Après de long mois de rumeurs et une annonce à le rentrée, le Nikon D600 est venu chambouler le marché des reflex haut de gamme, offrant pour la première fois un capteur full-frame pour un prix avoisinant les 2000€ (voici les spécifications détaillées). Nous l’avons pris en main en septembre dernier, mais depuis nous avons pu le tester en profondeur.
Nikon nous a d’abord prêté un exemplaire quelques jours et cela tombait à pic : je partais un week end à Berlin et j’ai pu prendre en main et découvrir cet appareil pendant ces 3 jours de vacances. Puis c’est Emmanuel qui a craqué, faisant le grand saut depuis son « petit » D40x vers le Full-Frame. Deux expériences différentes pour deux retours d’expérience.
Un week end berlinois pour découvrir le D600
Avant de vous parler du Nikon D600 il est intéressant de préciser quel boîtier j’utilise : un D7100, avec lequel je jongle entre l’optique standard 18-105 et mon optique fixe 50mm. Un appareil performant et facile d’utilisation, que ce soit en full auto ou au contraire en manuel. C’est également un appareil au volume moyen, ni compact et léger, ni gros et lourd. Un bon compromis en quelque sorte, à mes yeux en tout cas.
Cela permet d’expliquer mes premières impressions lorsque j’ai commencé à prendre en main le D600 et à shooter. Il est en effet quasiment du même volume, à peine plus gros (et bien plus petit que le D800). Plus arrondi, il est aussi mieux fini. Les boutons tombent bien sous les doigts, les Nikonistes ne seront pas dépaysés. Le poids est légèrement supérieur, mais cela reste tout à fait supportable pour de longues balades.
J’ai passé le week end avec l’optique du kit, le 24-85 mm f/3,5-4,5. Intermédiaire entre les optiques moyennes du format DX et le haut de gamme FX à 2,8, cet objectif est à la fois pratique (pas trop gros ou lourd, avec une focale polyvalente) et suffisamment ouvert pour la plupart des situations. Avouons cependant que l’on atteint pas le piqué du 24-70 f/2,8, mais le contraire serait étonnant.
La première baffe que j’ai prise en shootant concerne le viseur : 100%, il est surtout bien plus grand que sur les appareils APS-C. Quel bonheur ! La prise en main et les premiers réglages réalisés, j’ai commencé à prendre des photos pour immortaliser mes découvertes dans cette ville allemande pleine de surprises. Comme cet appareil finalement : facile, rapide, efficace en mode automatique, voici un appareil haut de gamme qui sera tout aussi bon en vacances lorsque vous ne voudrez pas réfléchir à autre chose que votre cadrage. Un bon point pour la polyvalence de son utilisation, surtout pour sa cible d’amateurs passionnés ne souhaitant pas constamment réfléchir à tous les paramètres de leur photo.
Cependant, il est très facile de débrayer l’assistance et de comprendre que cet appareil est aussi à l’aise en manuel ou semi-manuel (A ou S). Et surtout, au delà de l’ergonomie, c’est le résultat qui me surprend : le piqué global des photos, le niveau de détail, l’absence de bruit en montant en sensibilité…
Place aux photos, toutes prises avec le kit d’origine. N’hésitez pas à cliquer sur chacune d’elles pour les voir en grand. Je précise également à chaque fois si l’image est brute ou retouchée.






Le D600 au quotidien
Comme Roman l’indiquait, il est nécessaire de préciser nos usages avant de comparer. J’utilisais un Nikon D40X avec l’excellent 35mm 1.8G DX, il est clair que la transition est de taille. J’ajouterais également que mes usages en terme de photo sont assez spécifiques : toujours en manuel, pas de vidéos ou encore pas de retouche sur l’appareil. Je n’utilise donc qu’une petite partie des fonctionnalités du D600.
Le poids et la taille peuvent sembler un handicap surtout comparé à un D40X, c’était une de mes craintes et je dois admettre qu’il n’en est rien. Certes le D600 est plus volumineux, mais quel que soit le reflex, vous ne pouvez pas le mettre dans votre poche : j’utilise donc toujours le même sac. Je dirais même qu’il me sera difficile de revenir à un appareil plus petit car la prise en main et la stabilité sont bien meilleures. Je rejoins ainsi Roman sur la prise en main, le viseur et l’ergonomie de façon générale.
Au sujet de la qualité des images, le full frame est une vraie différence et la vraie bonne surprise est la sensibilité. J’ai l’habitude de shooter dans des endroits très sombres, j’ai été surpris de voir qu’à 2500 iso et même à 3200 iso, la qualité reste très bonne. Cela permet vraiment d’exploiter de nouvelles images avec un bon rendu, comme des mouvements dans l’obscurité par exemple.
Le D600 possède beaucoup d’options, à vrai dire peut-être trop pour mon usage. Je n’utilise qu’une toute petite partie de son potentiel, mais toutes ces options le rendent complexe à utiliser. J’aurais aimé par exemple que l’iso puisse se régler directement à la main droite (à la place de la mesure matricielle), ce qui évite à la main gauche qui tient l’objectif de se déplacer. Certains réglages sont peu intuitifs, comme le paramétrage des zones AF ou encore l’inversion des boutons zoom/dézoom par rapport au D40x.
Voici maintenant des exemples de photographies avec le Nikon D600 – objectif : Nikkor 28mm f2 AIS





Conclusion
Dans nos 2 expériences, nous avons confirmé que le D600 est un excellent choix si l’on cherche à passer à un reflex full frame. Le poids/volume est très raisonnable (pour ce type d’appareil), la qualité est au rendez-vous avec une bonne sensibilité. Le D600 a beaucoup d’options qui lui donne une grande polyvalence d’utilisation (même si pour Emmanuel certains réglages sont complexes à maîtriser et certains boutons sont mal placés).
Pour conclure sur l’aspect financier, un des points forts finalement est peut-être le prix : on le trouve à moins de 2000€, une somme plus que coquette mais auparavant inimaginable pour ce niveau de finition et de qualité d’image. En revanche, l’écart de prix se ressert entre le D800 (avoisinant les 2000€ sur certains sites) et le D600, ce qui rend le choix moins évident pour ceux à la recherche du meilleur capteur.