Jusqu’au 1er juin 2025, dans le cadre de l’année France – Brésil, les Franciscaines de Deauville exposent les images de Sebastião Salgado ayant rejoint les collections de la Maison européenne de la Photographie. De quoi (re)découvrir les images puissantes de cet artiste majeur, en retraçant les grandes périodes de sa vie et les principaux corpus de son œuvre.

Réfléchir notre siècle
Chez Salgado, le noir et blanc et l’irréprochable composition sont toujours, au-delà d’une esthétique indéniable, au service d’un message humaniste, d’une réflexion sur les mutations de notre siècle.
Parmi les nombreuses œuvres contemporaines ayant rejoint le fonds de la MEP, les tirages de Sebastião Salgado figurent en bonne place. L’institution parisienne a acquis ses premières images de l’artiste dès les années 80, lui permettant de donner une autre dimension à son travail sur le terrain. En 2018, une importante donation de l’artiste portant sur 105 de ses tirages a permis de sceller cette relation et leur soutien mutuel.

Après un premier accrochage conjoint dédié à Irving Penn, ce sont les images du photographe brésilien exilé en France qui sont aujourd’hui exposées aux Franciscaines de Deauville grâce à l’intelligente collaboration de ces institutions culturelles.
Les tourments de la condition humaine
Le parcours d’exposition débute avec Autres Amériques, premier projet personnel du photographe brésilien après des années de reportages pour les plus grandes agences de presse. Sebastião Salgado y fixe la résistance des cultures paysannes et indiennes en Amérique latine.

La visite s’ouvre ensuite sur La Main de l’Homme et Exodes. Pour la première série, il parcourt pendant 6 ans 35 pays pour figer les industries en voie d’extinction : mines de charbon indiennes ou garimperos des mines d’or de la Serra Pelada au Brésil.

Exodes, qui l’occupera 5 années durant, est une fresque sur les mouvements migratoires, notamment sur le mouvement et le combat des paysans sans terre. Sebastião Salgado y épingle avec son habituelle minutie toute la fureur et les tourments de l’humanité.

Toutes ses images ont en commun une ampleur inégalée. Le photographe, formé en économie sociale, réalise ses séries sur plusieurs années en s’appuyant sur de solides recherches ainsi que sur de profondes analyses sociales et politiques.
75 tirages inédits de Genesis à découvrir aux Franciscaines
En fin de parcours, les visiteurs ont l’occasion de découvrir Genesis. Pour cette ode aux origines, Sebastião Salgado est parti entre 2004 et 2012, au fil de 32 voyages, à la découverte de zones vierges de l’empreinte et de la folie humaine.

Paysages vierges, faune sauvage et peuples préservés du chaos contemporain éclairent nos horizons et nous rappellent la fragilité de ces fragments de nature que nous avons le devoir de protéger. Pour la première fois aux Franciscaines, 75 tirages inédits de Genesis appartenant aux collections de la MEP seront présentés au public.

La photographie a le pouvoir de changer notre regard sur le monde.
Sebastião Salgado
Figure majeure de la photographie contemporaine, Sebastião Salgado a réalisé en près de 50 ans une œuvre considérable qui n’a pas échappé aux critiques. Hybrides, ses images ont une force documentaire, mais aussi une intensité plastique qui les rend reconnaissables en un regard. Retiré du terrain, à plus de 80 ans, il se consacre désormais, aux côtés de son épouse, à l’édition et promotion du travail de toute une vie.


Un catalogue d’exposition accompagne l’exposition. Paru aux éditions Silvana Editoriale, l’ouvrage de 176 pages (relié, 23,5 x 27,5 cm) est proposé au tarif de 29 €.
Informations pratiques :
Sebastião Salgado, Collections de la MEP
Les Franciscaines
Du 1er mars au 1er juin 2025
145 B Avenue de la République, 14 800 Deauville
Ouvert du mardi au dimanche de 10h30 à 18h30
Tarif : 13 €