© Paloma Laudet, Les femmes s'exposent

Festival : Les femmes photographes s’exposent à Houlgate jusqu’au 2 septembre 2025

Depuis le 6 juin dernier et jusqu’au 2 septembre 2025, le festival Les femmes s’exposent se déroule à Houlgate. Cette huitième édition, toujours entièrement consacrée aux femmes photographes, a pour thème ne rien lâcher.

PROGRAMMATION 2025 du festival photo LES FEMMES S’EXPOSENT

Un festival bien évidemment 100 % féminin

Quel que soit leur sujet et type de pratique photographique, Les femmes s’exposent offre une visibilité appuyée à ces professionnelles de l’image qui ne représentent encore que 25 % des programmations évènementielles.

De même, moins d’un quart des membres des grandes agences photo sont des femmes. Pour Béatrice Tupin, directrice du festival normand, ces dernières sont des « sentinelles qui ne lâchent rien ». 

Des thèmes puissants réunis à Houlgate

Pour cette 8ème édition battant actuellement son plein à Houlgate (14), des thèmes puissants rassemblés sous l’étendard ne rien lâcher sont mis à l’honneur. Transmission, appartenance, identité ou mémoire sont questionnées par des photographes de tous les âges et origines. Dans leurs viseurs : des images qui informent, interrogent et interpellent leurs publics. La question environnementale, fil rouge de nombreuses séries, traverse cette riche programmation.

Les femmes s’exposent 2025
Les Femmes s’Exposent, Affiche 2025, Natalie Keyssar

L’environnement au cœur des regards

Maud Delaflotte remonte aux États-Unis le fil du coton dont la culture a façonné le paysage, l’économie et la société américaine. Aux côtés de descendants de familles de cultivateurs du sud et de descendants d’esclaves, la photographe française tisse une série puissante autour d’un symbole d’oppression et de résilience désormais au cœur d’enjeux climatiques.

Les femmes s’exposent 2025
© Maud Delaflotte, Les femmes s’exposent

Jérômine Derigny, avec L’océan bouillonnant, plonge dans les abysses polynésiens à la recherche de la perle noire de Tahiti et à travers elle des mutations de la perliculture mise en danger par le réchauffement des eaux. 

Lauréate d’une bourse pour la création émergente Camille Michel nous mène jusqu’au tréfonds du Groenland à la rencontre des Inuguihts, derniers chasseurs et gardiens des glaces.

Cette communauté d’une cinquantaine d’individus a été contrainte d’adapter son mode de vie pour vivre en harmonie avec son environnement, préserver son mode de vie unique, mais surtout composer avec la réduction drastique de la banquise. À leurs côtés, la photographe française met en lumière leur vigilance et leur modèle d’humilité face à la nature.

Identité et mémoire en filigrane

Pour Laura Stevens, le portrait est quasi cinématographique (Éclats d’ombres), quand chez Yama Indiaye (Nataal), il croise photographie de mode et quête identitaire.

Née de la résidence de Safia Delta – lauréate du mentorat 2024 des Filles de la Photo – à Houlgate, Des brumées terrestres a été réalisée à partir d’images d’archives, corpus vernaculaire ou albums familiaux croisant le récit intime et la mémoire collective d’un village dont l’essor touristique suit un rythme semblable à celui des marées. 

Natalie Keyssar nous emmène quant à elle jusqu’en Californie à la découverte des Escaramuzas, pratiquantes d’une épreuve féminine phare d’une compétition équestre proche du rodéo, désormais inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Vêtues de leurs costumes colorés les amazones américano-mexicaines vivent pleinement leur double identité dans une Amérique sous tension.

Les femmes s’exposent 2025
© Natalie Keyssar, Les femmes s’exposent

Quant à Lynn S.K, elle fait du portrait de famille l’objet de mémoires transgénérationnelles. À chaque fois, l’histoire te rattrape, croise le récit intime et collectif de la guerre d’Algérie et de la colonisation. Aux côtés de celles et ceux qui ont habité ces histoires, la photographe se demande : qu’est-ce qui est transmis ? Qu’est-ce qui est oublié ?

Au Pakistan, Isabeau de Rouffignac, lauréate de la bourse Le Climat en Image, est partie à la rencontre de ces jeunes femmes données trop jeunes en mariage par leur famille pour survivre aux moussons ayant ravagé récoltes et habitations. Les trop jeunes épouses des moussons révèle le lien insoupçonné entre l’augmentation de ces mariages forcés et les catastrophes climatiques

Paloma Laudet perce Le secret des sirènes au large du lac Kivu où s’aventurent chaque soir les pêcheurs congolais comme rwandais. Une activité économique indispensable pour les communautés de chaque rive malgré les affrontements.

Les femmes s’exposent 2025
© Paloma Laudet, Les femmes s’exposent

Visibles en accès libre dans l’espace public d’Houlgate, les 12 expositions participent à la représentation de la photographie au féminin comme à la démocratisation de la culture envers tous les publics.

Les femmes s’exposent 2025
© Atelier Jeunes ASE, Daisy Reille, Les femmes s’exposent

Deux prix et trois bourses de travail récompensent des travaux remarquables. Par ailleurs, en parallèle des expositions, des actions transverses sont menées auprès des plus jeunes ou de publics en difficulté pour faire de l’image un repère intime et commun.

Informations pratiques :
Les femmes s’exposent
8e édition
Ville de Houlgate (Normandie)
Du 6 juin au 2 septembre 2025
Expositions en accès libre dans la ville
Entrée libre