Étude : 1 Français sur 5 ne sauvegarde pas ses fichiers

La rentrée est souvent l’occasion de reprendre de bonnes habitudes… mais pas toujours en matière de sauvegarde. Selon une étude internationale menée par Researchscape pour Western Digital, près de 20 % des Français ne sauvegardent jamais leurs fichiers. En cause : un manque de connaissances techniques (47 %) ou l’impression que la sauvegarde n’est pas nécessaire (24 %).

Une tendance mondiale contrastée

À l’échelle internationale, la situation apparaît plus encourageante : 87 % des répondants déclarent sauvegarder leurs données, automatiquement ou manuellement. Les principales motivations sont la peur de perdre des fichiers importants (83 %), la nécessité de libérer de l’espace sur leurs appareils (67 %) et la protection contre les cybermenaces (42 %). Près d’un cinquième le font même simplement parce qu’on leur a conseillé de le faire.

Mais la réalité rappelle l’importance de la sauvegarde : 63 % des personnes interrogées ont déjà perdu des données, suite à une panne de matériel, une suppression accidentelle ou une attaque informatique.

Pourquoi certains ne sauvegardent toujours pas

Malgré cette prise de conscience croissante, une part significative de la population reste à l’écart. Parmi ceux qui ne sauvegardent pas leurs données, 36 % pensent qu’ils n’en ont pas besoin30 % invoquent un manque d’espace de stockage29 % jugent l’opération trop chronophage et 23 % ne savent pas comment faire.

Un chiffre marquant : 63 % des sondés affirment qu’ils sauvegarderaient plus régulièrement si le processus était entièrement automatique et sans effort.

Le cloud, une solution pas toujours suffisante

L’étude révèle aussi les limites du stockage en ligne. 78 % des répondants s’appuient sur des offres gratuites de cloud, mais 60 % ont déjà manqué d’espace au cours des six derniers mois et 56 % ont dû souscrire à un abonnement payant. Un tiers des sondés estime par ailleurs que le cloud devient trop coûteux.

Résultat : de plus en plus d’utilisateurs adoptent une approche hybride, combinant stockage en ligne et stockage local. Ainsi, 45 % utilisent un disque dur externe, tandis que 19 % recourent à un NAS (serveur de stockage en réseau). Une diversification qui rejoint la célèbre règle 3-2-1 : trois copies de ses données, sur deux supports différents, dont une hors site.

Un enjeu crucial

Pour les photographes, vidéastes et créateurs, cette étude est un rappel puissant : la sauvegarde ne peut être une option. Chaque image, chaque séquence vidéo, chaque projet représente un patrimoine numérique fragile.

À l’heure où les fichiers deviennent plus lourds (RAW, vidéo 4K, 8K, etc…), et où le cloud atteint rapidement ses limites, il est urgent d’adopter une routine de sauvegarde fiable et durable. Car comme le souligne l’étude, il suffit d’un accident pour perdre à jamais des données irremplaçables.

Conseils pratiques pour les photographes et vidéastes

Pour les photographes, où chaque image a une valeur unique, voici quelques bonnes pratiques simples à mettre en œuvre :

  • Adopter la règle 3-2-1 : conserver vos originaux sur votre ordinateur de travail, une copie sur un disque externe ou un NAS, et une troisième dans le cloud.
  • Automatiser la sauvegarde : utiliser un logiciel de synchronisation ou de sauvegarde planifiée pour éviter l’oubli.
  • Organiser vos fichiers : structurer vos dossiers par date, projet ou client afin de retrouver facilement vos archives.
  • Sauvegarder dès l’importation : dès qu’une carte mémoire est copiée, lancer immédiatement une duplication vers un second support.
  • Tester régulièrement vos sauvegardes : une sauvegarde inutilisable ne sert à rien — vérifiez périodiquement que vos fichiers sont bien lisibles.

Et vous dites-nous si et comment vous sauvegardez vos photos et vos vidéos.

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  1. On ne sauvegarde pas ses négatifs !
    Ce côté imprévisible d’une disparition, cette incertitude devant l’existence, c’est l’essence même de notre condition d’humain.
    Viviane Maier en était certainement convaincue à tel point qu’elle ne se souciait pas vraiment de la pérennité de sa production, la seule chose la plus importante à ses yeux étant l’acte photographique pour arrêter le temps sur un film, à l’instant décisif.
    La suite l’intéressait moins et cette manière de voir fait toujours école chez certains d’entre-nous surtout à l’heure où Microsoft tente de nous imposer des conditions mercantiles irrecevables, un véritable racket organisé autour de Windows 10.
    Non à l’obsolescence programmée de nos matériels y compris photographiques.
    Je vous invite à signer la pétition ci-dessous puisque plus de 10 millions de françaises et de français font partie de cette fracture numérique, soit par ignorance soit par manque de moyens financiers.
    https://www.halteobsolescence.org/petitions/non-a-la-taxe-windows/

    1. Ce n’est pas tout à fait comparable.
      Un négatif argentique, bien conservé, reste beaucoup moins fragile qu’un fichier numérique. D’ailleurs, même si peu de photographes prenaient la peine de dupliquer leurs négatifs (même si ça s’est fait dans certains contextes), la plupart des images étaient tirées sur papier : chaque photo existait donc souvent en plusieurs exemplaires.
      Aujourd’hui, où 99 % des photos restent uniquement sous forme de fichiers, si on perd le support numérique, on perd absolument tout.

      1. Viviane Maier n’a pratiquement jamais fait de tirages entreposant ses bobines dans un carton et elle n’était pas la seule. Actuellement, certains photographes utilisant toujours des supports argentiques sont dans ce cas de figure.
        Aujourd’hui, la photographie numérique relève un peu de la même démarche puisque bien souvent les preneurs d’images ne donnent pas de suite à leurs déclenchements.
        Avant et pendant leur semblant plus important qu’après…

    2. Tu extrapoles beaucoup à partir d’une démarche singulière (Vivian Maier), tout en lui prêtant une dimension philosophique intéressante mais qui reste assez marginale. La plupart des photographes argentiques, qu’ils soient professionnels ou amateurs, réalisaient au minimum des planches-contacts et tiraient les images jugées intéressantes, souvent en plusieurs exemplaires. Et surtout, un négatif bien conservé reste beaucoup plus durable qu’un fichier numérique sur un disque dur. La comparaison me paraît donc peu pertinente.

      Concernant les photographes argentiques d’aujourd’hui (et j’en fais partie, tout comme beaucoup de collègues issus d’écoles où l’argentique est encore enseigné), nous tirons des planches-contacts, nous numérisons nos négatifs, et nous multiplions ainsi naturellement les exemplaires d’une même image : négatif, planche-contact, scan, tirages… sans compter les copies de sauvegarde numériques.

      Sur le fond, la question de « l’avant, du pendant et de l’après » dans la pratique photographique est passionnante. J’ai moi-même des milliers d’images jamais sorties de mes cartes SD. Mais quand je construis un projet documentaire – que ce soit sur la transformation des zones périurbaines ou sur les personnes âgées déplacées en Ukraine – l’après compte autant que le pendant. La photographie n’est pas seulement un geste spontané : elle peut aussi raconter, transmettre, dénoncer, émouvoir. Ce serait dommageable pour notre culture et notre mémoire si personne ne prenait la peine de préserver ces images.

      Réduire la photographie à un acte éphémère « pur », en considérant que la sauvegarde n’est qu’un signe d’ego, me semble à la fois réducteur et injuste.