Pour la première fois en Europe, une rétrospective de l’oeuvre du photographe américain Harold Feinstein, très populaire aux Etats-Unis mais encore méconnu même aujourd’hui sur le Vieux continent, est exposée à la galerie Thierry Bigaignon à Paris. L’occasion d’aller découvrir (ou redécouvrir, pour les connaisseurs) ce grand nom de la photographie et ce regard positif et amusé sur la vie !

Né en 1931 (et décédé en juin 2015), Harold Feinstein a commencé la photographie tôt, à l’âge de 15 ans avec un Rolleiflex. Après avoir quitté l’école à 16 ans, il devient un an plus tard le plus jeune membre de Photo League aux côtés de Sid Grossman.
Plus tard, Edward Steichen, conservateur du Museum of Modern Art (MoMA) de New-York acquiert une de ses photos et il devient alors le plus jeune photographe à intégrer la collection permanente de ce musée réputé.

En servant en Corée en 1952, il a alors l’opportunité de documenter la vie intime et quotidienne des jeunes conscrits et met en avant la fraternité plutôt que l’aspect meurtrier de la guerre. En revenant à New-York il connaît une popularité grandissante et finit par multiplier les expositions.
Alors considéré comme l’enfant prodige de la photographie, notamment de rue, il présente son travail pour la première fois en 1954, à seulement 23 ans, dans le cadre d’une exposition collective au Whitney Museum of American Art. Il bénéficie de sa première exposition personnelle l’année suivante à la Limelight Gallery consacrée à la photographie.

A cette époque, il rencontre le photographe W. Eugene Smith avec qui il collabore à la préparation du « Pittsburgh Project » qui rassemble près de 17 000 photographes capturées par Smith sur une année entière à documenter cette « ville d’acier ». W. Eugene Smith dit de Feinstein à l’époque : « Il est l’un des rares photographes que j’ai connus ou qui m’aient influencé à être capable de révéler sous un angle superbement nouveau, avec autant de force et d’honnêteté, ce qui pour moi relève de l’ordinaire ».
Par la suite, Harold Feinstein se consacre également à l’enseignement, partageant sa passion pour la photographie, notamment à la New York School of Photography dont il est l’un des plus fidèles représentants.

L’oeuvre photographique de Harold Feinstein est considérable et s’étend sur 6 décennies : il y consacre une part essentielle à représenter, de manière personnelle et authentique, le dynamisme et l’exubérance de l’Amérique des années 1940 aux années 1990. Il porte sur sa ville, New-York, ses alentours balnéaires comme Coney Island, ses habitants, un regard espiègle empreint de sensibilité humaniste et d’optimisme.
Que ce soit en noir et blanc ou en couleur, à partir des années 1980, le petit prodige américain explore aussi bien la photographie argentique que numérique et expérimente la photo au scanner. Bien qu’il ait connu de nombreuses publications sur le continent américain, chez LIFE par exemple, et que son oeuvre appartient depuis longtemps à de nombreuses collections privées et collections permanentes de musées, il reste cependant méconnu du grand public en Europe, encore aujourd’hui.

C’est l’une des raisons pour laquelle la galerie Thierry Bigaignon présente cette rétrospective, encourageant à la « renaissance » de ces « chefs d’oeuvre […] trop longtemps restés dans l’ombre ». La première partie de cette exposition se consacre aux débuts du photographe, dans les années 40-50, à travers 35 photographies originales en noir et blanc.




Pour plus d’informations, allez consulter le site de la galerie Thierry Bigaignon.
Informations pratiques
« Harold Feinstein : La rétrospective – 1ère partie – Les années 40 et 50 : L’optimisme »
Du 3 février au 30 avril 2017
Mois de la Photo du Grand Paris, avril 2017 + week-end intense samedi 29 et dimanche 30 avril 2017
Galerie Thierry Bigaignon
Hôtel de Retz, Bâtiment A
9 rue Charlot 75003 Paris
Du mardi au samedi de 12h à 19h.