Plus que quelques jours avant le début des Jeux Olympiques et Paralympiques ; et si le sport est à l’honneur, la culture n’est pas en reste. Dans le cadre de l’Olympiade Culturelle, plusieurs expositions photographiques en lien avec les jeux sont à découvrir à Paris et en région.
De l’incontournable Raymond Depardon qui s’affiche en grand format dans les rues de Paris, à l’histoire du sport féminin à la BnF en passant par une sélection arlésienne au cœur des archives, voici notre sélection de 10 expositions à découvrir pendant tout l’été 2024.
Sommaire
- Divinement sport de Jacques Henri Lartigue à Polka
- Les championnes à la Galerie Roger Viollet
- Olympisme, une histoire du monde au Palais de la Porte Dorée
- Instants des Jeux, un parcours photographique monumental de Simon et Raymond Depardon
- À nous les stades ! à la BnF
- Le corps entre désir et dépassement d’André Steiner au mahJ
- Vivre le sport au Musée de Bretagne
- Édouard Salmon à Bercy Village
- Le sport à l’épreuve à Arles
- Terrain.s de rêves de Franck Pourcel à Marseille
Divinement sport de Jacques Henri Lartigue à Polka
La Galerie Polka s’inscrit complètement dans la programmation culturelle des JO 2024 avec « Divinement sport », une sélection de photographies de Jacques Henri Lartigue. Il faut voir cette exposition comme une belle introduction aux Jeux Olympiques, justement, puisqu’elle offre le témoignage précieux des débuts de la pratique sportive comme loisir, à l’orée du vingtième siècle.
L’occasion également de découvrir Jacques Henri Lartigue au meilleur de sa pratique : la photographie complètement maitrisée. Les tirages permettent d’apercevoir un noir au blanc au grain précis, avec parfois des flous (d’arrière-plan ou de bougé) qui mettent parfaitement en valeur les sujets photographiés. Attention : l’exposition se termine le 13 juillet.
Informations pratiques :
Divinement sport, Jacques Henri Lartigue
Galerie Polka, Paris
Du 31 mai au 13 juillet 2024
Les championnes à la Galerie Roger Viollet
Il suffit de traverser la Seine pour trouver une exposition à la Galerie Roger-Viollet. En collaboration avec les archives du journal l’Équipe, la galerie retrace l’histoire du sport féminin, mettant en lumière ses débuts difficiles. A l’époque, il fallait se battre pour que la compétition sportive s’ouvre aux femmes, en sollicitant la presse et le public.
On peut d’abord découvrir l’exposition aux abords de la Galerie Roger-Viollet, sur les grilles du Square Gabriel Pierné, avant de trouver les beaux tirages noir et blanc sur les cimaises intérieures. Car en plus de démystifier l’idée alors en vogue du « sexe faible » incapable de prouesses sportives, les images d’archive montrent des regards divers mais tous unis par un sens de l’esthétique et du mouvement alors tout à fait remarquable – la plupart des photographies ont été prises dans l’entre-deux guerres.
Informations pratiques :
Championnes ! Une histoire du sport féminin dans l’entre-deux guerres, une collaboration entre la galerie et L’Équipe
Galerie Roger-Viollet, Paris
Du 13 juin au 14 septembre 2024
Olympisme, une histoire du monde au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 26 avril, le Palais de la Porte Dorée accueille entre ses murs une exposition d’envergure : « Olympisme, une histoire du monde ». À travers un parcours chronologique, l’exposition entend retracer les 130 ans d’évolutions sociales, politiques et culturelles depuis les Jeux Olympiques de 1896 qui s’étaient déroulés à Athènes.
Le musée propose un travail de grande ampleur, avec une sélection de 600 œuvres incluant des documents, des films d’archives, des affiches et bien sûr des photographies. Une manière de réaffirmer, si besoin est, que la photographie et la compétition sportive sont intrinsèquement liées.
On peut découvrir ainsi quelques évènements marquants immortalisés par l’image, comme l’emblématique bain de sang de Melbourne, les premiers Gay Olympics Games, ou les poings gantés de noir de Tommie Smith et John Carlos, en soutien aux Black Panthers. Des athlètes au cœur de l’histoire.
Informations pratiques :
Olympisme, une histoire du monde
Palais de la Porte Dorée, Paris
Du 26 avril au 8 septembre 2024
Instants des Jeux, un parcours photographique monumental de Simon et Raymond Depardon
Difficile d’imaginer une Olympiade photographique sans Raymond Depardon. Celui-ci s’est rendu aux Jeux Olympiques de Tokyo, Mexico, Munich et Montréal entre 1964 et 1976, et y a photographié de nombreuses personnalités mythiques du milieu sportif. Ce sont ces photographies qu’on peut retrouver au fil d’immenses tirages dans les rues de Paris et de Seine Saint-Denis – le parcours, monumental, présente 16 tirages géants (entre 200 et 1000 m2 par toile).
L’esprit sportif, celui du passage de relais, transparaît jusqu’au dispositif, puisque Raymond Depardon et ses photographies argentiques noir et blanc sont accompagnés par son fils Simon Depardon, et ses portraits inédits de l’équipe de France des JO 2024. Le parcours précis est à découvrir sur le site de la Ville de Paris, partenaire de l’évènement.
Informations pratiques :
Instants des jeux de Simon et Raymond Depardon
Ville de Paris, Paris
Du 24 juin au 24 septembre 2024
À nous les stades ! à la BnF
Dans la grande continuité de l’exposition à la Galerie Roger-Viollet, la Bibliothèque nationale de France propose une exposition qui réunit près de 250 documents issus de leur collection : affiches, couvertures de magazines, et évidemment photographies… pour retracer l’histoire de la compétition sportive au féminin. Pour la première fois, les Jeux Olympiques de 2024 atteignent une parité totale, avec un nombre égal de femmes et d’hommes participant aux épreuves.
À l’instar de l’histoire de la condition féminine en France, celle de la participation des femmes aux compétitions sportives est mouvementée. Comme en témoigne la sélection de la BnF, il a fallu lutter pour la création de fédérations féminines au début du vingtième siècle ; une lutte qui continue à l’heure du mouvement #MeToo qui gagne naturellement le milieu sportif. « À nous les stades ! » témoigne autant d’une certaine histoire olympique que d’enjeux tout à fait contemporains.
Informations pratiques :
À nous les stades ! Une histoire du sport au féminin
Bibliothèque nationale de France, Paris
Du 22 mai au 13 octobre 2024
Le corps entre désir et dépassement d’André Steiner au mahJ
Le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme réunit une soixantaine de clichés d’André Steiner (1901-1978). Arrivé à Paris à la fin des années 1920 pour échapper à la montée de l’antisémitisme en Autriche, il se spécialise dans la photographie sportive. À cette époque, Steiner est également champion de décathlon aux Jeux universitaires mondiaux. Membre incontesté du mouvement photographique de la « Nouvelle Vision », André Steiner n’hésite pas à expérimenter et à faire autrement avec le cadre, le point de vue, et la composition de ses images.
Ce mélange entre photographie expérimentale et photographie sportive donne des images d’un très grand esthétisme, à-même de transmettre sa vision du corps représenté comme un manifeste, la représentation d’un idéal. Il s’agit de sculpter le corps de l’homme nouveau, notamment en utilisant la lumière et le cadrage de façon tout à fait novatrice et pour montrer une certaine conception de l’homme. Cet engagement esthétique et politique est à découvrir au Musée d’art et d’histoire du judaïsme jusqu’au 22 septembre 2024.
Informations pratiques :
Le corps entre désir et dépassement, André Steiner
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris
Du 16 mai au 22 septembre 2024
Vivre le sport au Musée de Bretagne
L’heure est venue de quitter Paris, un peu, pour se rendre au Musée de Bretagne qui replace le sport dans son territoire. Une centaine de photographies ont été sélectionnées, notamment issues du Service de l’Inventaire du Patrimoine Culturel à la Région Bretagne consacrée aux architectures sportives bretonnes, des extraits de films de la Cinémathèque de Bretagne, ou encore des images issues de leurs propres collections.
L’exposition est l’occasion idéale, à nouveau, de découvrir les liens étroits qu’entretiennent photographie et pratique sportive, et plus particulièrement la capacité de la photographie à saisir avec précision une action en cours ; immortalisant ainsi le mouvement, jusqu’au burlesque parfois.
Informations pratiques :
Vivre le sport
Musée de Bretagne, Rennes
Du 23 mai 2024 au 23 février 2025
Édouard Salmon à Bercy Village
Prenons de la hauteur avec les photographies aériennes d’Édouard Salmon. Exposées dans les passages de la Cour Saint Émilion, ses clichés sportifs vus du ciel invitent les visiteurs de Bercy Village à redécouvrir les scènes compétitives sous un nouvel angle
Ses photographies révèlent le fort potentiel graphique des rencontres sportives, qu’elles soient footballistiques, cyclistes, ou tennistiques (oui). Intégralement orientées en portrait, les images picturales d’Édouard Salmon célèbrent le mouvement caractéristique de chaque sport représenté, avec un sens esthétique précis, aidé par une composition toujours au cordeau.
Informations pratiques :
Le sport vu du ciel, Édouard Salmon
Bercy Village, Cour Saint Émilion, Paris
Du 18 avril au 15 septembre 2024
Le sport à l’épreuve à Arles
Repartons de Paris pour se diriger vers Arles, où le festival a bien entendu fait en sorte d’inclure le sport à sa programmation. C’est au Musée départemental Arles antique qu’on peut découvrir une partie des collections du Musée Olympique, tributaire d’un patrimoine photographique largement inédit. L’exposition entend revenir sur les liens forts en le sport et l’image, et notamment au rôle prédominant de la photographie dans les mobilisations que de telles compétitions suscitent.
Informations pratiques :
Le sport à l’épreuve, collections du Musée Olympique et de Photo Elysée
Musée départemental Arles antique
Du 1er juillet au 29 septembre 2024
Terrain.s de rêves de Franck Pourcel à Marseille
Non loin d’Arles, Marseille s’affiche aussi aux couleurs des Jeux Olympiques 2024. Le Fort Saint-Nicolas, qui ouvre ses portes au public depuis quelques semaines seulement, accueille le travail de Franck Pourcel dans ses jardins avec une exposition grand format et à ciel ouvert. Pendant plusieurs mois, le photographe est allé à la rencontre des membres de MUST (Marseille United Sport pour Tous·tes), association multisport LGBT+ dont l’objectif est de faire de la pratique sportive un lieu de convivialité, politique et inclusif.
Franck Pourcel est venu écrire l’histoire collective que forme chacune des individualités de l’association, à travers une photographie documentaire attachée à une certaine poésie du quotidien. Une proposition artistique salutaire qui est censée s’inscrire dans le message d’inclusivité proposé par les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024.
Informations pratiques :
Terrain.s de rêves, Franck Pourcel
Citadelle de Marseille, Fort Saint-Nicolas
Du 4 mai au 29 septembre 2024
Bonnes expo, bons JO et bel été. N’hésitez pas à partager les autres expositions photo liées au sport en commentaires.
