Antoni Lallican, photo de profil compte Instagram

Antoni Lallican, photojournaliste français, tué en Ukraine lors d’une attaque de drone

Le photojournaliste français Antoni Lallican est décédé le 3 octobre 2025 dans le Donbass, victime d’une frappe de drones russes alors qu’il accompagnait l’armée ukrainienne. À 37 ans, ce photographe engagé, collaborateur de l’agence Hans Lucas, laisse derrière lui un travail marquant sur les zones de conflits, en particulier l’Ukraine qu’il couvrait depuis 2022. Sa disparition rappelle les dangers extrêmes encourus par les journalistes sur le terrain.

Une attaque meurtrière dans le Donbass

Antoni Lallican a été tué lors d’une attaque de drones survenue vendredi, dans l’est de l’Ukraine. Son confrère ukrainien, Heorgiy Ivanchenko, a été grièvement blessé. Tous deux portaient des gilets pare-balles clairement identifiés “Presse”, conformément aux règles de sécurité internationale. Antoni Lallican est ainsi devenu le premier journaliste tué par une frappe de drone depuis le début de la guerre en Ukraine, et le quatrième reporter français à perdre la vie dans ce conflit.

Un photographe engagé dans les zones de crise

Originaire de Villers-sur-Coudun (Oise), Antoni Lallican avait entamé sa carrière de photojournaliste après une jeunesse marquée par le sport de haut niveau — il fut champion de France de quatre barré en aviron en 2004. Rapidement, il s’oriente vers les terrains de guerre et les zones de tension, documentant la Syrie, le Liban, Israël et la Palestine, mais aussi Haïti, l’Inde et Hong Kong.

Basé à Paris, il collaborait régulièrement avec Le Monde, Le Figaro, Libération, Mediapart, Der Spiegel, et d’autres titres internationaux. En Ukraine, il suivait depuis mars 2022 la vie des populations civiles confrontées aux combats dans le Donbass.

« Soudain, le ciel s’obscurcit » : une œuvre récompensée

En 2024, Antoni Lallican avait reçu le prix Victor Hugo de la photographie engagée pour sa série Soudain, le ciel s’obscurcit, un reportage poignant sur le quotidien des habitants ukrainiens pris dans les bombardements. Ses images, cherchaient à rendre compte à la fois de la violence de la guerre et de la résilience humaine.

Son approche visuelle, faite de proximité et de pudeur, s’attachait à montrer les visages et les gestes ordinaires au cœur de situations extraordinaires. Un écho aux combats de Victor Hugo, mêlant art et engagement.

Une disparition qui résonne comme un avertissement

La nouvelle de sa mort a provoqué une vive émotion en France. Le président Emmanuel Macron a salué le courage d’un journaliste ainsi que ses confrères « qui, au péril de leur vie, nous informent et témoignent de la réalité de la guerre », rappelant l’importance du travail des reporters de guerre. Les hommages se sont multipliés, de ses confrères photographes aux rédactions qui ont diffusé ses images.

Pour beaucoup, sa disparition souligne à nouveau la vulnérabilité des journalistes sur les zones de combat, en particulier face aux nouvelles technologies de guerre comme les drones armés.

Nul doute qu’un hommage appuyé lui sera rendu lors de la prochaine édition du Prix Bayeux qui débute le 6 octobre dans la ville normande.

Fondateur et rédacteur en chef

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *