© Auto-portrait, Andrei Runcanu

Vivre l’Europe grâce à la photographie, le défi d’un photographe itinérant

Alors que les frontières se redéfinissent à force de murs et de barbelés et que les nationalismes s’intensifient d’Est en Ouest à travers l’Europe, l’art tente de maintenir un semblant d’humanité pour contredire le temps d’une lecture le pessimisme et l’intox médiatique.

© Rimini, Andrei Runcanu
© Rimini, Andrei Runcanu

Muni de son appareil photo et d’un sac à dos, l’artiste roumain Andrei Runcanu décide de découvrir et vivre l’Europe comme aux siècles précédents avec My Trade Trip. Il s’est lancé le défi de voyager sans argent en vendant son métier de photographe et faisant appel à la solidarité.

Par-delà les frontières, c’est l’humanité de l’Europe que cherche à photographier Andrei Runcanu. Il souhaite prouver que dans un continent divisé et soumis aux lois de la mondialisation, il est encore possible de vivre simplement d’un petit commerce, de talent et de photographies, sans chercher la fortune mais plutôt la richesse de l’expérience et du partage.

© Barcelona, Andrei Runcanu
© Barcelona, Andrei Runcanu

Le voyage d’Andrei est un appel à la rencontre entre citoyens européens. Il demande l’hospitalité dans les villes où il est de passage au Pays-Bas, en Belgique, en France, en Espagne et en Italie. Il offre à ses hôtes la possibilité de faire avec eux quelques clichés et finance le reste de son voyage en proposant ses services de photographe professionnel à des studios ou des particuliers.

© Paris, Andrei Runcanu
© Paris, Andrei Runcanu

Ce rapport à l’autre qu’il cherche à promouvoir se retrouve dans ses photos, qui sont pour la plupart des portraits et ne dévoilent pas, hormis avec la légende, dans quelle ville ils ont été pris. Il photographie des situations familières où émanent confiance et tendresse, comme pour réussir à convaincre qu’on peut se sentir chez soi ailleurs.

© Bruxelles, Andrei Runcanu
© Bruxelles, Andrei Runcanu

Le travail d’Andrei Runcanu invite le spectateur à constater la simplicité des choses et la ressemblance qui s’opère entre toutes ses photographies alors qu’elles ont été prises à différents endroits, dans des moments uniques avec des personnes inconnues. Dans le contexte actuel du démembrement de l’Europe et du repli sur soi, l’artiste roumain fait un appel à l’unité et à l’ouverture envers l’autre pour que ce genre de projet puisse se reproduire et que demeure en filigrane, derrière toutes les considérations politiques et économiques, une conscience européenne.

Désormais rentré à Bucarest, vous pouvez retrouver en détail ce qu’il a vécu sur son site internet « My Trade Trip » et continuer à suivre son travail et ses aventures sur son compte Instagram.