L’exposition collective American Street Photography – 1950s-1970s réunit à la Galerie Rouge six photographes ayant saisi le visage de l’Amérique des années 50 à 70. L’occasion de (re)découvrir les images de Louis Faurer, Jill Freedman (précédemment exposée en solo show à la galerie en 2023), Dave Heath, Danny Lyon, Joseph Sterling et Garry Winogrand. À découvrir jusqu’au 15 mars 2025.

La rue pour théâtre
Malgré leurs différences, leur effacement ou leur militantisme, tous les photographes exposés ont eu en commun cet appel de la rue où ils saisissent silhouettes et portraits d’anonymes. À l’image de leurs prédécesseurs et d’autres pionniers de la street photography si propre aux États-Unis (Saul Leiter, Ruth Orkin, Robert Frank…), ces photographes continuent d’inspirer les photographes de rue d’aujourd’hui.
Fifties, Seventies : deux décennies marquées par des bouleversements qu’on su saisir en filigrane ces photographes de rue. De l’effervescence de l’après-guerre à l’émancipation des femmes et des minorités raciales, jusqu’aux désillusions des années 70, c’est « l’esprit du peuple américain » que tous ont eu dans leur viseur.

Prises sur le vif, leurs images témoignent de la réalité de leur époque, mais aussi de la subjectivité de leurs auteurs, les anonymes accrochant leur regard devenant autant de manifeste de leurs pensées et opinions.

6 visages et écritures de la street photography
Louis Faurer (1916-2001) s’est attaché toute sa vie durant à figer la foule des passants de Times Square, capturant dans chaque regard la profondeur d’un individu.

Des failles et solitudes qu’a également parfaitement su saisir Dave Heath (1931-2016). La ville et sa modernité sont pour lui le théâtre de scènes révélant les fractures intimes et sociétales de l’après-guerre.

Joseph Sterling (1936 – 2010) est peut-être le plus emblématique portraitiste de la jeunesse de ces décennies. En s’attachant à dépeindre l’adolescence, période suspendue entre doute et affirmation de soi, le photographe tisse en filigrane le portait d’une Amérique écartelée entre sa toute confiance et une remise en question venue de la rue.

Roi de l’instant décisif, Garry Winogrand (1928 – 1984) nous lègue des photographies bien souvent décentrées épinglant tantôt avec ironie, tantôt avec tendresse, les gestes et interactions reliant celles et ceux croisant le hasard de sa route.

Avec ce même attachement teinté de désillusions, la photographe Jill Freedman (1939 – 2019) a saisi les personnages qui font de New York cette scène unique aussi bizarre que fascinante.

Sixième street photographer dont admirer les images sur les murs de la Galerie Rouge, Danny Lyon (1942-) s’est fait connaitre pour ses reportages au long cours auprès de communautés marginalisées. Ses clichés ont tour à tour saisi les motards de Chicago comme les détenus des prisons texanes, désormais à l’écart de la rue et de ses rencontres fortuites.

Complément idéal aux différentes expositions personnelles qui ont pu être consacrées à chacun de ces photographes, l’exposition American Street Photography – 50s-70s est à découvrir jusqu’à samedi à la Galerie Rouge.
Informations pratiques :
American Street Photography, 1950s – 1970s
Galerie Rouge
Du 23 janvier au samedi 15 mars 2025
3 rue du Pont Louis-Philippe, 75004 Paris
Du mercredi au samedi, de 11h à 19h
Accès libre