Lancé en février 2025, l’écran 27 pouces IPS 5K de JapanNext (de son petit nom JJN-IPS275K-HSPC9) est le premier moniteur 5K du plus français des constructeurs japonais.
Dalle très définie, HDR 10, couverture colorimétrique étendue (100 % sRVB, 100 % DCI-P3), hub USB ou encore finitions originales : cet écran se distingue surtout comme étant le moniteur 5K le moins cher du marché.
Mais qu’en est-il à l’usage ? Cet écran est-il vraiment à la hauteur de ses promesses, notamment pour la retouche photo ? Après plusieurs semaines d’usage, voici notre test complet du Japannext JN-IPS275K-HSPC9.

Sommaire
La 5K, une niche initée par Apple
Sur le marché des moniteurs haute définition, les options en 5K (5120 x 2880 px) restent rares et souvent onéreuses. Le moniteur Apple Studio Display domine cette niche, avec des tarifs dépassant les 1 700 €. Et rares sont les alternatives (LG, Asus, Samsung), tant il semblerait que se frotter à Apple est un sacré challenge. Les concurrents préfèrent donc se concentrer sur des écrans 4K.

C’est ici qu’intervient Japannext, fabricant japonais encore peu connu en Europe, qui propose, avec le JN-IPS275K-HSPC9, un écran 5K de 27 pouces (68,5 cm) affiché à moins de 700 €. Une offre audacieuse, qui méritait un test approfondi.

Fondée en 2016 au Japon par un Français expatrié, Japannext s’est d’abord concentrée sur le marché local, où elle a rencontré un beau succès avec ses écrans destinés aux des joueurs. Fort de cette réussite, la marque a ouvert des bureaux en France fin 2023, et commercialise ses moniteurs en France depuis début 2024.
Son catalogue ne comptait jusqu’alors que des écrans 4K ou Full HD, affichant des diagonales très variables, puisque l’on trouve des moniteurs de 15 pouces, mais aussi un écran pour ordinateur de… 65 pouces (1,65 m) !
Japannext ne propose qu’un seul écran 5K : le JN-IPS275K-HSPC9, qui nous intéresse aujourd’hui. Avec 27 pouces, il affiche une diagonale très utile pour la bureautique comme la retouche photo.

Outre sa définition importante (et son prix attrayant), cet écran vise à offrir une grande précision colorimétrique, avec une couverture de 100 % sRGB et 100 % DCI-P3. Japannext ne donne pas de valeur pour l’espace colorimétrique AdobeRGB.
Japannext annonce aussi un taux de contraste de 2000:1, une luminosité de 350 nits, ainsi que la prise en charge de 1,07 milliard de couleurs et la compatibilité HDR 10.

Le JN-IPS275K-HSPC9 se veut aussi une station de travail polyvalente. Équipé d’une connectique complète, il dispose de ports HDMI, DisplayPort et USB-C. Ce dernier assure à la fois le transfert de données, la diffusion vidéo et la recharge jusqu’à 90 W. L’écran intègre également un hub USB, simplifiant l’alimentation de périphériques externes.
Voici les caractéristiques techniques de l’écran Japannext JN-IPS275K-HSPC9 :
- taille de l’écran : 27 pouces (68,5 cm)
- type d’écran : IPS, rétroéclairage E-LED
- étalonnage : N.C.
- traitement : mat
- résolution max : 5K, 5120 x 2880 pixels / format 16:9 / 218 PPP
- gammes de couleurs : 100 % sRVB, 100 % DCI-P3, HDR 10
- modes de couleur : sRVB / Rec 709 / DCI-P3 / B&W
- nombre de bits couleur : 8 bits
- modes d’écran : Picture in Picture et Picture by Picture
- restitution : delta E N.C.
- luminosité max : 350 cd/m²
- contraste natif : 2000:1
- taux de rafraichissement : 60 Hz
- temps de réponse : 8 ms
- inclinaison (bas/haut) : -5/20°
- orientation (gauche/droite) : 15°
- rotation : 90°
- réglage en hauteur : 110 mm
- connectivité : prise casque, 2 x HDMI 2.0, 1 x DisplayPort 1.4, 1 x USB Type-C (PD 96 W DP 1.4), Hub 2 x USB-A 2.0, 1 x USB-B
- support mural : oui, VESA 100×100 mm
- pare-soleil : non
- consommation en fonctionnement : 45 W
- consommation en veille : 1 W
- haut-parleurs : 2 x 3W
- poids : 5,7 kg
- prix de lancement : 649 €
Design et ergonomie : sobriété et efficacité
Le design du Japannext est sobre. Le cadre est fin, discret, avec une dalle mate qui estombe bien les reflets.

A l’arrière, on retrouve un dos en plastique noir avec une belle finition, et surtout un anneau LED RGB (désactivable) qui rappelle l’ADN gaming de la marque. Sans ce grain de folie, il sera difficile de dissocier l’écran d’un moniteur classique type Dell.

La base de l’écran intègre un bras articulé permettant les ajustements en hauteur (jusqu’à 11 cm), l’inclinaison (−5° à +20°), la rotation (±15°) ainsi que le pivot à 90° en mode portrait.
Cet aspect s’avère bien pratique pour les développeurs, photographes ou un affichage à la verticale en écran secondaire. Le système est robuste, bien qu’un léger jeu soit parfois perceptible si on s’amuse à bouger l’écran.

Les bordures de l’écran sont fines et s’avère globalement identique à celle des autres modèles du marché.

Côté commandes, l’écran dispose de boutons physiques sous la bordure inférieure droite. La navigation dans l’OSD (menu à l’écran) n’est guère compliquée et se révèle assez complète : réglage de la température des couleurs, activations HDR, mode basse lumière bleue, préréglages sRGB/DCI-P3, etc.

Par contre, l’interface est un peu vieillotte et le menu s’affiche par défaut au centre de l’écran, ce qui n’est pas forcément pratique pour observer ses changements en temps réel. Heureusement, on peut décider de la déplacer vers une position moins dérangeante.


Enfin, après plusieurs semaines d’utilisation, nous avons remarqué de nombreuses rayures sur la base du pied en plastique. Pourtant, nous n’avions jamais posé ici des objets susceptibles de dégrader le revêtement…

Connectique variée, mais des manques subsistes
L’écran dispose d’un port USB-C qui permet de charger un ordinateur jusqu’à 90W, un très bon point pour les utilisateurs de MacBook ou d’ordinateurs portables modernes. De plus, cette connectique permet de faire passer le flux vidéo, ainsi que des données si vous branchez des appareils sur l’un des ports USB A, voir plus bas.

Néanmoins, l’écran Japannext se montre assez conservateur pour le reste de la connectique. En effet, le port HDMI ne dépasse pas la norme 2.0. Il ne peut donc pas proposer un affichage à 60 Hz (comme via DisplayPort ou USB-C) et plafonne à 30 Hz. L’image est donc moins fluide.

Et même si on trouve 1 port USB-B et 2 ports USB-A, ils sont limités à la norme 2.0 et ne permettent qu’un transfert de données très (très) lent. Tout au plus on peut recharger des petits accessoires grâce à la sortie 5 V.
Dans ces conditions, difficile d’imaginer cet écran comme un vrai hub USB. À la limite, un second port USB-C avec une norme 3.2 Gen 2 aurait permis de se reposer bien plus sur le moniteur. On regrette aussi l’absence de port Ethernet. Les créatifs auraient aussi apprécié un port pour carte SD.

L’écran embarque également deux haut-parleurs de 3 W chacun. Le rendu est décent pour des visioconférences ou des notifications, mais n’a rien d’exceptionnel : pour la musique ou les vidéos, on recommandera l’usage de « vrais » haut-parleurs externes. On trouve aussi un port jack 3,5 mm pour relier des enceintes plus qualitatives.
Modes d’affichage
On peut opter pour différents espaces colorimétriques. La compatibilité Picture-in-Picture (PiP) et Picture-by-Picture (PbP) est aussi de la partie, utile pour afficher deux sources simultanément.
D’autres modes sont également proposés, comme ceux dédiés au film, à la photo, au texte ou encore aux jeux. Ils se limitent généralement à quelques variations de teinte ou de contraste et, il faut bien l’admettre, présentent un intérêt assez limité.
L’écran dispose aussi de la fonction Auto KVM, une solution pratique qui permet de passer aisément d’un ordinateur à l’autre en utilisant un seul clavier et une seule souris.
Une dalle IPS 5K remarquable
L’atout principal de cet écran, c’est bien sûr sa dalle IPS de 27 pouces d’une définition 5K (5120 x 2880 pixels), soit une densité d’environ 218 ppp. Ce niveau de finesse est similaire à celui des iMac Retina 5K d’Apple, du Studio Display et se rapproche de celui d’un MacBook Pro 14 pouces.
La dalle permet d’afficher une définition Retina si chère à Apple et garantit une belle netteté des textes, idéale pour l’édition de documents ou de code. Elle offre une très bonne précision colorimétrique, avec une couverture de 100 % de l’espace sRGB et 100 % du DCI-P3. Par contre, aucune information n’est donnée pour l’espace Adobe RGB, ce qui laisse à penser que les valeurs ne sont pas forcément les meilleurs du marché.

Nous sommes toutefois un peu décontenancés par le taux de contraste. Annoncé à 2000:1, nous l’avons mesuré à « seulement » un peu plus de 1500:1. Cela reste toutefois bien supérieur à la moyenne des dalles IPS classiques, qui culminent d’ordinaire à 1000:1, même pour des écrans plus haut de gamme.
Si ce niveau de contraste est très intéressant, on demeure assez loin de l’OLED et de son contraste théoriquement infini. Pour autant, on apprécie ces forts contrastes, qui donnent un peu plus de profondeur à une image.

La luminosité annoncée est de 350 cd/m². C’est assez correct, même si certains moniteurs atteignent – voire même dépassent – les 400 cd/m² . Dans notre cas, avec la luminosité réglée au maximum, notre sonde a mesuré un pic à 312 cd/m², soit une valeur un peu en deçà des attentes, et loin des 600 cd/m² d’un Apple Studio Display par exemple.
Cette luminosité maximale « limitée » impacte aussi l’affichage HDR. Si la dalle supporte le HDR 10, très concrètement, les différences ne sont pas flagrantes entre le SDR et le HDR. Les inconditionnels du HDR resteront peut-être un peu sur leur faim.

La température des couleurs a été évaluée à 6613 K, soit très proche de la valeur optimale vidéo de 6500 K. Les yeux les plus précis pourront alors déceler une infime dérive vers les bleus, mais cela sera vraiment marginal.

De même, lors de nos tests, la calibration d’usine s’est montrée très bonne : nos mesures indiquent un Delta E moyen de 1,6. Après calibration avec une sonde, nous avons réussi à atteindre un Delta E moyen de 0,4, ce qui est excellent.
Côté homogénéité de la dalle, si on observe une assez bonne uniformité en termes de luminance à l’œil, nos mesures nous ont ensuite démontré quelques variations du niveau de luminosité dans les coins de l’écran. Les différences sont cependant assez minimes, et il est sera difficile de vraiment les constater à l’œil nu, à moins de ne travailler que sur des pages intégralement blanches en permanence.

Le taux de rafraichissement ne dépasse pas les 60 Hz, et les joueurs qui recherchent le plus de fluidité possible se tourneront vers d’autres moniteurs davantage pensés pour la pratique.
La finesse d’affichage offre une excellente expérience bureautique. L’affichage 5K à 100 % peut être peu lisible, mais il a le mérite de pouvoir afficher de très nombreux éléments à l’écran. Ceux qui n’utilisent qu’un seul moniteur peuvent ici bien découper l’affichage pour mettre plusieurs fenêtres sans problème. Surtout, sur un écran 27 pouces, cette définition permet d’atteindre l’affichage Retina optimal sur macOS.

JapanNext JN-IPS275K-HSPC9 : la 5K à portée de tous ?
Le JapanNext JN-IPS275K-HSPC9 est un moniteur qui bouscule les standards du marché 5K. Pour moins de 700 €, il offre une expérience visuelle de très haut vol, une ergonomie plus que correcte, et une qualité d’affichage presque au niveau de produits deux fois plus chers.
Face à un Apple Studio Display ou un Samsung ViewFinity S9, il n’offre bien entendu pas la même expérience produit, en étant bien moins ambitieux en termes de construction ou d’options.
Mais, à l’image de son rival le plus direct, l’Asus ProArt Display PA27JCV – il compense son design classique par une qualité d’image excellente, et c’est bien là l’essentiel. On regrette toutefois une connectique un peu limitée par rapport aux dalles du même prix et un niveau de finitions en retrait.
S’il n’est pas conçu pour le gaming ou les environnements HDR exigeants, il excelle dans la création visuelle, la bureautique avancée et le multitâche. Un choix stratégique pour tous ceux qui cherchent la finesse du Retina sans se ruiner.
L’écran Japannext JN-IPS275K-HSPC9 5K est disponible à partir de 649 €.
Vous le trouverez sur la boutique Japannext, mais aussi chez Boulanger, Amazon et auprès des revendeurs spécialisés.