DLSP #9 : Dans le sac photo de William Boulay

DLSP est une rubrique qui vous permet de découvrir les « setups » photo de photographes, professionnels ou amateurs, connus ou anonymes, afin de dévoiler ce qu’il se cache dans leurs sacs photo. Proposer mon « setup » photo.

Pour ce neuvième sac de la série, William Boulay nous présente un sac dans lequel numérique, argentique, moyen format, plein format et APS cohabitent en parfaite harmonie.


Mes premiers souvenirs avec la photo, c’est quand on partait en voyage et que je voyais mon père prendre des photos avec un Nikon F801. Il me laissait m’amuser avec, jouer avec les filtres polarisants, ceux de couleurs, réservant quelques photos de la pellicule juste pour moi. J’ai souvenir de regarder au-dessus de son épaule aussi, quand il utilisait son Yashica Mat-124G, et de ne pas comprendre pourquoi soudain tout était inversé dans le viseur !

Ensuite un gros trou photographique, hormis quelques jetables par-ci, par-là, et puis mon premier appareil acheté avec mes économies – un Canon 450D – a relancé la machine photographique. J’avais pour habitude, au numérique, de ne shooter qu’en vacances, en balades, en week-end. Puis, chez mes parents je voyais le Yashica qu’utilisait mon père prendre un peu la poussière, j’avais aussi envie de me mettre à l’argentique pour mieux comprendre, appréhender, cadrer, sentir. Se planter pour mieux réussir. Du coup, un passage chez le photographe en bas de chez mes parents – un artisan, un orfèvre que j’ai toujours connu – et je me suis remis à l’argentique. J’ai acheté un premier boitier – Un Rolleiflex SL 35, le seul reflex de Rollei’ – et j’ai commencé à mettre le doigt dans l’engrenage, faisant aussi bien de la photo en vacances, que de la street-photography en noir et blanc. Paris, où j’habite, est un bon sujet pour ça, et la street-photography reste à mon sens l’école la plus efficace, tant au niveau personnel (timidité, le fait d’oser,…), que technique (lumière, cadrage…)

J’ai pris en exemple le dernier set-up que j’ai emmené durant mon dernier voyage, dans le nord du Portugal, il y a sans doute beaucoup trop, mais j’ai du mal à faire des choix !

  • Sac Vanguard Skyborne 48 : Pratique parce qu’il permet de caser beaucoup de choses, mais au fond c’est un choix que je regrette car trop encombrant et le poids est mal réparti. Mais j’ai besoin d’avoir un sac avec une partie fourre-tout et une partie matos. Cela dit, je cherche à le remplacer.
  • Lunettes de soleil : La base tout simplement, surtout quand on est une taupe comme moi !
  • Couteau suisse Victorinox : Pratique pour dépanner, visser, découper.
  • Yashica Minister-D : Mon premier télémétrique, hyper léger, déclenchement ultra silencieux bien que trop sensible (bonjour les déclenchements impromptus dans le sac à dos). Son 40mm est une très bonne focale, proche de la vision de l’œil humain.
  • Un rocket blower : Acheté en catastrophe en Islande, dans la seule boutique de photos d’Akureyri, c’est très pratique pour faire un nettoyage rapide des optiques ou du capteur.
  • Nikon F & Photomic FTN : Surnommé «Fernand », c’est mon chouchou. Il était sur ma wanted list d’appareils argentiques de par son statut d’appareil mythique. J’ai eu la chance d’en trouver un assez ancien, en très bon état pour un prix ultra correct. C’est avec lui que je prends le plus de plaisir à shooter dans les rues de Paris ou d’ailleurs.
  • Pellicules 135 : J’ai mis ce que j’avais dans le frigo, mais j’en suis au stade où je teste un peu de tout. Une préférence pour la Tri-X ou la Fuji Neopan Acros 100 pour le noir & blanc, tandis que pour la couleur je n’ai pas encore trouvé mes rouleaux préférés.
  • Un carnet Moleskine & Pigma Micro 0,3 : Indispensable, toujours dans le sac pour faire des croquis, noter une idée, une citation de bouquin, des adresses,…
  • Nikon D610 : Mon deuxième boîtier numérique, mon premier Full Frame, mon premier Nikon. J’en suis très content, il fait le boulot. Il supporte bien la montée dans les ISO, il est rapide, précis et 24 millions de pixels, c’est amplement suffisant à mon goût. Après il a des points faibles, son collimateur un peu trop serré, le fait qu’il ne film pas du 1080p au-dessus de 30p, et quoi qu’on en dise il lui arrive quelque fois d’avoir des petits résurgences du syndrome D600 avec quelques taches en haut à gauche du capteur. Si j’avais à changer, je me tournerais vers le D750.
  • Voigtländer Ultron SL II 40mm f/2 : Un bijoux acheté d’occasion pour une poignée d’euros, impossible de m’en passer. Il ne quitte plus mon boîtier tant il est agréable à utiliser, précis malgré sa MaP manuelle et surtout d’un piqué exceptionnel ! Un must have.
  • Un bouquin : Obligatoire, j’en ai toujours un sur moi et je ne peux me déplacer sans avoir quelque chose à lire.
  • Yashica Mat 124-G : Celui dont je parlais dans l’intro. C’est une troisième main puisque mon père l’a acheté au photographe en bas de chez lui, qui lui-même en avait acheté par lot à un quotidien régional qui en avait équipé toutes ses équipes de journalistes. Il ne faut pas se fier à son plastique qui le recouvre, c’est un très bon moyen format avec une cellule très précise et un excellent piqué. Un vrai plaisir à utiliser.
  • Pellicules 120 : Contrairement au 135, j’ai mes préférences, de la Kodak T-Max 400 qui donne des noirs & blancs somptueux et de la Fuji Pro 400H aux couleurs douces et délicates.
  • Nikkor 16-35 mm f/4 G ED : Je l’avais acheté pour l’Islande pour avoir un bon grand angle. La plage de focale est un peu courte mais c’est un bon grand angle, stabilisé, mais je le trouve un peu mollasson au niveau du piqué et de la netteté.
  • Samyang 14 mm f/2.8 : Acheté pour faire de l’astro photographie, il reste un must en la matière, très très abordable, il est diablement efficace pour les aurores boréales ou les photos de Voie Lactée, bien qu’un peu encombrant avec son bouchon en pot de yaourt. J’hésite à le remplacer par un Nikon 14-24 mm f/2.8 ou le tout nouveau Irix 15 mm f/2.4.
  • Nikkor 50 mm f/1.8 G : Un peu capricieux au point que je me demande si je ne suis pas tombé sur une mauvaise série. L’AF n’en fait souvent qu’à sa tête et le piqué est au rendez-vous une fois sur trois. Du coup, depuis que j’ai le Voigtländer, il a tendance à rester un peu au fond du sac.

Hormis quelques changements et améliorations au niveau du matos, c’est pour moi le setup parfait. Bon ok, c’est un peu lourd à porter mais ça muscle le dos !

© William Boulay
© William Boulay
William_Boulay_Porto
© William Boulay
William_Boulay_Ventoux
© William Boulay

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