Pour le Mercredi Pratique de cette semaine, je vous propose un article complémentaire aux précédents qui abordent en partie les questions des flashs et de leurs utilisations (MP #43 : Photographier des gouttes d’eau, MP #34 : Comprendre et utiliser le fill-in, MP #32 : Choisir et bien utiliser son flash).
Dans cet article nous allons aborder certains détails techniques pour améliorer la diffusion ou la concentration de la lumière, et ainsi, en fonction de votre besoin, mieux maîtriser la lumière produite par votre flash.
Petit lexique pour bien commencer
- Snoot, c’est un élément que l’on rajoute sur le flash pour concentrer la lumière. Cet élément peut avoir différentes formes et différentes longueurs. Sur l’illustration juste au dessus, c’est un « snoot » rectangulaire qui a été utilisé sur la photo de gauche (reportez-vous à la fin de l’article pour apprendre à en réaliser vous même).
- Grid, c’est un élément – souvent rajouté au bout d’un « snoot » – qui permet de rendre le rayon de lumière encore plus directif.
- Diffuseur, comme son nom l’indique, c’est tout l’opposé des deux éléments ci-dessus. Celui-ci permet au contraire de diffuser au maximum la lumière de manière omnidirectionnelle.
Nous avons déjà vu dans le MP #34 à quel point le flash est important, même en plein jour, et dans le MP #32 que les flashs de reportage dits « cobra » étaient les plus polyvalents. Nous allons donc nous attarder un peu plus sur ces derniers.
Toutefois, les utilisateurs de flashs intégrés ne sont pas en reste, il existe plusieurs solutions pour améliorer la diffusion du flash. En revanche rien de bien officiel pour les « snoots », sans doute car l’intérêt semble très limité.
Pourquoi augmenter ou diminuer la diffusion de son flash
Ne vous êtes-vous jamais plaint des lumières trop fortes et des ombres trop dures sur vos clichés pris sur la plage à 14h en juillet à Saint-Trop’ ? Non ? Ou au moins une situation équivalente peut-être. C’est parce qu’à ce moment là le soleil ne représente pas moins qu’un énorme flash très puissant et très directif. Les ombres sont alors très marquées et les contrastes très prononcés. Lorsqu’un nuage passe devant le soleil, il diffuse la lumière, qui devient alors plus douce et plus équilibrée.
Les contrastes sont trop prononcés. La photo est à contre-jour. Il aurait fallu utiliser un flash pour du « fill-in »
Lorsque vous utilisez votre flash en « fill-in » ou en portrait studio, l’effet le plus désirable est très souvent une photo homogène à la lumière équilibrée. Pour cela il faut un diffuseur.
Lorsque vous utilisez votre flash pour prendre en photo une ou plusieurs personnes en intérieur, il est toujours difficile d’éviter l’ombre portée de la personne sur le mur qui devient alors bien blanc, ou les ombres trop marquées sur le visage. Pour cela aussi il vous faut un diffuseur.
Ou aussi lorsque vous voulez prendre une photo d’ambiance dont le premier plan est trop sombre. Sans diffuser la lumière vous perdrez toutes les couleurs de l’ambiance de la pièce et le premier plan sera presque brulé.
Le matériel de diffusion
Un diffuseur de lumière peut se matérialiser sous différentes formes. Sur certains flash haut de gamme il existe un morceau de plastique amovible muni de sortes de picots (1). Ces picots vont diffuser la lumière. C’est pratique car intégré au flash. C’est très souvent accompagné d’une carte blanche extractable (2) qui sert alors de réflecteur et permet de diriger la tête du flash vers le plafond ou tout autre mur. Mur, qui à son tour servira de réflecteur, et donc de diffuseur. Vous aurez alors une lumière d’ambiance relevée, chaleureuse et homogène.
Toute l’image est bien exposée. L’action est figée, les ombres ne sont pas apparentes. On conserve la chaleur de la lumière et l’ambiance de la pièce du fond grace à un diffuseur Gary Fong.
D’autres modèles plus efficaces et plus ou moins encombrants existent. Il y a le demi-bloc de plastique opaque (3) qui recouvre la tête du flash, à faible coût, faible encombrement, et surtout discret. J’ai personnellement investi dans un Gary Fong opaque avec dôme opaque (4). Redoutable d’efficacité, mais vraiment pas discret. Ou sinon vous pouvez faire le votre avec du carton et du papier calque par exemple. Lors de mes premiers tests de portraits j’avais utilisé une boîte à chaussure avec une feuille de papier classique. Quasiment ce qu’il y a de moins cher, et réellement efficace.
Les diffuseurs les plus courants.
La boîte à chaussure
Le snoot
L’utilisation d’un snoot est moins fréquente, je m’étendrais donc moins sur le sujet.
Comme nous l’avons vu un peu plus tôt, un snoot permet d’isoler de manière très précise le sujet éclairé. Le principe est simple, on glisse la tête du flash dans un tube, qui concentre le flux de lumière.
Majoritairement utilisé en portrait, il peut servir à créer une zone lumineuse sur le fond derrière le sujet, déboucher des ombres à un endroit très précis de la photo, ou encore mieux, avec l’utilisation de plastique colorés de créer plusieurs zones de couleurs différentes.
Il existe des versions dans le commerce, mais vous pouvez créer le votre avec un peu de scotch et une boîte de céréale. (Pour les curieux il y a quelques liens à ce sujet à la fin de l’article).
Avantages et inconvénients des diffuseurs et des snoots
Avantages des diffuseurs :
- permet d’adoucir la lumière émise par le flash
- permet de réduir les ombres portées, d’un objet, d’un corps, ou sur un visage (en portrait, un défaut cutané = une ombre)
- permet de conserver l’ambiance de la pièce, la couleur et la chaleur de la lumière
Inconvénients d’un diffuseur :
- la puissance du flash est réduite
- l’encombrement dans le sac est augmenté
- il devient quasiment plus possible d’éclairer le sujet pour le faire ressortir de la photo
Avantages du snoot :
- permet de concentrer très précisément la lumière à un endroit ou dans une direction précise
- permet de créer des effets de lumière sans éclairer une large zone
- permet de créer artificiellement un rayon de soleil par exemple
Inconvénients d’un snoot :
- il faut de la pratique pour l’utiliser comme on le souhaite
- contraignant à utiliser en extérieur
- vous ne pourrez créer qu’un point ou rayon de lumière par flash
Maintenant que vous commencez sans doute à comprendre les moyens que vous pouvez mettre en œuvre pour améliorer vos photos au flash, il ne reste plus que quelques éléments à prendre en compte. Par rapport à ce qui a été évoqué précédemment, n’oubliez jamais que chaque mur de la pièce ou vous vous situez représente un réflecteur. Un réflecteur dont les propriétés changent par rapport à votre position dans la pièce, à la hauteur sous plafond, au type de revêtement et à la couleur des murs, s’ils sont mats ou brillants, etc.
Vous l’aurez compris, vous pourrez vous retrouver dans des situations ou vous n’arrivez pas à vos fins, mais après quelques essais les résultats sont rapidement gratifiants.
En fonction de la tonalité que l’on veut donner à la photo (chaude ou froide) on peut utiliser un diffuseur de lumière coloré. A l’image des modèles de Gary Fong par exemple qui sont transparents, opaques, argentés, dorés.
Quelques erreurs a éviter
- Utilisez un diffuseur dans une pièce trop grande ou avec trop de surface non réfléchissante (plafond trop haut par exemple).
- Pensez a utiliser votre flash et son diffuseur, même en plein soleil (on ne le dira jamais assez). Si votre flash le permet utilisez le mode « high speed » – chez canon-, qui permet de forcer la synchro en gardant la priorité (ouverture ou vitesse) comme ça a été abordé dans un des Mercredi Pratique précédent.
Et maintenant : DIY !
– black straws snoot grid part 1
– black straws snoot grid part 2
– black straws snoot grid colored
Je l’avais dit, et je n’ai pas oublié, les possesseurs de flashs intégrés ne sont pas en reste : vous aussi vous pouvez faire votre diffuseur avec une balle de ping pong ou une boîte de pellicule.
Un diffuseur pour flash popup
Ou une balle de ping pong ou une boîte de pellicule
N’hésitez pas à nous faire part de votre expérience.