L’actualité photographique et culturelle de cette fin d’année met en lumière un parcours hors du commun : celui de Karimeh Abbud (1893 – 1940). À Marseille, du 4 décembre au 12 janvier, l’espace galerie de la librairie Maupetit rend hommage l’une des rares photographe palestinienne à avoir saisi son pays et les siens dans la première partie du XXème. Un hommage souligné par les Éditions Images Plurielles qui lui consacrent une première monographie.

Une pionnière de la photographie en Palestine
Née en 1893 à Bethléem, Karimeh Abbud reçoit son tout premier appareil photo à ses 17 ans. Elle exerce naturellement son œil dans la sphère intime, photographiant famille et amis avant de progressivement inclure des paysages de Palestine, scènes religieuses et des mises en scène ses autoportraits en tenue traditionnelle, au puit ou sous un olivier, à ses albums.

Pionnière de l’image parvenant à se faire une place dans une pratique encore majoritairement masculine, Karimeh Abbud ouvre son propre studio photographique à Nazareth en 1930. Le succès est au rendez-vous. Portraits collectifs ou individuels sont alors signés « Karimeh Abbud – Lady Photographer » en langue arabe et anglaise.


Grâce à ces images c’est un rare panorama de la Palestine d’avant 1948 qui s’offre à nos yeux. S’y déploient à la fois sa scène intellectuelle et culturelle mais aussi la vie ouvrière d’avant la « Nakba » de 1948 (« catastrophe » faisant référence à la défaite des pays arabes lors de la première guerre israélo-arabe et à l’exode palestinien de 1948).

Mémoire retrouvée
Oublié, son nom aurait pu ne jamais ressurgir. En 2006 une collection de cartes postales portant le tampon « Karimeh Abbud – Lady Photographer » est découverte dans un quartier de Jérusalem, autrefois zone palestinienne prospère. C’est ainsi qu’est retrouvée la mémoire de la première femme photographe de Palestine et du Moyen-Orient.

Une première biographie, publiée en 2013 et rééditée en 2018, puis 2 courts-métrages et un documentaire lui ont été consacrés. Une rue et un square ont été rebaptisés en son nom, inscrivant définitivement le nom de la lady photographer de Palestine dans la pierre.
Retrouvée et enfin dévoilée au public, les photographies prises par Karimeh Abbud de 1920 à 1940 sont aujourd’hui rassemblées dans une monographie trilingue français-anglais-arabe imaginée par Éditions Images Plurielles en coédition avec Barzkh.

200 clichés sont mis en lumière par une biographie signée par Ahmed Mrowat, chercheur et fondateur du centre de conservation Nazareth Archives Project dont les 10 années de recherche ont permis de collecter les photographies et informations dont l’on dispose aujourd’hui sur cette pionnière. La préface est quant à elle signée par l’historienne franco-palestinienne Sandrine Mansour.


L’ouvrage Karimeh Abbud, Images de Palestine (couverture souple, 248 pages, 21 x 27 cm) est à découvrir sur le site des éditions Images Plurielles et à la Fnac au tarif de 39 €.
À Marseille, c‘est sur La Canebière, dans l’espace galerie de la librairie Maupetit que s’exposent une sélection de ce précieux témoignage visuel à l’occasion de l’exposition Karimed Abbud, Images de Palestine à découvrir jusqu’au 12 janvier 2026.

Informations pratiques :
Karimed Abbud, Images de Palestine
Librairie Maupetit
Du 4 décembre au 12 janvier 2026
142 la Canebière, 13001 Marseille
de 10h à 19h
Entrée libre



