que le photographe australien résume ici.
Le premier challenge est de taille : il faut savoir trouver sa position pour obtenir l’angle de prise de vue souhaité. Réfléchir à une certaine perspective, qui peut soit se concentrer sur le grimpeur et son effort, soit sur son environnement en élargissant le cadrage au mur ou à la falaise par exemple, est essentiel. Le photographe tente de diversifier les angles, en fixant un système de cordage entre deux falaises, afin de s’éloigner du mur et de se retrouver dans le vide pour photographier les grimpeurs sous différentes perspectives.
Le second problème qu’un photographe peut rencontrer, c’est le tremblement de ses mains, inévitable dans de telles situations d’effort et d’instabilité. Pour régler ce problème, Simon Carter attache plusieurs cordes d’assurage entre elles, créant un système triangulaire qui lui permet d’être accroché dans le vide, sans tourner sur lui-même. Il utilise également un harnais fixé à la poitrine, en plus de celui qui l’assure à la taille : ce harnais permet de soulager le poids de son équipement photo et le rend plus stable pour ses prises de vues.
Enfin, il rappelle la nécessité d’une longue préparation pour ce type de photographie qui requiert une grande implication (de coût, de temps et de risques) de la part du photographe. Il faut avoir au préalable pensé à la perspective souhaitée, à la composition, à la lumière, etc., tout en se préparant à l’inattendu (changement de temps, mouvements des grimpeurs…). Par exemple, le photographe australien a eu besoin de 3 jours pour préparer sa séance dans la vidéo, c’est-à-dire pour installer son système d’assurage et faire appel aux grimpeurs, mais avait la composition de ses photos en tête depuis des années.
Bien qu’étant un grand féru du film argentique, Simon Carter est passé au numérique. Dans la vidéo (qui date de 2010), il utilise un Nikon D3S, notamment pour sa gamme de couleurs qu’il juge approprié pour la photo d’escalade. Aujourd’hui, il utilise un Nikon D5 et un Nikon D750. En général, il emporte avec lui une grande sélection d’objectifs, tels qu’un zoom 70-200mm (surtout pour les photos d’action en gros-plan), un 50mm, un 35mm, un grand angle 14-24mm et enfin un fisheye de 16mm (afin de capturer l’entièreté du paysage)… Une belle panoplie qui pèse lourd, justifiant bien un système d’assurage à trois cordes !
Plus de photographies de Simon Carter sur son site Onsight Photography.
Vous pouvez également découvrir le travail de Simon Carter via son livre « Rock Climbing Down Under: Autralia Exposed » regroupant 350 images et de nombreuses histoires d’escalades sur les roches australiennes.