Récemment, le photographe Genaro Bardy est parti au Rajasthan pour Photographes du Monde. Durant ce voyage photographique, il a emporté avec lui le X100T, dernier compact expert de Fujifilm, pour un test terrain qu’il partage avec nous.
Toutes les photos de ce test ont été prises avec le Fuji X100T au Rajasthan pour Photographes du Monde.
Sommaire
12 novembre 2015 – 12:00 PM
15 kilos dans le dos, Roissy porte une brume que je suis heureux de quitter pour rejoindre quelques passionnés pour l’un de mes plus beaux voyages photo. Avec le matos bien rangé et logé dans le sac a dos, je garde à la main le Fuji X100T que je viens de recevoir. En temps normal c’est mon téléphone qui s’occupe des clichés du quotidien. Mais le X100T ne dérange jamais, ni son utilisateur ni son sujet. Alors il bosse plus souvent, tout le temps à vrai dire, dès que je vois un sujet qui me plait.
Je garde ces clichés habituellement pour moi, mais cette histoire est une histoire d’amour, alors elle sera moins mièvre si elle est illustrée. Car le coup de foudre est instantané, en quelques minutes je le sais déjà, j’adore ce boîtier.
Ce test est en fait une déclaration. Fuji X100T, je t’aime passionnément, et je ne peux pas attendre une minute de plus pour t’emmener avec moi, où tu voudras quand tu voudras. Je t’aime car nous avons la même passion : la photographie.
Je pourrais vous lister toutes les caractéristiques techniques, mais je préfère vous parler de la taille du X100T qui est parfaite, de sa qualité d’image et de ses performances plutôt que de ses menus. Je ne veux pas vous proposer un test exhaustif et détaillé. Surtout pour un boîtier sorti il y a presque un an.
Je ne veux vous parler que de cette rencontre qui fut pour moi une évidence, de son bruit si doux, de sa discrétion, des images qu’il permet. Le Fuji X 100 T ne mérite pas une fiche technique, il mérite une lettre enflammée, une vie faite de sorties impromptues, de moments qui éblouissent et bien sûr d’un hommage : le Fuji X100T rend amoureux de la photographie.
13 novembre 2015 – New Delhi
Je vais éviter de raconter cette journée et ce périple en train vers Jaisalmer, le coeur n’y serait pas vraiment. Vous n’aurez que ces quelques images :
Sui Generis
Le Fuji X100T est unique en son genre, c’est bien simple, il n’a pas de concurrent. C’est un boîtier très compact qui rassemble un capteur APS-C, une optique magnifique équivalente à 35mm en plein format et avec une ouverture maximale F2.0 et un viseur hybride optique/électronique. L’ensemble tient littéralement dans une poche et constitue pour moi le “2ème boîtier” parfait.
Chacun de ces éléments présente bien sûr des avantages et inconvénients, mais comme un jeune amoureux passionné que je suis lors d’une rencontre, je ne vois que ses qualités.
Petit et mignon
Parce que son viseur est décalé, le Fuji X100T est un boîtier très compact qui économise la place d’un système de miroir.
Vous voulez voir exactement votre cadre et l’exposition en temps réel ? Passez en mode de visée électronique. Vous préférez voir un peu plus grand pour anticiper une scène ? Passez en viseur optique. Et comble du luxe, vous voulez le meilleur des deux mondes ? Passez en visée hybride optique/électronique, avec le cadre de la photo simplement surligné en électronique tout en profitant des agréables sensations d’une visée optique.
Une fois essayée, je n’ai plus quitté la visée hybride. Elle évite le léger temps de latence de la visée électronique qui fait perdre de précieux dixièmes de seconde quand vous voulez shooter à la volée, et elle conserve les informations essentielles en surimpression de la visée optique. C’est merveilleux, la visée type “Leica” avec un autofocus ultrarapide… Je ne sais pas si je pourrais vraiment m’en passer maintenant.
Qualité d’image optimale
Le capteur du Fuji X100T est un capteur de taille APS-C, associé à une optique équivalente à 35mm en plein format. J’évoque ces deux caractéristiques en même temps, car elles sont évidemment étroitement liées.
Le capteur n’est pas plein format, ce qui pourrait à priori me heurter en venant du Sony A7, mais puisque l’optique n’est pas interchangeable et qu’elle est parfaitement adaptée au capteur, en plus d’une qualité remarquable, l’association est tout à fait cohérente
L’optique n’est pas interchangeable. Il est important de noter que Fuji propose néanmoins des “lense covers” qui permettent de transformer l’optique en 28mm ou 50mm (équivalent plein format). Mais à bien y réfléchir est-ce vraiment gênant ? Pour mon “2ème boîtier”, qui est le plus souvent le 1er puisque c’est celui que j’emmène partout, j’ai déjà fait ce même choix d’une optique 35mm à ouverture F2.0.
Le 35mm vous permet de quasiment tout faire : de l’architecture au portrait, c’est vraiment la focale qui permet le plus facilement de “zoomer avec les pieds”, c’est la focale fixe transstandard en quelque sorte. Avec une ouverture F2.0 d’une grande qualité, on peut réduire largement la profondeur de champ, le bokeh est superbe et les basses lumières ne lui font pas peur.
Alors j’ai beau avoir la possibilité de changer l’optique sur d’autres boîtiers dits “hybrides”, si je ne m’équipe pas ou ne l’utilise pas dans les faits, à quoi bon ?
Car le bénéfice lui est évident, le Fuji X100T est le boîtier que vous pouvez emmener partout, que vous soyez professionnels ou non. Dans la poche d’une veste, dans une petite poche extérieure d’un sac, dans une pochette à la ceinture si vous n’avez pas peur du ridicule ou si comme moi vous avez 15 kilos dans le dos sur un voyage où la place dans les bagages compte énormément, le FujiX100T est toujours à portée de main.
Si le meilleur appareil photo est celui que vous avez toujours avec vous, considérez sérieusement que le meilleur appareil photo, du point de vue du rapport qualité d’image / compacité / prix, c’est peut être bien celui-là.
Car la qualité d’image les amis, la qualité d’image… mamma mia… Les seuls qui tiennent pour moi la comparaison avec ma petite expérience sont les boîtiers Leica (10x plus cher) ou Sony A7 (prix équivalent pour la première génération, mais sans optique… Et un 35mm F2.0 n’est pas donné). Et si vous ajoutez à cela la visée hybride qui prend le meilleur des 2 mondes (optique pour Leica, électronique pour Sony), avec un autofocus très rapide, le choix n’est même plus cornélien. Il est évident : le Fuji X100T a tout pour lui.
Rapide et silencieux
Si vous aimez la photographie de rue, le reportage ou le voyage, la vitesse d’exécution, de mise au point et le silence du Fuji X100T sont des éléments importants pour pouvoir être repéré le plus tard possible. Si le photographe est un chasseur, le photographe de voyage est un sniper ou un furtif. Avec cette focale, vous êtes au plus proche de votre sujet, la furtivité est donc cruciale.
Et le Fuji X100T, c’est le silence absolu. Moi qui suis habitué au gros ‘clac’ du Sony A7, je sais que je n’ai pas le droit à une 2ème chance. Avec le X100T, il peut se passer 30 secondes avant que je sois repéré. Et en 30 secondes, j’ai largement le temps de capturer la scène qui m’intéresse. Je découvre une liberté totalement nouvelle, et je dois dire assez jouissive.
Le boîtier étant léger, la prise de vue n’est jamais une agression, très rarement même une gêne pour les personnes que je rencontre. Je n’ai qu’à me concentrer sur ma photo, sa composition, l’instant que j’anticipe parfois, l’histoire que je veux raconter. Quel plaisir !
24 Novembre 2015 – Chandrabagha
La procession traverse la ville de Jhalawar vers la rivière de Chandrabhaga pour un pèlerinage hindi parmi les plus spectaculaires du Rajasthan. Les saris fendent la foule, les danseurs ne blessent personne malgré leurs acrobaties, je suis pris par un tourbillon jusqu’au soir… Et personne ou presque ne me voit photographier.
Fuji X100T : compact expert idéal pour le voyage reportage
Il est difficile de trouver des défauts au X100T. La nouvelle version du compact expert de Fujifilm a corrigé tout ce qui pouvait bloquer dans ses anciennes versions, notamment la vitesse de mise au point.
Le X100T de Fujifilm est vraiment un boitier à part, tout seul dans sa catégorie sans véritable concurrence. Avec une optique exceptionnelle, une focale équivalente à 35mm, une ouverture suffisante pour capturer dans toutes les conditions imaginables dans un boitier extrêmement compact et sa nouvelle visée hybride que j’ai trouvée révolutionnaire, le X100T rassemble le meilleur de 2 mondes que je croyais antinomiques. La photographie « à l’ancienne » de l’argentique des viewfinders mythiques de Leica et la qualité et la vitesse d’exécution des boitiers modernes.
Côté contrôle de l’appareil et capacités techniques (et budget aussi…), on se trouve clairement dans une catégorie experte. Car une optique fixe 35mm à +1000€ correspond plus à un deuxième boitier pour des professionnels. Mais un amateur qui ne souhaiterait pas investir dans une collection d’optiques ferait aussi un excellent achat pour un premier boitier, le X100T est adapté à toutes les situations.
Le Fuji X100T (disponible d’occasion sur MPB) me semble s’adresser aux experts ou au 2ème boîtier des pros. C’est clairement ce marché, limité reconnaissons-le, qui est visé. Mais si vous aimez le reportage, le voyage, l’instantané, la furtivité, avec une qualité d’image optimale… ne réfléchissez pas, foncez.
A propos de l’auteur : Genaro Bardy est un photographe freelance et story-teller basé à Paris, France. Il explore la photographie documentaire, le photojournalisme ainsi que la photo de voyage et de rue. Retrouvez son travail et ses articles sur son site. Cet article a également été publié à cette adresse.