Test drone DJI Mavic 4 Pro et RC Pro 2 : le combo ultime

En mai 2025, DJI a dévoilé son drone Mavic 4 Pro. Après une année marquée par la sortie des Mini 4K et Air 3S, le constructeur chinois revient sur le segment du haut gamme grand public – ou plutôt “prosumer” – avec un drone taillé pour la vidéo de qualité « cinéma », tout en restant (relativement) compact.

Parmi les nouveautés, un système à trois blocs optiques, dont un module principal Hasselblad 4/3 » de 100 Mpx, une nacelle rotative à 360°, la vidéo verticale, l’enregistrement jusqu’en 6K 60p, un capteur LiDAR et une autonomie de 51 min.

Sur le terrain, quelles sont les performances de ce nouveau drone ? Nous avons eu l’occasion de l’essayer pendant plusieurs semaines et voici notre test complet du DJI Mavic 4 Pro.

Présentation du DJI Mavic 4 Pro

Avec le Mavic 4 Pro, DJI renouvelle en profondeur son drone phare. Successeur du Mavic 3 Pro, ce nouveau modèle marque une belle évolution, qui veut repousser un peu plus les limites de ce qu’un drone “grand public” peut offrir en termes de vidéo (et de photo).

En effet, si les modèles Mavic Pro représentent le haut de gamme de la marque, ils s’adressent toujours à un public assez ouvert, contrairement à d’autres modèles encore plus professionnels – et onéreux – comme le DJI Inspire 3 à objectifs interchangeables, doté d’une nacelle Zenmuse X9-8K Air à capteur plein format. Le Mavic 4 Pro est décliné en deux versions : une dotée de 64 Go et l’autre de 512 Go de stockage interne – offrant également quelques possibilités supplémentaires, comme le format All-Intra en 4:2:2 10 bits.

Premier constat : la configuration à triple caméra du Mavic 3 Pro est conservée, mais largement revue. Le capteur principal de type 4/3 passe à 100 mégapixels, toujours signé Hasselblad, avec une ouverture variable f/2 à f/11.

Il est désormais accompagné de deux téléobjectifs à plus grands capteurs (48 et 50 Mpx), pour offrir plus de flexibilité. Cette triple configuration permet de varier les focales — 28 mm, 70 mm et 168 mm — sans opter pour un zoom unique, une approche qui s’inspire du monde de la photographie mobile haut de gamme.

La principale innovation matérielle réside toutefois dans la nouvelle nacelle Infinity, capable de faire pivoter la caméra sur 360° et même de l’orienter vers le haut à 70°. Une première chez DJI, pensée pour permettre des mouvements de caméra jusqu’alors impossibles : plans inclinés dynamiques, rotations autour d’un sujet, ou encore captation verticale native sans recadrage. À cela s’ajoute la possibilité de filmer en 9:16 plein capteur, une vraie réponse aux besoins des créateurs orientés réseaux sociaux.

Côté sécurité, DJI introduit un capteur LiDAR, situé à l’avant, sur un bras du drone, qui vient renforcer la détection d’obstacles dans des conditions de faible luminosité — une première sur un drone grand public. Associé à six caméras fisheye, ce LiDAR permettrait au Mavic 4 Pro de voler de manière sécurisée même de nuit ou sans GPS, en recréant une carte de son environnement.

Le DJI Mavic 4 Pro ne se contente donc pas de peaufiner une formule existante : sur le papier, il introduit des améliorations intéressantes, avec une volonté claire de faire du drone un outil à part entière dans un setup de production visuelle, et non un simple complément.

Voici les caractéristiques techniques du DJI Mavic 4 Pro :

  • bras repliables : oui
  • poids : 1063 g
  • dimensions du drone :
    • plié (sans hélices) : 257,6 × 124,8 × 103,4 mm (L × l × H)
    • déplié (sans hélices) : 328,7 × 390,5 × 135,2 mm (L × l × H)
  • modules caméras :
    • objectif principal Hasselblad : 100 Mpx, CMOS 4/3, 28 mm f/2-11
    • téléobjectif moyen : 48 Mpx, CMOS 1/1,3 pouce, 70 mm f/2,8
    • téléobjectif : 50 Mpx, CMOS 1/1,5 pouce, 168 mm f/2,8
  • résolutions vidéo :
    • caméra Hasselblad : H.264 ALL-I/H.265 (ALL-I uniquement sur la version 512 Go Bundle Créateur) 6K : 6 016×3 384 à 24/25/30/48/50/60p DCI 4K : 4 096×2 160 à 24/25/30/48/50/60/120p 4K : 3 840×2 160 à 24/25/30/48/50/60/120p ; Prise de vue verticale 4K : 2 160×3 840 à 24/25/30/48/50/60p H.264
    • téléobjectif moyen : H.264 ALL-I/Norme H.265 (ALL-I uniquement sur la version 512 Go Bundle Créateur) 4K : 3 840×2 160 à 24/25/30/48/50/60/120p ; Prise de vue verticale 2,7K : 1 512×2 688 à 24/25/30/48/50/60p H.264 ; Prise de vue verticale 2,7K : 1 512×2 688 à 24/25/30/48/50/60p
    • téléobjectif : H.264 ALL-I/H.265 Standard (ALL-I uniquement sur la version 512 Go Bundle Créateur) 4K : 3 840 x 2 160 à 24/25/30/48/50/60/100p ; Prise de vue verticale 2,7K : 1 512×2 688 à 24/25/30/48/50/60p H.265 ; Prise de vue verticale 2,7K : 1 512×2 688 à 24/25/30/48/50/60p
  • débits binaires vidéo : H.264 Standard Bitrate : 90 Mb/s ; H.265 Standard Bitrate : 180 Mb/s ; H.264 ALL-I Bitrate : 1 200 Mb/s
  • définition maximale photo : 12 288 × 8 192 px (objectif principal), 8 064 × 6 048 px (téléobjectif moyen), 8 192 × 6 144 px (téléobjectif 168 mm)
  • format photo : JPEG et DNG (RAW)
  • inclinaison nacelle : 360° en roulis, 90° vers le bas, 70° vers le haut
  • vitesse maximale : 25 m/s (90 km/h)
  • vitesse ascensionnelle maximale : 10 m/s
  • vitesse descensionnelle maximale : 10 m/s
  • vitesse de résistance au vent max : 12 m/s
  • batterie : 6654 mAh
  • durée maximale de vol : 51 minutes
  • température de fonctionnement : -10°C à 40°C
  • détection d’obstacles : omnidirectionnelle, capteur LiDAR à l’avant, capteur infrarouge
  • positionnement : GPS, Galileo, Beidou
  • transmission : DJI O4+, portée jusqu’à 30 km (15 km en Europe)
  • connectique : port USB-C, slot micro SD
  • stockage interne : 64 Go (ou 512 Go sur la version Creator Combo)
  • emplacement micro SD : oui

Prise en main et ergonomie

Visuellement, le Mavic 4 Pro reste fidèle à la signature DJI : bras pliables, corps aérodynamique, capteurs d’obstacles. Mais à y regarder de plus près, on voit bien que le drone a pris du volume.

Avec un poids de 1063 g et des dimensions de 32,8 × 39 × 13,5 cm déplié (hors hélices), ce drone est plus imposant que son prédécesseur, le Mavic 3 Pro (958 g). Grâce à son design pliable – introduit pour la première fois sur le Mavic Pro premier du nom en 2016 – il reste toujours possible de le placer à l’intérieur d’un sac photo, par exemple en travers dans un sac Peak Design Travel Backpack, mais ce n’est pas forcément le drone le plus compact du marché.

DJI propose d’ailleurs avec ses packs Fly More Combo et Creator Combo, un sac bandoulière afin de pouvoir transporter le drone, une télécommande, un chargeur de batteries (x3) ainsi que les divers câbles, chargeurs, hélices de rechange, etc. Si c’est une bonne façon de stocker et transporter son drone, avec des petits détails bien pensés, comme un passant de valise, nous avons trouvé que le système de fermoir à levier magnétique peu sûr.

De même, l’ouverture est un peu trop large et l’on peut risquer de faire tomber du matériel à l’ouverture. Sur ce point, le modèle fourni avec le Mavic 3 Pro était plus sécurisant. Le drone s’allume automatiquement dès que l’on déplie ses bras, réduisant les manipulations. À l’arrière, on retrouve la grosse batterie amovible, un slot microSD et un port USB-C.

Avec un poids qui dépasse les 900 g (mais tout en faisant moins de 4 kg), le drone a un marquage C2, ce qui change un peu les contraintes par rapport aux règles de vol. Le vol à vue, est autorisé à une altitude maximale de 120 m et une formation théorique, ainsi qu’un examen sont obligatoires pour pouvoir voler à 30 m de personnes, voire même à 5 m en mode basse vitesse (Ciné chez DJI).

Si vous faites surtout du drone en pleine nature sans personnes, cela ne change pas grand chose pour vous. Veillez toutefois à respecter les zones de vol autorisées.

Nouveautés majeures du DJI Mavic 4 Pro

Avec le Mavic 4 Pro, DJI ne se contente pas d’un simple rafraîchissement technique. Ce modèle introduit plusieurs évolutions majeures qui viennent améliorer grandement la création d’images aériennes, que ce soit en photo ou en vidéo.

Nacelle Infinity à rotation 360°

La nouveauté principale du drone concerne la nacelle “Infinity”, qui permet une rotation complète à 360° sur l’axe de roulis. Elle permet aussi une inclinaison de +70° vers le haut, en plus des 90° habituels vers le bas. D’ailleurs, si le drone dispose d’un mode automatique permettant d’effectuer une rotation de 180° ou plus, il est possible de paramétrer une roue de réglage sur l’épaule de la radiocommande (RC 2 ou RC Pro 2) modifiant la rotation de la nacelle, très pratique pour un ajustement sans passer par l’écran tactile.

Sur le terrain, cela permet aux plus créatifs de réaliser des plans inédits, à la Inception, ainsi que des plans hollandais – ces plans vidéo où la caméra est inclinée entre 5 et 45 degrés, ce qui donne à l’image un aspect déséquilibré. Ici, DJI s’inspire de ce qu’il était possible de faire avec ses Gimbal Ronin, en l’appliquant au drone.

En plus de permettre des rotations, cette nacelle autorise de filmer à la verticale, sans crop ni perte de qualité, directement dans un format 9:16. Ca fait penser à l’Osmo Pocket 3. Cette orientation est intéressante pour les créateurs de contenu à destination des réseaux sociaux.

Cette liberté de mouvement offre des angles de prise de vue jusqu’alors inaccessibles sur un drone classique. La nacelle dispose d’un couvercle de protection pour le transport.

À noter que si l’objectif est orienté vers le bas, il est plus exposé aux projections de poussière, sable ou gravillons. C’est pourquoi il est vivement recommandé d’utiliser une piste de décollage, comme les modèles pliables de PGYTECH, pour éviter tout contact de la caméra avec le sol au décollage et à l’atterrissage, notamment dans les herbes hautes, ou dans les environnements rocailleux ou sableux.

Capteur LiDAR pour une meilleure détection des obstacles en faible luminosité

Un petit « œil » sur un des bras avant attire vite l’attention : le capteur LiDAR permet au drone de détecter des obstacles même dans l’obscurité totale (0,1 lux). Couplé aux six caméras fisheye de détection omnidirectionnelle, cela devrait offrir un vol ultra sécurisé, même en conditions délicates ou au crépuscule.

Le Mavic 4 Pro intègre 6 caméras fisheye (3 sur le dos, 3 en dessous) qui permettent une détection des obstacles dans toutes les directions, ainsi qu’un nouveau capteur LIDAR orienté vers l’avant, permettant de détecter les obstaclesmême dans des conditions d’obscurité quasi totale (0,1 lux). Ce système, couplé aux six caméras fisheye, qui offrent une détection d’obstacles dans toutes les directions, assure un vol ultra sécurisé, notamment lorsque vous capturez des scènes dans des conditions difficiles, par exemple au crépuscule.

Le drone peut ralentir ou modifier sa trajectoire pour éviter un obstacle, et ce même à haute vitesse (jusqu’à 18 m/s grâce au LiDAR). En cas de perte de signal GPS, il peut aussi s’appuyer sur une cartographie en temps réel de son environnement pour revenir au point de départ (RTH). Dans les faits, la détection d’obstacles est efficace, même si le drone peut avoir du mal à détecter certains branchages très légers au sortir de l’hiver, surtout si aucune feuille n’est encore présente. Comme toujours, attention à ne pas trop se reposer sur ces automatismes, car le système n’est jamais 100% infaillible.

Nouvelle radiocommande DJI RC Pro 2

Côté radiocommande, le Mavic 4 Pro s’accompagne soit de la DJI RC 2, que l’on connaît déjà, soit de la toute nouvelle DJI RC Pro 2 introduite avec le Mavic 4 Pro.

Présente dans le Creator Combo uniquement, cette radiocommande offre des caractéristiques intéressantes pour augmenter le confort de pilotage et de prise de vue. Elle permet un retour vidéo en Full HD 30 ou 60p, y compris en HDR 10 bits.

La radiocommande DJI RC Pro 2 à côté de la DJI RC 2

Elle dispose ainsi d’un grand écran Mini-LED 7 pouces très lumineux (pics à 2000 nits) qui se replie lorsque la radiocommande n’est pas utilisée, venant masquer les commandes. D’ailleurs, en déployant l’écran, la DJI RC Pro 2 s’allume et les deux joysticks de contrôle se déploient, ce qui évite d’avoir à les visser à chaque fois.

La dalle est montée sur une charnière afin d’orienter précisément l’écran vers soi et éviter les reflets. Elle peut aussi être pivotée à 90°, pour passer en mode portrait. D’ailleurs, en orientant l’écran en position verticale, la nacelle tourne automatiquement à 90° pour capturer des photos et vidéos à la verticale. Les amateurs de réseaux sociaux et de vidéo verticale en 9:16 apprécieront.

Grâce au système de transmission OcuSync 4+, DJI annonce une portée théorique jusqu’à 30 km (15 km en Europe) pour le drone. En pratique, la distance maximale entre le drone et la radiocommande est bien plus limitée.

Durant notre test, sur terrain dégagé, nous avons été capable d’aller jusqu’à… 850 m de distance avec une vue dégagée entre le drone et la radiocommande. Pour rappel, en France, la législation oblige de conserver le drone dans son champ de vision.

À noter que si le drone perd le contact radio, il entame automatiquement une procédure de RTH (Retour au point de décollage) en conservant un niveau d’altitude planché, réglé sur 100 m par défaut dans l’application, afin de limiter les obstacles sur sa route. Petit point qui intéressera les amateurs de roadtrip : la radiocommande peut mettre à jour le point RTH de manière dynamique si vous êtes par exemple dans un véhicule

La télécommande dispose d’une autonomie de 4 heures, ce qui permettra de ne pas se soucier du niveau de batterie. Elle dispose également d’un micro intégré et est compatible avec le système DJI Mic. Un stockage interne de 128 Go permet d’enregistrer les vidéos en cache, ou de pouvoir sauvegarder des captures vidéos de ses vols en drone – ce qui nous a d’ailleurs beaucoup servi pendant nos tests. Enfin, un port HDMI permet d’étendre le retour vidéo, par exemple pour un moniteur de contrôle plus grand, utile pour les gros projets vidéo.

Véritable tablette Android qui ne dit pas son nom, la radiocommande se dote aussi de fonctions d’édition assez poussées issues de l’application DJI Fly. On peut ainsi monter, modifier et exporter ses séquences et ses images, grâce à plusieurs outils, filtres et autres effets spéciaux.

De manière générale, cette radiocommande est une belle amélioration par rapport à la RC Pro. Elle permet d’avoir un retour vidéo de qualité, avec une latence minimale, tout en offrant un confort de pilotage et une prise en main agréable. Seule ombre au tableau peut-être sur la RC Pro 2, certaines fonctions sur l’écran tactile manquent de réactivité, notamment le changement d’objectif. Il arrive parfois qu’il faille s’y prendre à deux fois pour activer un réglage.

Performances en vol du DJI Mavic 4 Pro

En termes de commandes et de vol, ce DJI Mavic 4 Pro évolue en terrain bien connu. DJI peaufine depuis longtemps ses algorithmes, et et le Mavic 4 Pro est l’un des drones les plus sûrs et réactifs que nous ayons testés. Grâce aux différentes commandes qui tombent souvent bien sous la main sur la radiocommande, il n’est pas nécessaire de toucher l’écran pour s’orienter. C’est beaucoup plus confortable que d’utiliser l’application DJI Fly avec les joysticks virtuels par exemple.

Côté performances pures, le DJI Mavic 4 Pro est un drone qui marie à la fois stabilité et vitesse de pointe. Comme sur les autres drones DJI récents, ce modèle dispose de trois modes de vol :

  • Normal pour une maniabilité équilibrée
  • Ciné pour “ralentir” le drone et offrir des mouvements plus précis
  • Sport pour avoir le maximum de performances et de réactivité

En mode Sport, le Mavic 4 Pro est capable d’évoluer à une vitesse maximale de 25 m/s, soit … 90 km/h ! Autant le dire tout de suite, ce mode est à réserver aux dronistes qui savent manier ce genre d’appareil, d’autant plus que le mode Sport désactive tout système de détection d’obstacles. Le drone est également capable de monter ou descendre jusqu’à 10 m/s, ce qui le rend ultra réactif.

Durant notre test, nous avons profiter de ces performances “sportives” afin de ramener le drone rapidement vers nous pour le faire atterrir alors que la météo tournait à l’orage.

D’ailleurs, sur ce point, grâce à sa construction robuste et à son design aérodynamique, le drone offre une résistance au vent maximale de 12 m/s, contre 10,7 m/s pour le Mavic 3 Pro. À plusieurs reprises, sur les côtes de France, nous avons eu affaire à des journées particulièrement venteuses, et même si le drone signalait des vents un peu élevés, ce dernier était toujours capable de voler de manière sécurisée malgré quelques bourrasques. Dans ces conditions, il faut malgré tout faire attention aux rafales de vent, qui peuvent balayer le drone et l’envoyer dans le décor.

Côté bruit de fonctionnement, le Mavic 4 Pro offre une petite amélioration par rapport au Mavic 3 Pro. Si le bruit des hélices est toujours audible, il est légèrement mieux contrôlé, avec un timbre moins “perçant” grâce à une fréquence un peu plus grave que le Mavic 3 Pro.

Pour autant, pour l’environnement, le son du Mavic 4 Pro devient rapidement intrusif dès que l’on est à moins de 30 m. En vol stationnaire, le bruit est modéré, mais en montée rapide ou manœuvre, il devient beaucoup plus présent.

Qualité d’image photo du DJI Mavic 4 Pro

Après avoir abordé les fonctionnalités et la maniabilité du drone, passons à la qualité d’image du Mavic 4 Pro.

Avec son capteur principal Hasselblad CMOS 4/3 de 100 mégapixels, le DJI Mavic 4 Pro franchit un nouveau cap pour la photographie aérienne. Ce drone devient littéralement un appareil photo volant, capable de produire des images très détaillées, tout en offrant une grande flexibilité en post-traitement grâce au format DNG.

Un capteur 4/3 100 Mpx impressionnant pour un drone

Le capteur principal de 100 Mpx délivre des images très définies, avec un niveau de détail bluffant (pour un drone) et une très bonne restitution des textures, notamment sur les scènes naturelles. L’optique de 28 mm à ouverture variable (f/2 à f/11) permet de contrôler finement l’exposition et la vitesse d’obturation, tout en permettant des effets starburst avec le soleil.

DJI vente le profil Hasselblad Natural Color Solution (HNCS), qui doit produire des couleurs naturelles, sans saturation excessive. Dans les faits, les fichiers RAW (DNG) offrent une excellente latitude de retouche, avec une dynamique bien maîtrisée, notamment dans les hautes lumières.

Les RAWs pèsent tout de même environ 124 Mo, tandis que les JPEG émargent à 50 Mo en moyenne avec ce capteur.

JPEG : trop accentués ?

Les fichiers JPEG, de leur côté, sont parfois un peu trop “traités”, avec un accentuation assez marquée et une réduction de bruit visible, même en plein jour. Cela conviendra à un usage rapide ou grand public, mais les photographes préféreront clairement shooter en RAW pour préserver le naturel de l’image, quitte à devoir passer un peu plus de temps en post-traitement.

Téléobjectifs : de nouvelles perspectives

Le Mavic 4 Pro intègre également deux téléobjectifs :

  • un 70 mm f/2,8 (capteur 1/1.3”, 48 Mpx),
  • et un 168 mm f/2,8 (capteur 1/1.5”, 50 Mpx).

Ces focales offrent des possibilités de cadrage inédites pour un drone de cette taille. Le 70 mm permet de se rapprocher d’un sujet tout en conservant du contexte, avec notamment un arrière-plan compressé, utile pour photographier une personne dans son environnement. Le 168 mm, plus extrême, est parfait pour des effets de compression ou pour isoler un élément dans un vaste paysage.

Côté qualité d’image, ces deux objectifs délivrent des images visuellement plaisantes, même si elles ne sont pas au même niveau que le capteur principal 4/3, notamment en raison de la taille plus petite de leurs capteurs, combinée à une haute définition. Cela fait que les photos réalisées manquent parfois un peu de piqué. Dès que la lumière vient à baisser, la restitution des détails est en deçà du capteur principal.

Voici une galerie de photos réalisées au 168 mm :

On se retrouve ici avec la qualité d’image de bons capteurs smartphones, et c’est nettement mieux qu’avec un zoom numérique.

Panorama – DJI Mavic 4 Pro – 28 mm – ¹⁄₆₄₀ s à ƒ / 2,8 – ISO 160

Il est intéressant de noter que DJI applique un traitement avancé en arrière-plan. En photo comme en vidéo, le constructeur utilise une technologie de fusion double ISO, combinant des clichés capturés à réglages ISO bas et élevés, ainsi que l’empilement RAW jusqu’à 5 images. Bien qu’aucun réglage ne soit accessible dans le drone, DJI effectue ce traitement automatiquement pour optimiser la qualité d’image.

D’ailleurs, chaque capteur dispose d’une fonction de pixel binning (QuadBayer) qui permet de réunir 4 pixels en 1 pour améliorer la qualité d’image en basse lumière, moyennant une définition divisée par 4 (par ex, 25 Mpx au lieu de 100 mpx)

Chaque caméra peut être configurée indépendamment (JPEG ou RAW, ratio 3:2 ou 16:9, QuadPixel activé ou non), ce qui demande un minimum de prise en main pour tirer le meilleur du système.

Performances vidéo du DJI Mavic 4 Pro

Côté vidéo, le DJI Mavic 4 Pro améliore une fois encore la proposition du DJI Mavic 3 Pro, offrant de nombreuses possibilités pour les vidéastes à la recherche de qualité d’image, mais aussi de polyvalence.

Qualité vidéo Mavic 4 Pro : 4K 60p

Une caméra principale taillée pour le cinéma

La caméra « Hasselblad » principale permet de filmer jusqu’en 6K à 60p, en HDR 10 bits, avec une plage dynamique annoncée à 16 stops. C’est la meilleure configuration jamais vue sur un drone de cette taille.

Le profil D-Log assure une flexibilité maximale à l’étalonnage, tandis que D-Log M et HLG permettent un rendu plus rapide pour les projets aux délais serrés. En bonus, ce module gère le slow motion en 4K jusqu’à 120 fps, tout en conservant un très bon niveau de détail.

Bien sûr, la nacelle propose une stabilisation mécanique sur 3 axes permettant de conserver des plans stables et un horizon droit, même en plein vol.

Deux téléobjectifs vidéo : pour éviter le zoom numérique

Les deux caméras secondaires (70 mm et 168 mm) sont également capables de filmer en 4K HDR à 60 fps, avec respectivement 14 et 13 stops de dynamique en HDR. En slow motion, le 70 mm monte jusqu’à 4K 120p, et le 168 mm jusqu’à 4K 100p.

Ces deux optiques ne sont pas là pour “zoomer numériquement” : elles offrent de vraies téléobjectifs, avec une compression marquée et une profondeur visuelle rare en drone. Parfait pour isoler un sujet, filmer une scène urbaine depuis une bonne distance, ou composer des plans plus narratifs, qui changent du grand-angle classique.

All-Intra 4:2:2 10 bits : pour les monteurs exigeants

La version Creator Combo, dotée d’un SSD de 512 Go, permet l’enregistrement en ALL-I 10-bit 4:2:2. Ce codec bien connu dans l’univers des hybrides pros, offre un débit élevé (jusqu’à 1200 Mb/s), une compression minimale, et une meilleure maniabilité en post-production, notamment pour les coloristes.

Le choix de le limiter à la version 512 Go est double : le microSD, limité à l’UHS-I, n’est pas assez rapide pour permettre l’enregistrement en All-Intra, tandis que le stockage de 64 Go de la version de base n’est pas suffisant pour absorber des vidéos qui, théoriquement, peuvent peser 9 Go la minute. D’ailleurs, nous avons noté durant nos tests que la version 512 Go soutenait des vitesses d’écriture max de 349 Mo/s, deux fois plus que la version 64 Go.

D’ailleurs, DJI a fait l’impasse sur l’Apple ProRes, présent sur le Mavic 3 Pro “Ciné”. Sûrement une façon de ne pas faire trop d’ombre par rapport à l’Inspire 3 qui, lui, est capable d’enregistrer en 8K Apple ProRes… à moins qu’il ne soit réservé à un futur Mavic 4 Pro « Ciné » ?

DJI propose également un kit de filtres ND (ND 8, 16, 32, 64) afin d’ajuster la vitesse d’obturation.

Quelques limitations en vidéo

À l’usage, quelques limites subsistent sur le Mavic 4 Pro en vidéo. Par exemple, il n’est pas possible de basculer librement d’un objectif à l’autre en cours d’enregistrement vidéo, sauf en passant par le mode Explorer, qui impose la 4K 60p en tout auto.

Aussi, une légère latence a parfois été observée lors du changement de caméra via la télécommande (probablement perfectible via une mise à jour firmware).

Suivi ActiveTrack 360 et modes intelligents

Le DJI Mavic 4 Pro, comme les autres drones DJI, embarque un ensemble de modes intelligents permettant de faciliter grandement la prise de vue aérienne, même pour un pilote solo. Parmi eux, on retrouve un mode ActiveTrack 360° qui offre un suivi fluide et intelligent d’un sujet en mouvement, qu’il s’agisse d’un piéton ou d’un véhicule.

Il suffit d’activer le mode ActiveTrack et le drone affiche à l’écran les sujets qu’il arrive à détecter, que ce soit des piétons ou des véhicules. Il suffit ensuite de taper sur le sujet voulu et le suivi est activé. Il est aussi possible de l’activer de manière manuelle en dessinant un cadre autour du sujet ou de l’élément à suivre, comme par exemple un bâtiment ou une montagne.

Parmi les améliorations par rapport aux autres modèles, le drone peut désormais détecter un véhicule à suivre jusqu’à 200 m. Il peut ensuite analyser la direction, la vitesse et l’environnement, et adapter automatiquement ses trajectoires pour maintenir le sujet au centre du cadre, avec par exemple la possibilité de tourner autour du sujet. Rendu cinématique garanti !

La détection est rapide et fiable, même si le sujet est partiellement masqué par des éléments du décor (branches, murets, etc.).

Le Mavic 4 Pro propose également plusieurs modes automatiques pour aider à capturer des plans complexes en un seul geste. Parmi eux, on retrouve les modes :

  • Point of Interest : orbite automatique autour d’un sujet.
  • Waypoint : trajectoire préprogrammée avec répétition possible (idéal pour les vidéos time-lapses ou comparatifs entre saisons).
  • MasterShots et QuickShots : enchaînements automatiques de plans variés, parfaits pour les prises de vues dynamiques en voyage, pour de la promotion ou de l’événementiel, lorsque le temps est limité.

En définitive, le Mavic 4 Pro, malgré son aspect professionnel, reste accessible à tous. Tout en offrant un contrôle manuel précis de la caméra, il intègre de nombreux modes et fonctions intelligentes qui simplifient la capture vidéo, offrant un rendu final à la fois fluide et professionnel.

Autonomie et connectivité

le Mavic 4 Pro embarque une nouvelle batterie 6654 mAh qui offre une autonomie officielle de 51 min. Mais derrière ce chiffre qui semble étonnant, DJI indique un protocole de test très restrictif : “mesure effectuée avec l’appareil volant vers l’avant à une vitesse constante de 32,4 km/h dans un environnement sans vent au niveau de la mer, avec la fonction Action d’évitement d’obstacles réglée sur Frein, en mode Photo, et un niveau de batterie passant de 100 % à 0 %. L’expérience actuelle est susceptible de varier en fonction de l’environnement, l’utilisation et de la version du firmware”.

Autant dire qu’en conditions réelles, en volant en mode Normal, un peu en Sport, ainsi qu’en enregistrements vidéo 6K et 4K, on obtient un peu plus de 30 minutes utiles en l’air. D’ailleurs, sous les 15 %, le drone indique que la batterie est faible, et sous les 8 %, le drone voudra descendre pour atterrir et éviter un crash, avec RTH automatique, c’est vraiment sécurisant.

Avec le pack classique, DJI ne propose qu’une seule batterie, et aucune station de recharge. C’est un point à bien prendre en compte, car la batterie ne se recharge pas directement en USB-C. Il faudra donc soit acheter une station de recharge, soit la charger directement dans le drone (115 minutes pour passer de 0 à 100%)

Sur ce point, l’achat d’un pack Fly More Combo, qui permet d’ajouter au drone une station de recharge ainsi que 2 batteries supplémentaires, un adapteur secteur USB-C 100 W à deux ports USB-C ainsi qu’un sac bandoulière, pour 600 € supplémentaire, est à fortement envisager, surtout quand on sait qu’une batterie coûte aux alentours de 150 €. En recharge USB-C, une batterie se charge en 80 minutes. À noter que la station de recharge, si une ou plusieurs batterie est insérée, peut servir de Powerbank avec une sortie de 100 W.

Lorsque la station de recharge est utilisée avec l’adaptateur secteur mini-SDC 240 W présent avec le kit Créateur, celle-ci permet la recharge en parallèle des trois batteries en 90 minutes, et une seule batterie en 51 minutes. Enfin, il est possible de regrouper la charge résiduelle de plusieurs batteries dans une seule, ce qui sera très utile en déplacement.

En termes de connectivité, le drone enregistre les séquences vidéos et photos sur le stockage interne ou la carte microSD. Le transfert des fichiers peut également se faire grâce à QuickTransfer 6 en Wi-Fi (80 Mo/s), permettant d’envoyer les images vers mobile sans rallumer le drone. Un vrai plus pour gagner du temps sur le terrain. D’ailleurs, la radiocommande RC Pro 2 peut permettre l’édition à la volée grâce à l’application DJI Fly.

DJI Mavic 4 Pro : un drone photo et vidéo ultra complet

Au termes de ce test, nous pouvons dire que le drone DJI Mavic 4 Pro est un véritable concentré de technologies. Grâce à son capteur 4/3 de 100 mégapixels, sa triple caméra stabilisée, sa nacelle rotative à 360°, et ses nombreuses options vidéo avancées, il offre une palette créative inédite pour un drone de ce gabarit.

La nouvelle nacelle 360° permet de capturer des vidéos sous des angles inédits, avec des mouvements que les plus créateurs pourront exploiter au maximum. Le mode “vertical” permet également de filmer directement pour les réseaux sociaux, ce qui est une vraie demande aujourd’hui pour les professionnels.

Côté vidéo, la 6K 60p avec le capteur principal permet de réaliser des vidéos riches et très détaillées. Les deux autres objectifs autorisent aussi de zoomer dans l’image pour des cadrages et perspectives que l’on avait jusqu’alors l’habitude de voir qu’avec des caméras ciné montées sur des drones. Bon, la qualité d’image est un peu retrait par rapport au capteur principal, mais pour quelques séquences dans une vidéo, cela ne posera aucun problème.

En photo, le mélange capteur principal 4/3, 100 Mpx et les algorithmes DJI font de ce drone un allié redoutable pour la photo aérienne, avec en complément les téléobjectifs pour varier les cadrages ou faciliter l’exploration.

L’autonomie en vol – bien que moindre par rapport à celle annoncée –, la sécurité renforcée (notamment grâce au LiDAR) et le confort de maniabilité du drone, notamment avec la radiocommande RC Pro 2, offrent une expérience de pilotage très fluide.

Quelques points restent néanmoins perfectibles. En vidéo manuelle, l’impossibilité de changer d’objectif sans passer par le mode Explorer limite légèrement la flexibilité en tournage. Les JPEG sont aussi trop accentués, et son format global est imposant, surtout en prenant en compte la radiocommande, les batteries, etc. Mais cette critique relève presque du pinaillage.

Certes, le Mavic 4 Pro ne sera pas forcément le premier drone que vous acheterez, surtout si vous débutez, mais pour les télépilotes professionnels, il s’annonce clairement comme le drone de l’année, en repoussant les limites de la photo et vidéo par drone

Le Mavic 4 Pro est proposé en 3 configurations :

  • Mavic 4 Pro (64 Go), comprenant le Drone + RC 2 + 1 batterie : 2099 €
  • Fly More Combo, avec, en plus du Mavic 4 pro 64 Go, 2 batteries supplémentaire, une station de charge, un chargeur USB-C 100W et un sac bandoulière : 2699 €
  • Creator Combo (512 Go), avec en plus la radicommande RC Pro 2, un stockage interne de 512 Go, l’enregistrement vidéo All-Intra 10 bits et un câble USB-C tressé pour les données : 3539 €

Chaque pack comprend également des hélices de rechange, qui sont très faciles à remplacer.

Le DJI Mavic 4 Pro est disponible chez Miss Numérique, PanajouDigixoCamaraPhoto-UniversIPLNStudioSportPhox et dans les boutiques spécialisées.

Test drone DJI Mavic 4 Pro et RC Pro 2 : le combo ultime
Fabrication/finitions
9
Autonomie
7.5
Qualité d'image photo/vidéo
9.1
Performances de vol
9
Transportabilité
7.8
Pilotage
8.5
Rapport qualité-prix
7.8
Points forts
Triple module photo pour une grande polyvalence
Qualité d’image globale, en photo et vidéo
Nacelle 360° utile pour dynamiser certains plans
Autonomie accrue
Détection des obstacles omnidirectionnelle + LiDAR
Télécommande RC Pro 2 très confortable
Capture à la verticale, sans crop
Points faibles
Impossible de changer d’objectif en enregistrement vidéo
Quelques latences sur l’écran tactile de la RC Pro 2
Accentuation des détails excessifs en JPEG
Plus d’1 kg sur la balance
Tarif élevé, surtout en pack Creator Combo
8.5
sur 10