En voilà un appareil étonnant et en rupture ! Serait-on face au meilleur mélange entre un compact tenant dans la poche et un hybride à objectif interchangeable ? C’est en tout cas la promesse de Panasonic avec son Lumix GM1, un tout petit hybride au capteur micro 4/3 qui a tout d’un grand. Nous n’avons pas manqué l’occasion de tester par nous-même, comme nous l’avions fait pour son grand frère le Lumix DMC-GX7.
Et pour la première fois, Phototrend a décidé de réaliser un test croisé avec un lecteur. Plutôt que de ne proposer que notre avis, nous avons prêté le GM1 pendant une semaine à Nicolas : son ressenti est disponible dans son test.
Prise en main et ergonomie
Commençons cet essai en se penchant sur toutes les caractéristiques de l’appareil et de son écosystème.
Encombrement
C’est peu dire que le GM1 est petit : difficile de mesurer à quel point c’est vrai en se contentant de lire les avis en ligne. On peut s’en faire une idée certes, mais vous ne comprendrez qu’en le prenant en main.
Pour se donner une idée, Camera Size est un service toujours aussi pratique ! Voici donc le GM1 face à son concurrent compact (Sony RX100III), à son grand frère (Panasonic GX7) et à un petit reflex (Nikon D3300).






Dans mon cas, je l’ai récupéré de Nicolas après sa semaine de test. Avant de le sortir de son petit sac, il me prévient : “Tu vas voir, c’est un hybride très compact”. Une fois saisi, on comprend que ce format est un game changer, un élément clef de réussite qui peut, à prestations égales, faire pencher la balance vers cet appareil lors d’un achat.
Ses détracteurs diront qu’à l’inverse d’un compact il ne tient pas dans la poche et ils auront raison. Le boîtier est réellement très compact mais l’objectif dépasse de quelques centimètres. Pourtant, cet objectif ne démérite pas : rétractable, sa longueur classique en utilisation devient une fois fermée à peine plus épaisse que le corps de l’appareil. Cet exploit nous a permis d’emporter le GM1 partout : si la poche du jean ne convient pas, celle d’une veste ou d’un manteau fait parfaitement l’affaire, de même qu’un petit sac en bandoulière, qu’un sac à main (homme ou femme !), qu’un petit sac à dos etc… jamais je me suis demandé si je prenais ou non l’appareil du fait de son encombrement.
Le corps de l’appareil est également assez compact, l’écran de 3 pouces (7,62 cm) prenant quasiment toute la surface. C’est très agréable à l’usage mais la place pour le pouce droit est parfois un peu juste, surtout pour les grandes mains. Il faut une petite adaptation puis on prend le ”coup » de pincer l’appareil entre le pouce et 1 à 2 doigts, l’index restant libre pour déclencher.
A l’usage, j’ai surtout utilisé l’appareil à deux mains : plus stable, cela permet de libérer le pouce droit qui peut alors modifier les réglages. Nous y reviendrons plus bas en détail.
Design et finition
La face avant et son effet cuir charme l’oeil et le métal alimente ce petit côté rétro – bien à la mode ces dernières années.
Le design général est une réussite : sobre et simple, il dégage une impression de solidité rassurante pour sa taille. L’assemblage ne bouge pas, à part la molette arrière qui nous a semblé plus en retrait, nous jouant même parfois des tours lors de la prise de vue. Les boutons, bien qu’un peu petits, tombent bien sous la main et surtout la plupart des réglages sont rapidement accessibles : c’est très appréciable au vu de la petite taille de l’appareil.
L’écran est également une réussite et le tactile apporte une vraie valeur ajoutée pour ce tout petit hybride, donnant accès rapidement à des réglages complets. Dommage qu’il soit si peu lisible en pleine lumière : on ressent alors fortement le manque du viseur.
Objectifs
Panasonic propose son petit GM1 en kit avec un 12–32 mm f/3,5–5,6 (soit l’équivalent 24×36 d’un 24–64mm). Une focale à tout faire pratique et très compact, c’est à nos yeux le compagnon idéal si la mobilité est votre critère de choix : la photo urbaine est alors très confortable !
Cela peut naturellement être un peu court pour certains d’entre vous ou pas assez lumineux dans certains contextes et/ou usages. Mais c’est tout l’avantage de la gamme des hybrides micro 4/3 de Panasonic et Olympus, avec un choix d’objectifs très large.
Nous avons par exemple essayé ce GM1 avec un 20 mm ouvrant à f/1,7. La qualité est alors un – vrai – cran au dessus et surtout les ambiances peu lumineuses seront moins difficiles à capturer. En revanche la compacité n’est pas supérieur, voir même plus importante : si l’épaisseur est semblable, le 20 mm n’a pas été conçu pour ce tout petit GM1 et il est trop haut, dépassant au dessous de l’appareil.

Pour aller plus loin, vous pouvez également investir dans une focale plus puissante et vous tourner vers un zoom Panasonic 45-175 mm f/4-5,6, bon compromis de compacité et de prix pour ce GM1.
Options et accessoires
Le GM1 n’a pas de griffe pour des accessoires mais il bénéficie pour compenser d’un flash intégré, disponible sur le haut à gauche de l’appareil. Petit, il sera pratique pour déboucher une photo ou immortaliser un moment important, mais il ne faut pas en attendre beaucoup plus. Ce n’est pas un appareil prévu pour être “étendu” : il va à l’essentiel, à vous d’anticiper si ça sera un avantage ou une frustration à l’usage.
Finissons sur la batterie : il ne faut pas attendre de miracle et il sera indispensable de recharger votre appareil tous les soirs. Les photographes prenant beaucoup de photos par jour seront quasiment obligés de passer par l’achat d’une 2e batterie pour être sûr de finir leur journée : la première tiendra entre 200 et 250 images, selon votre usage de l’écran et des réglages.
Performances et qualité d’image
Performance
Le coeur du sujet est bien de savoir comment cet appareil se comporte à l’usage. Avant de vous parler du résultat, attardons-nous sur les performances et l’efficacité de ce petit Panasonic.
Tout d’abord il est suffisamment rapide à s’allumer. On n’est pas encore sur les chronos records des reflex mais il est opérationnel après à peine 1 seconde et quelques. Ensuite la navigation dans les menus, épaulée par l’écran tactile, se fait toujours de manière fluide, à l’image d’un smartphone (sans la simplicité malheureusement). L’autofocus est efficace et il est rare de le prendre à défaut – il ne faiblit que quand la lumière baisse fortement.
Côté boutons et accès aux réglages rapides, les amateurs sont servis : malgré sa taille de guêpe, le GM1 donne un accès à la balance des blancs, à l’exposition, au mode de déclenchement et au format d’image. En plus, un bouton Fn est paramétrable sur le dessus, au centre de la molette permettant de choisir le mode de mise au point (mise au point manuelle inclue, naturellement). Tous ces boutons physiques sont complétés de “boutons” tactiles sur l’écran. Cet ensemble permet de jouer avec le GM1 (presque) comme avec un appareil normal : tout est disponible, bien que légèrement moins facile à exploiter que sur un reflex aux multiples boutons.
Les capacités techniques de cette bombinette offrent donc une expérience très agréable sur le terrain et les performances sont au rendez-vous. Qu’en est-il des photos ?
Qualité d’image
Le capteur micro 4/3 du GM1 est le même que celui de son grand frère le GX7 que nous avions déjà testé en début d’année et nous n’avons pas eu de réelle surprise, en bien comme en mal. On sent cependant que l’objectif du kit n’est pas aussi performant que certaines focales fixes mais on se console sur l’aspect très compact éteint et plus polyvalent.
Ce qui était vrai pour le GX7 l’est toujours ici (avec pour le GM1 l’avantage d’une taille bien réduite !) : qualité d’image d’un très bon niveau, avec un piqué satisfaisant quand il est équipé de l’objectif du kit (meilleur avec une focale fixe évidemment), montée en ISO tout à fait acceptable et suffisante dans la plupart des situations.
Pour vous en convaincre, voici une sélection de photos prises dans des situations différentes. J’ai volontairement choisi de ne pas faire de retouche pour mieux se rendre compte des images, mais il ne faut pas oublier qu’il est facile en post production de leur donner un peu plus de pep’s. Enfin vous pouvez cliquer sur chaque image pour la voir en grand et vérifier par vous même les détails captés par l’appareil.










Il est également intéressant de voir ce que ce petit hybride produit dans des conditions plus difficiles, notamment lorsque la lumière se fait plus rare. Pour les deux premières images, vous pouvez télécharger le fichier source (format DNG d’Adobe) pour approfondir les performances de l’appareil.

Télécharger le fichier RAW

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Les résultats sont bons, avec un bruit limité jusqu’à 1600 ISO. Il est aussi possible d’exploiter des fichiers au delà avec un bon retraitement, mais à partir de 3200 il devient délicat de faire abstraction des limites du micro 4/3.
Avec le pancake Panasonic Lumix G 20mm f/1,7, ce petit GM1 perd en polyvalence (et en compacité, le pancake était légèrement pus haut que l’appareil), mais il gagne fortement en piqué, bokeh et qualité d’image en général. Voici donc une sélection d’images prises avec cette optique, là aussi sans retouche. Pour la première image, vous pouvez télécharger le fichier source (format DNG d’Adobe) pour approfondir les performances de l’appareil.

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Un hybride riquiqui mais très complet
Le Panasonic Lumix GM1 impressionne par sa petite taille lors de sa première prise en main et c’est mérité : voilà enfin un hybride capable de faire de l’ombre aux compacts !
Très complet, ce GM1 peut être utilisé aussi bien en automatique par un débutant en photo qu’en tout manuel par un amateur passionné. Peu de défauts (batterie faiblarde, roue codeuse capricieuse, absence de viseur…) viennent ternir le tableau : c’est une réussite.
Il conviendra particulièrement aux photographes préférant avoir des optiques dédiées, ceux ne changeant jamais l’objectif du kit pouvant potentiellement préférer un RX100.
Pour conclure, le prix de ce GM1 est assez compétitif au regard de ses performances. On le trouve ainsi à 600€, un prix intéressant pour un modèle aussi complet.
Enfin l’avis de Nicolas sur ce GM1 est publié, avec son analyse d’une poignée de photos, et en particulier l’hybride équipé d’un télézoom et d’un Voigtlander très lumineux !