Le cauchemar d’Olympus continue

Un mois après la démission du président d’Olympus, Tsuyoshi Kikukawa, puis du directeur général adjoint, Hisashi Mori, il est intéressant de voir comment l’éclatement d’un scandale financier a éclaboussé le géant japonais. Retour sur une actualité chargée.

Ce président démissionnaire n’était en poste que depuis un mois, suite au limogeage du précédent directeur général britannique, Michael Woodford, le 14 octobre. Tout a commencé avec la fuite de documents confidentielles mettant en avant des honoraires particulièrement élevés lors d’acquisitions entre 2006 et 2008. La réaction du groupe ne s’est pas fait attendre : trop curieux, le PDG est limogé. Pourtant, les chiffres sont là, avec 500 millions d’euros versés à des consultants sur des comptes aux îles Caïmans.

Tout s’est alors enchaîné. Avec l’ouverture d’enquêtes par de nombreux acteurs (FBI, SESC – le gendarme de la bourse de Tokyo…) ou l’augmentation des pressions exercées par les plus gros actionnaires, le groupe a fini par admettre avoir dissimulé des pertes depuis les années 1990 et ces 500 millions faisaient seulement parti des montages financiers. Et pour aller encore plus loin, il a admis ne pas pouvoir publier ses comptes avant la date butoir imposée par la législation financière. Le travail peut en effet être colossal, toutes les années précédentes étant impactées par des dissimulations et des fausses déclarations. Seule bonne nouvelle : le lien potentiel entre la société et la mafia japonaise est pour l’instant écarté…

La bourse s’est écroulée, la valeur de l’action étant divisé par presque 10 au plus fort de la crise. Mais en plus de ternir l’image entière de l’entreprise, c’est la confiance dans le marché financier japonais qui pourrait être déstabilisée. Si ces derniers jours la valeur de l’action est repartie très doucement à la hausse, la question des financiers sur la confiance que l’on peut accorder au groupe reste entière. Et le risque d’une radiation de l’action continue de planer… En attendant, ces actions à risque s’achètent et se vendent très rapidement, faisant l’objet d’une forte spéculation.

Les conséquences sur le marché de la photo sont encore inconnus, mais il est peu probable que la société en sorte indemne. On peut imaginer que de nombreux projets innovants soient arrêtés par souci d’économie et que le management devienne frileux. Espérons que l’innovation du groupe ne cale pas : dans un marché toujours plus concurrentiel, c’est une des clefs du succès.

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