Derrière ce titre se cache une réflexion sur le matériel photo et l’avenir de deux types de boîtiers qui tendent de plus en plus à se rapprocher : les appareils compacts et les téléphones « intelligents », ou encore smartphones. Le but n’est pas d’être trop technique, mais plus de réfléchir aux usages et aux changements dans nos habitudes de consommer la photo.
Si n’importe quel appareil photo permet de prendre de belles images, la plupart d’entre nous ont succombé aux reflex pour toutes les possibilités techniques et créatives qu’ils apportent. Mais avant de passer le pas, on s’est souvent fait la main sur un compact, que l’on garde ensuite en appareil à avoir tout le temps dans le sac, leur offrant une seconde vie.
Le smartphone, l’appareil photo connecté
En fait on y trouve un avantage énorme par rapport à des appareils plus complets, plus lourds et plus chers : l’accessibilité. C’est la possibilité de les avoir tout le temps sur soi, de les sortir en quelques secondes qui les rend si pratiques. Pourtant il est possible que ces compacts soient progressivement supplantés par les smartphones : sans faire d’aussi belles photos (pour l’instant ?), les options de partage offertes et leur accessibilité constante (en général on a toujours son portable dans la poche ou dans le sac) rendent nos smartphones de plus en plus indispensables.
Prenons l’exemple classique de l’iPhone, mais c’est vrai pour d’autres modèles : auto-focus par un simple appui sur la zone souhaitée, grand écran pour voir la scène puis revoir ses images, film de qualité très correct (HD pour certains concurrents)… et tout cela dans la poche, tout le temps sur soi. Sans parler des possibilités offertes par le géotagage des photos grâce aux GPS des modèles les plus récents. Encore mieux : avec la 3G, une photo prise est une photo disponible en quelques clics sur votre site de partage favori, que ce soit Facebook ou Flickr. D’ailleurs, si l’on jette un oeil aux statistiques de Flickr, les résultats sont éloquents :
Le compact a encore un temps d’avance
Evidemment, l’absence de zoom ou de flash, la faible qualité des photos dès que la lumière baisse ou la lenteur de la prise de vue sont autant de freins à l’usage des smartphones en tant qu’appareils photos. Et bien que les dernières générations embarquent toujours plus de mégapixels, ça n’enlève rien à la piètre qualité de l’optique – fortement miniaturisée. J’ai personnellement un iPhone et dès que la lumière baisse, les photos sont vites dégradées ou floues. Guillaume lui a d’abord eu un Nokia N95 : entre deux versions de firmware, les photos pouvaient grandement changer en qualité, sans que le matériel lui ait changé. Avec maintenant un N97, tout n’est pas rose : 5 mpix, double flash à led, etc. Et en fait les photos sont plus que moyennes, à moins que les conditions ne soient optimales. Même le flash (mais au moins il en a un !), trop puissant, fait un voile blanc sur le coté gauche de la photo. Mais le plus gros problème des modèles actuels reste l’algorithme de compression qui joue un rôle primordial sur la qualité finale de l’image.
Il est donc fort probable qu’avec la (très) prochaine amélioration des capacités techniques des terminaux, le matériel franchira une nouvelle étape, permettant d’utiliser un algorithme plus efficace et des accès à la mémoire plus rapide (on pourra ainsi dépasser les 500ko pour une photo de 5Mp ;)). En attendant, on voit de plus en plus de compacts venir lutter sur le terrain des smartphones avec notamment des capacités Wifi pour pouvoir partager instantanément ses photos.
The best camera
Le photographe Chase Jarvis a créé une sorte d’écosystème avec comme mojo : « The Best Camera Is The One That’s With You » (le meilleur appareil photo est celui que vous avez sur vous). Cette idée résume bien ce que j’ai essayé d’expliquer dans l’article : finalement, si l’on parle de photo de tous les jours, de photos souvenirs, de soirées, de moments pris sur le vif, rien ne remplace l’appareil qui est sur nous et qui permet de partager instantanément l’image prise.
Son écosystème quant à lui est composé en trois parties : une application iPhone (mais finalement pourquoi se limiter à l’iPhone ?), un livre The best camera is the one that’s with you (si je ne l’ai pas lu, il semble bien être dans cette thématique d’un appareil accessible, quelque soit sa définition) et une communauté autour des utilisateurs de l’application.
La « Good enough » revolution
Pour conclure (et pour ceux que l’anglais ne freine pas), je vous conseille très vivement ce dossier de Wired : « The Good Enough Revolution: When Cheap and Simple Is Just Fine« . On comprend mieux ainsi le succès de certains produits ou services, qui, loin d’être parfaits, sont juste suffisamment bons tout en étant simples et accessibles. Cela étend en fait l’idée de cet article à de nombreux domaines.
Pour autant, nous sommes ouverts au débat et si vous pensez que mon analyse est à côté de la plaque, laissez moi votre vision en commentaire !