Jusqu’au 7 janvier 2024, Deauville accueille la 14e édition de son festival photo Planches Contact où sont invités à exposer 25 photographes français et étrangers, talents reconnus ou émergents de la photographie contemporaine.
Une résidence pour penser l’identité et le territoire normand
10 photographes ont été accueillis en résidence à Deauville durant plusieurs semaines pour témoigner à leur façon d’une perception de l’identité du territoire normand et de son environnement. Le fruit de leur travail est à découvrir dans un parcours d’exposition à ciel ouvert dans la ville et sur les plages deauvillaises comme en intérieur grâce à des accrochages aux Franciscaines et au Point de Vue.
Pour la première fois, le Conservatoire en charge de protéger le littoral a ouvert l’accès de sites protégés à un photographe. Jean-François Spricigo a ramené de sa promenade artistique une série d’images inspirée par la faune et la flore normande.

Jacopo Benassi comme Luca Boffi couplent photographie et performances, laissant l’entrecroisement des médiums ou le tirage photographique sur des toiles semi transparentes grand format décupler leur créativité et l’impact de leur message.
Quant au photographe italien Salvatore Puglia, il a répondu présent à l’invitation des Franciscaines pour revisiter l’œuvre du peintre Eugène Boudin et laisser photographie et peinture s’entremêler. Son travail est à mettre en perspective avec la série de Matt Wilson, inspirée de la lumière changeante du littoral normand et du regard porté sur la région par les peintres impressionnistes.

Pour Elina Brotherus, maisons et paysages normands deviennent le théâtre des vies intimes de personnages que la photographe, adepte de l’autofiction, interprète elle-même.

Non loin de cette vision, Omar Victor Diop adopte lui aussi l’autoportrait pour mettre en scène ses flâneries hivernales unissant photographie, stylisme et création textile dans un Deauville subtilement mélancolique.

La mise en scène de diptyques permet au photographe australien Max Pam d’offrir au public une expérience entre le rêve et la réalité. Photographies originales, archives, collages ou écriture prouvent l’ouverture des photographes à d’autres pratiques artistiques.

Native de Deauville, Margot Wallard ouvre quant à elle au public de Planches Contact les albums de son grand-père, pharmacien et photographe bien connu des locaux.

Un festival de la photographie solidaire
5 photographes sont quant à eux les résidents privilégiés de l’association Photo4food. La vente de ces images permettra le financement de repas pour les plus démunis. Cette année, cette sélection artistique et solidaire est tournée vers les travaux de Carline Bourdelas, Benjamin Decoin, Thomas Jorion, Sandra Matamoros et Julien Mignot.
Ainsi, Carline Bourdelas revisite depuis la Normandie l’œuvre et esthétique proustienne pour unir photographie et littérature grâce à ses images poétiques, questionnements sur le passage du temps et les relations humaines.

Benjamin Decoin offre au public du festival une réflexion en image sur l’essence de la mer, une ode quasi picturale à ce qui la compose et à ses fluctuations. Sandra Matamoros voit quant à elle la puissance destructrice des éléments, une force dévastatrice qu’elle s’attache à mettre en image avec Point de bascule.

Tiraillé entre son amour du paysage et de l’architecture, le photographe Thomas Jorion, les réunit à Deauville avec Océan Minéral, enquête en images sur les vestiges de la guerre laissés au sein des paysages maritimes.

Julien Mignot, que nous avions rencontré en 2018, propose quant à lui des images presque abstraites ayant en commun une réflexion sur l’horizon.

Quater projets invités à rejoindre la sélection
Aux côtés de ces 25 projets nés en résidence ce sont 4 projets invités qui invitent à découvrir Deauville et ses environs au travers de l’image.
Un accrochage XXL sur les plages permet d’amorcer un dialogue entre les images du photographe malien Malick Sidibé, surnommé l’œil de Bamako, et des photographies couleur de Robert Doisneau prises à Palm Springs en 1960.

Le désormais populaire collectif The Anonymous Project propose avec Gone with the wind une sélection d’images faisant du vent leur thème et modèle.

Olivier Goy (fondateur de Photo4food) et Richard Pak se joignent également à cette invitation du festival. L’un met en scène (et en vente) dix années de photographie au profit de la lutte contre la pauvreté tandis que L’Île Naufragée alerte sur les ravages de la pollution pour les espaces insulaires.

5 photographes émergents ont par ailleurs été sélectionnés par le jury présidé par Sarah Moon. Ce Tremplin Jeunes Talents récompense cette année Julia Lê, Ousmane Goïta, Carlo Lombardi, Isabelle Scotta et Sidonie Van der Dries.

En parallèle des expositions en intérieur et extérieur, une riche programmation associe workshops, spectacles, lectures de portfolio, rencontres, ventes aux enchères et remise du prix du concours photo la 25e heure Longines.

Festival Planches Contact, 14e édition
Du 21 octobre 2023 au 7 janvier 2024
Deauville