Dévoilé en février 2024 du salon CP+, le zoom Panasonic Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS vise à marier polyvalence et qualité d’image. Présenté par le constructeur comme « le zoom le plus compact de sa catégorie », il réussit à intégrer la stabilisation optique. De quoi séduire les utilisateurs d’un hybride en monture L.
Sur le terrain, les performances sont-elles au rendez-vous ? Panasonic réussit-il à livrer le zoom polyvalent idéal ? Voici notre test complet du Panasonic Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS.
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Présentation du Panasonic Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS
Le « zoom de voyage » est un exercice incontournable pour tous les constructeurs d’objectifs. Sa plage focale très étendue (de 28 à 200 mm pour ce zoom Lumix) est un régal pour les photographes en quête de polyvalence. Mais elle incarne aussi un vrai défi technique pour les opticiens, tant les performances optiques doivent être constantes, quelle que soit la focale utilisée.
« Avec cet objectif, nos ingénieurs avaient pour mission d’intégrer toutes les technologies dont nous disposions dans un objectif aussi compact que nos focales fixes à f/1,8 », nous expliquait M. Toshiyuki Tsumura, dans une interview accordée à Phototrend lors du CP+ 2024. Ainsi, la formule optique a été pensée pour réduire considérablement la taille de l’objectif.
Le Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS utilise une formule optique composée de 17 lentilles réparties en 13 groupes. Pour accroître la qualité optique, l’objectif fait la part belle aux éléments spéciaux. Ainsi, l’objectif intègre 1 lentille asphérique, 4 lentilles ED et 1 lentille UHR pour offrir, selon le constructeur, un haut niveau de précision tout en réduisant la taille du zoom.
La mention « Macro » de l’objectif est justifiée par une distance minimale de mise au point de 14 cm seulement. À 28 mm, il offre ainsi un grossissement maximal de 0,5x. Il s’agit davantage de proxiphotographie que de macro, mais ne boudons pas notre plaisir, tant l’objectif permet de s’approcher très près du sujet.
Compacité oblige, ce zoom est forcé à faire quelques compromis notables. D’une part, la focale la plus large est de 28 mm – et non 24 mm comme chez ses concurrents. D’autre part, l’ouverture (glissante) est assurée par un diaphragme circulaire à 9 lamelles… mais l’objectif n’est pas très lumineux : f/4 à 28 mm, f/7,1 à fond de zoom. Un point que Panasonic entend compenser avec la stabilisation optique – qui se combine avec la stabilisation du capteur (système Dual IS 2.0). Le gain maximal doit être de 6,5 stops à 200 mm, proclame Pana.
Enfin, l’autofocus est assuré par une motorisation pas-à-pas, qui doit réussir à coupler réactivité (en photo) et souplesse (en vidéo).
Voici la liste des caractéristiques du Panasonic Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS :
- plage focale : 28-200 mm (équivalent 42-300 mm en APS-C)
- objectif pour capteur plein format
- ouverture max : f/4-7,1
- ouverture min : f/32-f/45
- angle de champ : 75° – 12°
- construction optique : 17 éléments en 13 groupes (dont 1 lentille asphérique, 4 lentilles ED, 1 lentille UHR)
- diaphragme : 9 lamelles, circulaire
- distance minimale de mise au point : 14 cm à 28 mm
- stabilisation d’image : oui, 6,5 stops avec Dual IS 2
- tropicalisation : résistant aux éclaboussures, à la poussière et au froid
- grossissement max : 0,5x (à 28 mm)
- mise au point : motorisation AF pas-à-pas
- diamètre du filtre : 67 mm
- dimensions : ø 77,3 x 93,4 mm (D x L)
- poids : 413 g
- accessoires fournis : bouchons avant et arrière, pare-soleil
- monture compatible : monture L
- prix au lancement : 999 €
Ergonomie et prise en main
Comme indiqué au début de ce test, Panasonic présente son zoom 28-200 mm comme « l’objectif le plus léger et compact de sa catégorie ». Et sur ce point, le constructeur réussit son pari haut la main. Mesurant 9,34 cm de long – pour un diamètre maximal de 7,73 cm, le zoom de Panasonic est aussi compact (ou aussi gros, selon le point de vue !) que les focales fixes Lumix S ouvrant à f/1,8.
Certes, quelques-uns de ses concurrents sont moins larges – mais ils sont souvent plus longs et plus lourds. À titre indicatif, voici un tableau comparatif du gabarit des différents zooms polyvalents (24-200 mm et 28-200 mm) pour hybrides plein format :
Sur le terrain, la compacité de l’objectif est très appréciable, avec un poids de 413 g. Monté sur un petit Lumix S9, le duo ne pèse que 816 g et peut être utilisé pour la photo de rue, en visée tête basse. Avec un Lumix S5 II, le tandem pèse environ 1,15 kg. Sans surprise, l’objectif s’allonge de 6 cm en zoomant.
Le fût adopte une finition très pratique, mais l’ensemble inspire confiance. On apprécie également la présence de joints d’étanchéité : ainsi paré, l’objectif est résistant aux éclaboussures, à la poussière et au froid.
L’objectif adopte des commandes classiques mais utiles. On dispose ainsi de 2 commutateurs, l’un dédié à l’autofocus, l’autre à la stabilisation. La bague de zoom est assez large. Sa course n’est ni trop longue, ni trop courte. Comptez 1/4 de tour pour passer d’une focale extrême à l’autre. En revanche, cette bague manque de souplesse. Dommage.
À l’inverse, la bague de mise au point, située tout à l’avant, s’avère beaucoup trop lisse. En MAP manuelle, le focus peaking manque parfois de précision. On se consolera avec la possibilité de la convertir en bague d’ouverture non-crantée.
Au final, ce zoom polyvalent Panasonic est plutôt plaisant à utiliser. Grâce à son gabarit très réduit, il peut rester en permanence sur votre boîtier. Pour autant, le manque de souplesse de la bague de zoom peut parfois devenir agaçant. De même, les plastiques utilisés sont qualitatifs… mais manquent un peu de raffinement.
Qualité d’image du Panasonic Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS
Nous avons utilisé le Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS sur deux hybrides de Panasonic : le Lumix S5 II et le Lumix S9. Pour mémoire, tous deux utilisent un capteur CMOS plein format de 24,2 Mpx.
N’hésitez pas à cliquer sur chaque image pour l’afficher en qualité optimale.
Sensation de piqué et netteté de l’image
Le comportement de l’objectif est relativement cohérent par rapport à sa plage focale. Le zoom de Panasonic donne le meilleur de lui-même aux focales les plus courtes… à condition de fermer le diaphragme de quelques crans. De même, il faudra avoir conscience des limites de l’objectif à fond de zoom.
Ainsi, de 28 à 50 mm, le piqué est assez élevé au centre dès la pleine ouverture (f/4)… mais les bords sont un peu en retard. L’homogénéité est assez satisfaisante entre f/5,6 et f/8. D’une manière surprenante, les performances au bord de l’image sont excellentes à f/16 – mais la diffraction est présente au centre.
Hélas, ces bons résultats s’estompent dès les focales médianes (de 70 à 100 mm). Le centre de l’image accuse une légère mollesse à l’ouverture maximale (f/5,9). C’est entre f/8 à f/11 que l’homogénéité s’améliore : fermer le diaphragme est nécessaire pour améliorer le rendu de l’image.
Aux focales les plus longues (de 135 à 200 mm), les performances sont en retrait. À la pleine ouverture, le centre manque de piqué, les bords sont assez mous. Rogner dans l’image est un exercice périlleux.
Là encore, les choses s’améliorent entre f/8 et f/11… et deviennent très bonnes à f/16 (!). En clair, mieux vaudra utiliser l’objectif en plein jour qu’en basse lumière…
Sur le terrain, l’objectif s’avère plutôt convaincant… mais le manque de piqué à fond de zoom se fait parfois sentir. En outre, certains photographes pourraient se sentir légèrement frustrés par la focale la plus courte (28 mm), qui est loin d’être aussi large que l’habituelle focale 24 mm des autres zooms de voyage.
Un zoom polyvalent… pas très lumineux
Comment se comporte cet objectif Lumix du côté de l’ouverture ? À la focale la plus courte (28 mm), l’ouverture maximale de f/4 est relativement lumineuse. Hélas, l’objectif ferme très rapidement.
Les plages d’ouverture du Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS s’échelonnent de la manière suivante :
- 28 mm : f/4
- 35 mm : f/4,5
- 50 mm : f/5
- 85 mm : f/5,8
- 100 mm : f/5,9
- 135 mm : f/6,3
- 150 mm : f/6,5
- 180 mm : f/6,9
- 200 mm : f/7,1
D’une part, on remarque que l’objectif « ferme » très tôt… et très rapidement. Comme indiqué ci-dessus, on atteint f/5,9 dès 100 mm. En clair, l’objectif sera beaucoup plus à l’aise par grand soleil. En intérieur ou de nuit, il faudra baisser la vitesse d’obturation… ou monter franchement la sensibilité ISO.
Heureusement, les boîtiers actuels gèrent beaucoup mieux les très hautes sensibilités ISO. Sans oublier que les logiciels de réduction de bruit sont très efficaces.
Distance de mise au point raccourcie
Les fans de téléobjectifs savent bien que les longues focales permettent de séparer aisément le sujet et l’arrière-plan. Hélas, avec le Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS, les résultats sont corrects, sans plus.
Puisque l’objectif « ferme » très rapidement (voir ci-dessus), la séparation des plans n’est pas très impressionnante, même si les transitions sont assez douces. En photo de portrait, on veillera à placer son sujet à bonne distance de tout élément à l’arrière-plan, tant ces derniers peuvent être présents. Autrement dit : puisque ce zoom est très léger, profitez-en pour emporter aussi une petite focale fixe plus lumineuse !
Du côté du bokeh, les résultats sont contrastés. D’un côté, les bulles sont de petite taille (à cause de l’ouverture maximale assez réduite) – sauf si le sujet et l’arrière-plan sont séparés de plusieurs (dizaines) de mètres, comme sur l’image ci-dessous. Toutefois, les bulles de bokeh sont bien rondes et leur pourtour est plutôt doux, même si on peut observer un peu d’oeil de chat sur les bords aux plus grandes ouvertures.
L’objectif se démarque grâce à sa distance de mise au point raccourcie. À 28 mm, on peut placer la lentille frontale à seulement 3 cm du sujet. À fond de zoom, cette distance passe à 50 cm. Un excellent point pour les fans de photos en (très) gros plans de petits objets. D’autant que la moindre source de lumière se transforme en une (toute) petite bulle de bokeh très esthétique. Dommage que le piqué à la pleine ouverture soit en retrait…
Aberrations et distorsions
Du côté des aberrations, l’objectif est un élève… assez moyen. D’une part, l’aberration chromatique n’est pas parfaitement gommée. Une frange violette peut apparaître sur certains motifs – et elle s’avère assez difficile à rattraper au post-traitement. De même, la perte de contraste en contre-jour peut être assez marquée, ce que nous regrettons.
De leur côté, les distorsions sont bien gérées – même si une légère déformation en coussinet demeure visible à partir de 100 mm, même avec la correction automatique appliquée par le boîtier sur les JPEG (et par Lightroom Classic sur les RAW). Évidemment, les distorsions sont largement plus marquées si l’on s’amuse à désactiver ces corrections automatiques. Comme ses concurrents, Panasonic mise bien plus sur une correction logicielle des distorsions que sur une correction optique (plus coûteuse et complexe à mettre en œuvre).
Enfin, le vignetage est bien compensé (grâce aux corrections logicielles mentionnées ci-dessus). À la pleine ouverture, on note cependant un léger assombrissement des bords de l’image. Ce phénomène est particulièrement marqué aux focales les plus courtes. Heureusement, il disparaît en fermant le diaphragme. Entre f/8 et f/11 (où l’on retrouve les meilleures performances optiques), le vignetage est quasi-absent, heureusement.
Autofocus et stabilisation du Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS
Le zoom Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS est équipé d’une motorisation pas-à-pas. D’après Panasonic, cette motorisation AF doit assurer une mise au point rapide et précise, en photo comme en vidéo.
Sur le terrain, les choses sont un peu plus… complexes. Jusqu’à 100 mm environ, la mise au point n’est pas ultra-rapide, mais l’accroche du sujet est globalement efficace – notamment en basse lumière. Malgré une ouverture maximale pas des plus lumineuses, il est donc possible de capturer de belles photos de rue en basse lumière. À ce titre, on mentionnera aussi le silence de fonctionnement de l’objectif.
En revanche, l’AF devient franchement hésitant aux longues focales. À tel point que la mise au point peut être totalement ratée à fond de zoom – y compris sur des sujets statiques et en pleine journée, comme sur la photo ci-dessous.
L’objectif est pleinement compatible avec les modes de détection/suivi du sujet. En photo de portrait, l’accroche de l’œil est efficace. De même, le suivi de véhicules en mouvements ne pose pas de souci particulier, la MAP étant bien calée sur le pare-brise de la machine. Néanmoins, on note quelques légers décalages de la mise au point à fond de zoom.
La stabilisation, quant à elle, est une (très) bonne surprise. D’une part, sa présence sur une optique aussi compacte est remarquable. D’autre part, ses performances sont très bonnes. À 28 mm, nous avons réussi à descendre sans problème à 1/4s – voire à 1s en contrôlant notre respiration. Et à 200 mm, on peut aisément obtenir des photos nettes à 1/5s. Certes, le chiffre communiqué par Panasonic (6,5 stops) était un peu ambitieux, mais les bénéfices de cette stabilisation sont très appréciables sur le terrain.
Retrouvez ci-dessous une galerie de photos capturées avec le Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS :
Face à la concurrence
Pour l’heure, les zooms polyvalents en monture L ne sont pas légion. Sigma ne propose aucun zoom de ce genre. Côté Leica, l’objectif SL le plus polyvalent n’est autre que le Vario-Elmarit 1:2.8-4 / 24-90 ASPH. Ainsi, ce zoom de Panasonic vient combler un “vide” jusqu’alors laissé béant.
Ce « nouveau » zoom 28-200 mm fournit également une alternative pertinente au Lumix S 24-105 mm f/4 Macro OIS. Certes, la plage focale de ce zoom Lumix est (beaucoup) moins étendue à fond de zoom, mais ses performances optiques sont très satisfaisantes. Néanmoins, son encombrement et son poids sont beaucoup plus élevés (ø 84 x 118 mm, 680 g). Il est proposé au tarif de 1159 €.
Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS : compact, polyvalent et stabilisé
Avec ce zoom de voyage, Panasonic livre une optique aux nombreux atouts… mais au bilan contrasté.
En premier lieu, ce zoom 28-200 mm se démarque par sa compacité et sa légèreté (7,7 cm de long replié, 413 g seulement). Monté sur un Lumix S9 ou un S5 II, on obtient un tandem très pertinent et agréable à utiliser. Et, malgré son gabarit réduit, l’objectif réussit à intégrer la stabilisation optique et une protection contre les éléments. Sans oublier le mode « macro » 0,5x, qui permet de s’approcher très près du sujet.
Sans surprise, pour parvenir à une telle compacité, Panasonic a dû consentir à quelques compromis, comme une focale minimale à 28 mm – et non à 24 mm comme sur les zooms concurrents. De même, le plastique utilisé manque de noblesse… et la bague de zoom est un peu dure.
En outre, certaines concessions sont plus regrettables. L’optique manque d’homogénéité, et le piqué à fond de zoom est en berne. L’autofocus se montre parfois hésitant aux longues focales et l’objectif « ferme » très rapidement. À 100 mm, on est déjà à… f/5,9.
Pour autant, ce zoom x7 est un ajout bienvenu à la monture L – où il vient combler un vide assez notable. Conçu pour rester vissé en permanence sur votre hybride Lumix, il pourra vous accompagner honorablement dans toutes vos aventures. D’autant que son tarif est assez doux.
Le Panasonic Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS est disponible au tarif de 999 €. Il est également vendu en kit avec le Lumix S9 au tarif de 2499 €.
Vous pouvez le retrouver chez Digit-Photo, Miss Numérique, Digixo, Camara, Photo-Univers, IPLN, StudioSport, à la Fnac et dans les boutiques spécialisées