Du 30 août au 14 septembre 2025, Visa pour l’Image revient à Perpignan pour sa 37e édition. Rendez-vous incontournable du photojournalisme, le festival propose cette année 26 expositions et 2 expositions invitées, ouvertes gratuitement au public pour rassembler les meilleurs sujets photojournalistiques venus du monde entier.
Sommaire
Regards sur les conflits contemporains
Comme chaque année, l’actualité géopolitique et humanitaire occupe une place centrale à Perpignan. Lauréat 2025 du Visa d’or humanitaire du Comité Internationale de la Croix Rouge, Saher Alghorra (Zuma Press) expose Sans issue. Le corpus bouleversant documente la vie dans la bande de Gaza entre les attaques du 7 octobre 2023 et le 18 mai 2025.

Avec L’Œil de Gaza, la journaliste et photographe Fatma Hassona livre un témoignage à la fois intime et implacable, sur la vie et la mort sous les bombardements. Elle-même a depuis été fauchée à 25 ans avec toute sa famille par un tir de missile israélien. La journaliste Sepideh Farsi, son lien avec le reste du monde une année durant, lui rend un hommage posthume poignant.

Alfredo Bosco reçoit quant à lui le Visa d’or 2025 de la Ville de Perpignan Rémi Ochlik pour son enquête sur la crise du captagon et des drogues de synthèse en Irak.

L’Ukraine, le Cachemire, la Syrie, l’Afghanistan ou la Somalie figurent également parmi les terrains couverts par cette 37e édition. Gaëlle Girbes expose Ukraine : survivre au milieu des ruines. Cédric Gerbehaye nous mène au Cachemire, région la plus militarisée au monde, prise en étau entre l’Inde et le Pakistan. Quant à Salwan Georges, il prend le temps de décrypter un des tournants de notre époque : la chute de Bachar-Al-Assad et de son régime de terreur.

Sandra Calligaro, lauréate 2024 du Prix Françoise Demulder, expose Afghanistan : À l’ombre des drapeaux blancs. Pour le Washington Post, Carolyn Van Houten a gagné la Somalie. Ces images témoignent de la guerre que le pays et sa population mènent contre l’État Islamique, allant au-devant de ses victimes, mais aussi de déserteurs du groupe armé. Au Salvador, Juan Carlos s’est rendu dans le plus grand centre de détention du monde occidental : le centre de confinement du terrorisme.

Climat, migrations et bouleversements sociaux
Au-delà des conflits, plusieurs expositions interrogent les conséquences des dérèglements climatiques et des mutations urbaines.
Anush Babajanyan s’intéresse aux suites de la catastrophe écologique de la mer d’Aral. Autrefois 4e plus grand lac du monde et désormais vide de 90 % de ses eaux par l’Homme. Cynthia Boll, lauréate 2024 de la Bourse Canon de la Femme Photojournaliste, documente la migration de la capitale indonésienne, révélant l’histoire de villes confrontées à l’un des bouleversements climatiques les plus menaçants : l’affaissement des sols.

Depuis 2015, Josh Edelson documente pour l’AFP les incendies en Californie, il présente à Perpignan une décennie d’image au cœur du brasier américain. Pour Paris Match, le photojournaliste français Pascal Maitre explore les mégapoles incontrôlables de Dacca, Kinshasa et El Alto-La Paz.

George Steinmetz questionne les enjeux alimentaires mondiaux et le plus grand défi environnemental de notre temps dans Nourrir la planète.

Récompensé par les SWPA en 2020 pour son photoreportage sur le Pangolin, Brent Stirton nous emmène à la rencontre d’une autre espèce menacée : le gorille des montagnes. Il s’est rendu dans le plus ancien parc national d’Afrique, le parc des Virunga en République Démocratique du Congo. Une nation où Pamela Laudet s’est elle aussi aventurée, pour y documenter la vie sous la menace du groupe armé M23.

Histoires intimes et portraits au long cours
Visa pour L’Image 2025 accorde aussi une place aux récits personnels et aux travaux au long cours témoignant des bouleversements intimes liés à l’actualité géopolitique.
Deanne Fitzmaurice conte l’histoire du petit Saleh dans Cœur de Lion. Le photoreporter a suivi pendant 20 ans ce petit garçon irakien depuis l’accident qui a failli lui ôter la vie : le moment où, croyant trouver un ballon, il se saisit d’un obus au retour de l’école.

L’Amérique est plus que jamais dans le viseur des reporters. Eugene Richards présente Do I Know You? tandis qu’Adam Gray nous relate la folie américaine d’une Amérique Trumpiste plus polarisée que jamais. Un sujet qui est aussi celui de Julia Demaree Nikhinson aux premiers rangs depuis l’élection présidentielle américaine de 2024.

Pour Riva Press et Géo France Rijaolo s’est lui rendu bien loin de Washington, à Madagascar, une terre où le spiritisme est une force bien vive.
Plusieurs rétrospectives viennent saluer des carrières marquantes : Jean-Louis Courtinat et ses 40 ans de photographie sociale, Stephen Shames avec Une vie de photographie, ou encore Jean-Pierre Laffont qui expose Photographier en toute liberté.
Expositions invitées, rencontres et projections
Deux propositions viennent enrichir le programme : l’ECPAD avec Photographe et soldat, une représentation de la guerre et Fatoumata Diabaté pour la Fondation Pierre Fabre avec Vivre avec l’albinisme en Afrique. Projections et rencontres complètent cette riche programmation dès le mois de septembre. Pour celles et ceux ne pouvant se rendre à Perpignan, une exposition virtuelle est proposée sur le site de l’évènement. L’accès se fait sur inscription à partir du 30 août.
Avec cette 37e édition, Visa pour l’Image confirme sa place de grand rendez-vous mondial du photojournalisme, offrant un panorama saisissant de notre époque et de ses enjeux à travers des regards pluriels, engagés et indispensables.

Informations pratiques :
37e Visa pour l’Image
Perpignan
Du 30 août au 14 septembre 2025
Tous les jours de 10h à 20h
Entrée libre