John Stanmeyer raconte l’envers du décor de sa photo lauréate du World Press Photo 2014

Voici une courte vidéo de 2 minutes où John Stanmeyer, lauréat du concours World Press Photo 2014, revient sur sa photo gagnante, le contexte de sa prise de vue ainsi que quelques conseils pour les photographes en mission.

John Stanmeyer - Djibouti

Le photographe, en cours de réalisation d’une histoire pour National Geographic, a réalisé cette image un peu par hasard. En fin de journée, alors qu’il se promenait dans les rues de Djibouti City, il décida d’aller près de la plage pour marcher un peu. Quelques dizaines de minutes plus tard, il se retrouve à proximité de ces personnes brandissant leur téléphone vers le ciel.

Que font-ils ? Qui sont-ils ? Son interprète lui explique qu’il s’agit d’hommes originaires de Somalie, le pays voisin, qui essayent d’attraper le signal téléphone de leur pays d’origine à l’aide de leur carte SIM de Somalie, afin de pouvoir garder le lien avec leur famille restée là-bas, sans dépenser trop d’argent.

La scène se déroule à la pleine Lune, dans un grand silence, et malgré la nuit, il réalise cette magnifique photo.

Cette photo est d’ailleurs parfaite pour illustrer le thème des migrations modernes, où grâce à la technologie on peut tenter de rester tout le temps connecté avec notre terre d’origine.

L’image a été capturée à l’aide d’un Canon 5D Mark III, à f/1.4 1/41 sec au 35 mm, mais surtout à 10 000 ISO (!!). Merci aux évolutions technologiques qui nous permettent de réaliser des images de cette qualité en pleine obscurité.

John Stanmeyer donne un conseil dans cette vidéo que de nombreux photographes devraient essayer de suivre : dans chaque mission, il faut essayer de se perdre, de ne pas avoir de plan ni de route toute tracée, sinon on passe à côté de choses intéressantes. Bien sûr, vous n’aurez pas toujours la chance de réussir une photo unique grâce à cela, mais cela vous met dans un esprit de sérendipité, ce fameux moment où l’on découvre des choses de manière accidentelles.

Au final, tout le monde n’a pas réussi à capturer le signal, mais une chose est sûre, cette photographe montre que le désir de rester connecter est universel.

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