Photoclimat revient pour une troisième biennale de la photographie sociale et environnementale. Exposées en plein air jusqu’au 12 octobre 2025, les œuvres invitent les visiteurs à découvrir librement un parcours autour de 4 grands lieux de rendez-vous : la place de la Concorde, les quais de Seine, l’Académie du Climat et la place Saint-Sulpice.

Un rendez-vous artistique militant
Pour cette biennale, coïncidant avec le dixième anniversaire des Accord de Paris, l’engagement est bel et bien au rendez-vous. 43 artistes de toutes origines, hommes et femmes en parfaite équité, ont été sélectionnés pour cette nouvelle édition. À noter : 15 œuvres ont été spécialement créées pour Photoclimat.
Portée par des ONG et Fondations, chaque exposition témoigne de l’engagement des photographes, mais aussi de celles et ceux qui se mettent en mouvement sur le terrain. Plaidoyer pour l’action, le bénévolat et l’appel au don, Photoclimat offre à tous les publics une sensibilisation aux grands enjeux de notre époque.

Une programmation riche de médium et sujets
La photographie fait aussi place à d’autres pratiques pour servir la cause environnementale et célébrer le vivant. Sur la tout juste piétonnisée place de la Concorde, l’architecte et designer français Arthur Mamou-Mani déploie le monumental Concordia, une tour de bois et rotin construite de manière collective et point d’orgue des échanges suscités par cette biennale.

Difficile de citer l’intégralité des expositions. James Mollison a lui sillonné quarante pays pour photographier des enfants dans l’intimité de leur chambre. Le contraste de leurs conditions de vie illustre des problématiques mondiales brûlantes, de la pauvreté à la richesse, des inégalités à la crise climatique ou migratoire.

Avec Zones sensibles, Sandrine Elberg explore à l’argentique l’impact des environnements nocifs sur nos corps et notre santé. En écho aux actions menées depuis trente ans par Médecins du Monde contre les inégalités environnementales, son travail rend visibles les réalités souvent occultées de celles et ceux exposés à des conditions de vie ou de travail dégradées.

Préservation des espèces d’arbres luttant contre la désertification (Nicolas Henry), sensibilisation à la solitude de nos aînés (Sacha Goldberger), portraits animaliers stylisés (Tim Flach), portraits des défenseurs des océans (Steve Fiehl) : la programmation témoigne de la diversité, mais aussi de l’entrecroisement des enjeux sociaux et environnementaux.



Les femmes, en première ligne
Photoclimat rappelle aussi combien les femmes sont à la fois actrices de la transition et en première ligne face aux catastrophes écologiques, souvent les premières touchées par les inégalités qu’elles entraînent
Notons la restitution de la résidence dans 4 pays auprès de 6 associations de Floriane de Lassé qui expose la place centrale des femmes dans la préservation de l’environnement.

À l’occasion de la biennale; une exposition de restitution Les Expérimentales #3 présente les images des 5 lauréates du programme de mentorat de quinze mois des Filles de la Photo 2024-2025. Claire Delfino, Safia Delta, Soum Eveline Bonkoungou, Hélène Jayet et Lydia Saidi sont mises à l’honneur à la Galerie de l’Académie du Climat.
Sororité, mémoire, identité, liens humains et réparation traversent ces œuvres. Les récits se déplacent, les représentations se renversent, les techniques se répondent. Chaque photographie apparaît comme un geste, une action délicate tournée vers la réinvention de notre manière de voir le monde.

En conjuguant art, engagement et sensibilisation citoyenne, Photoclimat 2025 transforme l’espace public parisien en un vaste terrain de réflexion collective. Plus qu’une exposition à ciel ouvert, la biennale s’impose comme un manifeste, rappelant que la photographie peut être à la fois témoin, outil de mobilisation et vecteur d’espérance face aux urgences sociales et environnementales.

Infos pratiques :
Photoclimat, 3e biennale sociale et environnementale de Paris
Du 12 septembre au 12 octobre 2025
Expositions en plen air à Paris
Entrée libre