Lancé en février 2025, le Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary fait partie des zooms les plus polyvalents pour hybrides APS-C, toutes marques confondues. Disponible en monture Sony E, Fujifilm X, Canon RF et Leica L, il offre un impressionnant zoom stabilisé 18,75x, capable de couvrir tous les types de sujets.
Malgré cette amplitude, il reste compact, pensé pour un usage quotidien ou en voyage. Un objectif taillé pour ceux qui veulent voyager léger… sans jamais rater une photo.
Sur le terrain, sa polyvalence extrême a-t-elle un impact sur la qualité d’image ou les performances de l’autofocus ? Réponse dans notre test complet du Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary.
Sommaire
- Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary : plage focale super étendue
- Ergonomie et prise en main du Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary
- Performances et qualité d’image
- Distance minimale de mise au point ultracourte et bokeh esthétique
- Aberrations et distorsions : des résultats inégaux
- Autofocus du Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary
- Une stabilisation optique très efficace
- Face à la concurrence
- Conclusion
Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary : plage focale super étendue
Quel photographe n’a jamais rêvé d’une plage focale ultra-étendue – sans devoir changer d’objectif ? C’est ce que proposent les « zooms tout-en-un ». Leur maître-mot ? La polyvalence.
À ce petit jeu, Sigma est loin d’être un néophyte. On se souvient de son zoom 18-300 mm f/3,5-6,3 DC Macro OS HSM (pour reflex), dévoilé lors de la Photokina 2014. Sans oublier la lignée des objectifs 18-200 mm. De son côté, le Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary est décliné en monture E, X, L et RF, et a été dévoilé au CP+ 2025 aux côtés du zoom Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports.


Avec sa plage focale de 16-300 mm, Sigma décroche la palme du zoom le plus étendu pour les hybrides. Au grand-angle, l’objectif s’avère très pertinent pour la photo de paysage, d’architecture ou de rue. En zoomant, on peut capturer des sujets plus lointains, sans devoir changer d’objectif. Enfin, à fond de zoom, l’objectif vise à combler les désirs des fans de photo animalière, de photo de sport ou de trains et d’avions.








Équivalent 24-450 mm (monture E, X, L) ou 26-480 mm (monture RF) en plein format, le Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary offre un zoom 18,75x. À ce petit jeu, il réussit même à supplanter son principal concurrent, le Tamron 18-300 mm f/3,5-6,3 Di III-A VC VXD (zoom 16,6x seulement). À la clé, une petite touche supplémentaire de polyvalence au grand-angle.


Nous ne reviendrons pas sur la fiche technique de ce zoom, que nous avions déjà analysée dans cet article. On retiendra cependant sa formule optique de 20 lentilles réparties en 14 groupes (dont 4 lentilles asphériques et 5 lentilles à faible dispersion), son ouverture glissante f/3,5-6,7, sa distance minimale de MAP raccourcie, son autofocus à moteur linéaire (HLA) et son système de stabilisation optique (OS2). Autant de points sur lesquels nous reviendrons au cours de ce test.


Voici la liste des caractéristiques du Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary :
- plage focale : 16-300 mm (équivalent 24-450 mm en plein format en monture E, X et L ou 26-480 mm en monture RF)
- objectif pour capteur APS-C
- ouverture max : f/3,5-6,7
- ouverture min : f/22-45
- angle de champ : 83.2-5.4°
- construction optique : 20 lentilles réparties en 14 groupes (dont 1 lentille FLD, 4 lentilles SLD, 4 lentilles asphériques)
- diaphragme : circulaire, 9 lamelles
- distance minimale de mise au point : 17 cm (16 mm) / 105 cm (300 mm)
- stabilisation d’image : oui
- tropicalisation : résistant aux projections d’eau et à la poussière
- grossissement max : 1:2 à 70 mm
- mise au point : motorisation HLA
- diamètre du filtre : ø 67 mm
- dimensions : 73,8 x 121,4 mm
- poids : 615 g
- accessoires fournis : bouchons avant et arrière, pare-soleil
- monture compatible : Canon RF, Fujifilm X, Sony E, Leica L
- prix au lancement : 729 €


Ergonomie et prise en main du Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary
Pour un zoom à la plage focale aussi étendue, le Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary est… compact ! Comptez seulement 12 cm de long, pour un diamètre maximal de 7,5 cm.


À fond de zoom, l’objectif s’allonge considérablement – aucune surprise sur ce point. À 300 mm, il atteint 22 cm de long… et manque un peu de discrétion. On notera d’ailleurs que la bague de zoom manque vraiment de fluidité – même si elle s’assouplit au fur et à mesure de l’utilisation. Une manière pour Sigma d’éviter que son zoom ne se déploie sous son propre poids – même si un petit commutateur « Lock » est présent sur le côté du fût.


On apprécie également son poids de 620 g – qui est identique à celui du Tamron 18-300 mm, d’ailleurs. Avec un Canon EOS R7, le poids de l’ensemble est de 1,2 kg et se montre raisonnable dans un sac à dos. En revanche, au bout d’une journée complète d’utilisation, le duo finit par se faire sentir.


En parallèle, la bague de mise au point est plus mince. Elle se montre suffisamment fluide, sans excès. À l’aide du focus peaking, la MAP manuelle s’effectue facilement. Enfin, le zoom fait l’impasse sur les commandes liées à l’autofocus et à la stabilisation : leur réglage s’effectuera sur le boîtier.


Du reste, les finitions de l’objectif sont excellentes – même si la bague de zoom est (très) sensible à la poussière. Les inscriptions sérigraphiées inaugurent une nouvelle police d’écriture. Elle reflète la nouvelle identité de marque de Sigma, qui avait été dévoilée lors du CP+ 2025.


Performances et qualité d’image
Avec ce zoom 16-300 mm, Sigma entend marier polyvalence et performances optiques. Est-ce le cas ? Pour le savoir, nous l’avons utilisé avec un Canon EOS R7, au capteur APS-C de 32,5 Mpx.
N’hésitez pas à cliquer sur les photos présentes dans ce test pour les afficher en qualité supérieure.






Sensation de piqué et netteté de l’image
La qualité d’image est globalement au rendez-vous – même si l’objectif est meilleur au grand-angle qu’à fond de zoom. Heureusement, le rendu des couleurs et des contrastes est très satisfaisant.
Au grand-angle (16 mm), le niveau de détails au centre de l’image est correct – et s’améliore nettement en fermant le diaphragme. Le meilleur niveau de détails s’obtient entre f/5,6 et f/8. En revanche, les bords sont un peu à la traîne, même en fermant le diaphragme. De plus, les aberrations chromatiques sont très marquées dans les zones périphériques (voir plus loin).




À 50 mm, le piqué est assez bon à la pleine ouverture. Là aussi, le sweet spot est située entre f/5,6 et f/8. En revanche, l’homogénéité est perfectible, les bords accusant un certain retard par rapport au centre.




À 150 mm, le rendu du centre de l’image est assez mou à la pleine ouverture (f/6,3) et jusqu’à f/8. Par ailleurs, les bords sont très mous, même en fermant le diaphragme.




Enfin, à fond de zoom, les performances sont en retrait – bien que la sensation de mollesse soit un peu moins prononcée qu’à 150 mm. Malheureusement, fermer le diaphragme n’apporte aucune amélioration notable des performances.




Sans surprise, le voile atmosphérique dégrade encore un peu plus les images capturées à très grande distance du sujet. Un point que l’on peut corriger au post-traitement, cela dit.


Au final, l’objectif permet se montre à l’aise pour capturer une multitude de sujets, avec un rendu plus que satisfaisant. Un excellent atout pour un objectif pensé pour rester vissé au boîtier en permanence !
Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary : on ferme !
L’ouverture maximale (glissante) du Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary n’est pas particulièrement lumineuse en soi. L’ennui, c’est que l’objectif « ferme » très vite. Ainsi, les plages d’ouverture de l’objectif s’échelonnent de la façon suivante :
- De 16 à 20 mm : f/3,5
- De 21 à 28 mm : f/4
- De 29 à 36 mm : f/4,5
- De 37 à 47 mm : f/5
- De 48 à 85 mm : f/5,6
- De 86 à 225 mm : f/6,3
- De 226 à 350 mm : f/6,7
Ces résultats sont assez pénalisants sur le terrain. En basse lumière, l’objectif oblige le boîtier à monter très, très haut dans les ISO.


Distance minimale de mise au point ultracourte et bokeh esthétique
En photographie de portrait, l’objectif peut livrer des résultats intéressants – à condition que le sujet soit suffisamment loin de l’arrière-plan. Si tel est le cas, le Sigma 16-300 mm est capable d’offrir un joli bokeh, aux bulles bien dessinées. Le flou d’arrière-plan est d’une grande douceur et les transitions plutôt souples.


On observe juste un petit effet onion ring, ainsi qu’un bel œil de chat à fond de zoom. Deux phénomènes plutôt fréquents sur les objectifs à longue focale.








Enfin, le Sigma 16-300 mm se distingue par sa distance minimale de MAP ultra courte. Au grand-angle, elle est de seulement 17 cm et la lentille frontale est collée au sujet. À 70 mm, on profite d’un facteur de grossissement 1:2 : les amateurs de photos en (très) gros plan seront aux anges.


Enfin, à fond de zoom, la distance minimale de MAP passe à 105 cm. Seule limite : en étant aussi près du sujet, les différentes aberrations optiques sont parfois (très) visibles…
Aberrations et distorsions : des résultats inégaux
Du côté des aberrations, le Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary souffle le chaud et le froid. Le ghosting est absent ; mais surtout, la maîtrise du flare est exemplaire. Aucune bulle, aucun artefact parasite n’est visible sur nos images, même avec un éclairage indirect extrêmement prononcé. La perte de contraste en contre-jour est particulièrement subtile.


Côté starburst, l’objectif permet d’obtenir de belles étoiles à 18 branches… à partir de f/11. En dessous, l’effet est nettement moins prononcé.


Par défaut, les distorsions et le vignetage sont compensés de manière logicielle. En désactivant ces corrections, on découvre de belles déformations en barillet et un assombrissement bien prononcé à 16 mm.




À fond de zoom, en revanche, les distorsions en coussinet sont absentes… mais le vignetage est très prononcé. Le vignetage a bien du mal à disparaître, même en fermant le diaphragme.




Enfin, la gestion des aberrations chromatiques est l’un des vrais points faibles de l’objectif. En effet, à 16 mm, les franges violettes sont très marquées sur les zones périphériques – et elles sont difficiles à rattraper. À fond de zoom, l’aberration chromatique est toujours présente sur les bords.








Autofocus du Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary
Le mégazoom de Sigma est le 1er objectif APS-C à profiter de la motorisation HLA (High-response Linear Actuator), déjà croisée sur les zooms récents de la marque. À la clé, une mise au point rapide, précise et sans délai.
Sur le terrain, l’autofocus se montre très réactif en plein jour. Sur notre Canon EOS R7 de test, les modes de détection avancés du sujet fonctionnent très bien. Côté suivi, l’AF donne de bons résultats.


Néanmoins, la fiabilité de l’autofocus à fond de zoom est perfectible. En effet, nous avons observé plusieurs décrochages de l’AF, même avec des sujets plutôt lents. Si les mouvements sont plus rapides et aléatoires (sport, animalier), l’AF peut parfois être décalée. Dommage.


En basse lumière, l’objectif est pénalisé par la faible ouverture maximale. Ainsi, la MAP est plutôt rapide – jusqu’aux focales médianes. À fond de zoom, en revanche, l’AF est parfois plus hésitant et les transitions entre un sujet proche/lointain sont plus complexes.


Une stabilisation optique très efficace
Les performances de la stabilisation optique du Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary sont remarquables. D’autant plus qu’elle se combine à la stabilisation du capteur (lorsque le boîtier est doté d’un IBIS, bien entendu).


D’après Sigma, le gain maximal est de 6 stops au grand-angle et de 4,5 stops à fond de zoom. Une performance permise par l’algorithme OS2, déjà croisé sur les zooms les plus récents. Sur le terrain, nous avons réussi à approcher d’une seconde au grand-angle – et de 1/8s à fond de zoom (en retenant sa respiration).


Retrouvez ci-dessous une sélection de photos capturées avec le Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary :


































Face à la concurrence
En monture Sony E, Fujifilm X (et bientôt Canon RF), le principal concurrent de cet objectif Sigma est sans conteste le Tamron 18-300mm f/3,5-6,3 Di III-A VC VXD (lire notre test).
Lancé en 2023, ce mégazoom perd 2 mm au grand-angle, mais gagne en luminosité en bout de course (f/6,3 contre f/6,7). Les performances optiques sont proches : le Tamron se distingue par un meilleur piqué aux focales intermédiaires, tandis que le Sigma excelle à 16 mm. Côté autofocus, léger avantage pour le Sigma, sauf à fond de zoom. Cependant, le Tamron reprend le dessus côté tarif : vendu à 589 € (en monture E et X), il offre un très bon rapport qualité-prix.
En monture X, mentionnons le Fujinon XF 18-120 mm f/4 LM PZ WR. Son ouverture constante à f/4 compense une focale maximale un peu timide. Son zoom motorisé intéressera les vidéastes. Néanmoins, son tarif de 959 € est plutôt salé…


On retrouve aussi le Fujinon XF 18-135 mm f/3,5-5,6 LM OIS WR. Ses performances doivent être rapportées à sa date de sortie (2014) : son AF et sa netteté à fond de zoom sont parfois… discutables. De fait, son tarif de 829 € est un peu difficile à justifier !


Même topo en monture E avec le zoom Sony 18-200 mm f/3,5-6,3 OSS : lancé en 2012, ses performances optiques et AF sont plus en phase avec un Sony NEX qu’avec un hybride récent. Difficile de le recommander sauf pour son prix attractif de 449 € d’occasion et 669 € neuf.


Enfin, notez que le Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary est le seul zoom ultra polyvalent disponible en monture RF au moment où nous écrivons ces lignes. Pour les utilisateurs d’un hybride APS-C Canon, l’objectif de Sigma est donc d’une grande pertinence.
Conclusion
Avec ce zoom 16-300 mm, Sigma revient avec succès sur le terrain des « mégazooms », très prisés à l’ère des reflex. Très compact, léger et performant, le Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary est un atout stratégique pour la marque japonaise, tant il lui permet de conforter sa présence sur le marché des objectifs dédiés aux amateurs avertis de photographie.
Certes, tout n’est pas parfait. Certains déploreront la faiblesse du piqué et les quelques loupés de l’AF à fond de zoom. D’autres regretteront l’ouverture assez peu lumineuse, qui amène à monter très haut dans les ISO en basse lumière. Mais ces points s’effacent bien vite devant la plage focale ultra-étendue, qui permet de capturer sans difficulté tous les types de sujet, proches ou lointains.


En monture Sony E et Fujifilm X, il constitue un rival très sérieux au Tamron 18-300 mm f/3,5-6,3 Di III-A VC VXD. En monture Canon RF, il constitue (pour l’instant) le seul objectif de sa catégorie. Offrant un mix savoureux entre polyvalence, gabarit réduit et réactivité, il s’avère très pertinent au quotidien ou en voyage. Et nous le recommandons sans hésitation.
Le Sigma 16-300 mm f/3,5-6,7 DC OS Contemporary est disponible au tarif de 729 € en monture Canon RF, Fujifilm X, Sony E et Leica L. Vous pouvez le retrouver chez Digit-Photo, Miss Numérique, Digixo, Camara, Photo-Univers, IPLN, StudioSport, Phox, à la Fnac et dans les boutiques spécialisées.