Nikon Japon a tenté de censurer une exposition photo sur les « femmes de réconfort »

Cette semaine, les « femmes de réconfort » ont fait l’actualité. Lundi 28 décembre, le Japon a offert ses « excuses sincères » ainsi qu’un milliard de yens à la Corée du Sud pour venir en aide aux « femmes de réconfort » sud-coréennes encore en vie. Ces femmes, 70 ans auparavant, avaient été contraintes de se prostituer pour l’armée impériale japonaise. Cet accord ne passe bien entendu pas inaperçu et fait beaucoup de bruit en Corée du Sud.

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© Ahn Sehong

Il y a quelques jours, nous apprenions également que Nikon Japon avait tenté de censurer une exposition photo réalisée par la photographe coréenne Ahn Sehong sur ces « femmes de réconfort ». Cette exposition, qui devait avoir lieu le 26 juin 2012 dans le Salon Nikon à Tokyo, a été annulée au dernier moment « pour des raisons de sécurité » après que Nikon ait été averti de sa tenue. Cette exposition montrait des portraits de 37 « femmes de réconfort » que la photographe avait suivi et photographié ces dernières années.

L’exposition photo avait finalement pu avoir lieu, grâce à une décision du tribunal du district de Tokyo. Un des arguments de Nikon était que son Salon avait pour objectif de promouvoir « le développement d’une culture photographique » et que les expositions photo ne devaient pas avoir de motivations politiques, argument que la cour avait rejetée.

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© Ahn Segong

Après avoir porté plainte en 2012, Nikon Japon a été condamné cette semaine à payer des indemnités (1,1 million de yens, soit environ 8 360€) à la photographe Ahn Sehong.

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  1. Surprenant venant de la part d’un des plus grands fabricants de matériel photo Nikon, voilà que l’on peut ou pas faire tels type de clichés pour faire plaisir à Nikon, personnellement cela me dégoute cette attitude, pour faire ce type de reportages photos ils faut l’accord de Nikon on dirait.
    Du moment que Nikon à vendu son matériel, il n’a aucunes interdictions à imposer au ciment photographe, de quoi se mêle t’il !!!!!!!
    Du jamais vu, c’est fou…….

  2. Le Nikon Photo Salon à Tokyo étant possédé et géré par Nikon, on peut difficilement accuser Nikon de « tenter de censurer » alors qu’il avait au contraire pris un certain risque en acceptant de programmer cette photographe et ce sujet. Le plus probablement, des extrémistes ont menacé de faire du grabuge, et la direction du Salon a pris la décision de déprogrammer, comme un maire peut décider de le faire en France, pour « protéger l’ordre public ». C’est effectivement peu glorieux, et le tribunal a eu raison d’accorder à l’artiste des dommages et intérêts. Mais céder à des pressions n’est pas la même chose qu’organiser la censure.