Dévoilé en juin 2024, mais commercialisé seulement depuis août 2025, le moniteur Asus ProArt 6K PA32QCV se distingue par sa dalle 32 pouces 6K très lumineuse. Pensé pour les photographes, les vidéastes et les créateurs de contenu, cet écran offre une large couverture de différents espaces colorimétriques, ainsi qu’un hub USB assez complet.
Sa définition très élevée fait de ce moniteur une alternative intéressante aux écrans Apple. Mais est-ce suffisant pour qu’il soit réellement pertinent ? La réponse dans notre test complet de l’écran Asus ProArt 6K PA32QCV.
Sommaire
Présentation du Asus ProArt 6K PA32QCV
Fondé à la fin des années 1980 par des anciens de Acer, le groupe taïwanais Asus est bien connu dans le milieu de l’informatique et dispose d’un catalogue très varié de produits. Outre des ordinateurs, des cartes mères et des smartphones, la société produit de nombreux écrans, dont une gamme pensée pour les spécialistes de l’image, nommée ProArt.
Avec le ProArt 6K PA32QCV, Asus entend propose un grand écran 32 pouces très défini, capable de rivaliser avec des moniteurs tel l’Apple Studio Display – et sa dalle 5K « seulement ». Le PA32QCV mise aussi sur une colorimétrie maîtrisée, une luminosité élevée (600 nits attendus), la compatibilité HDR 10 et une bonne polyvalence grâce à ses nombreux ports.
Voici les caractéristiques techniques de l’écran Asus ProArt 6K PA32QCV :
- taille de l’écran : 31,5 pouces (81 cm)
- type d’écran : IPS, rétroéclairage LED
- étalonnage : N.C.
- traitement : mat
- résolution max : 6K, 6016 x 3384 pixels / format 16:9 / 218 PPP
- gammes de couleurs : 100 % sRVB, 98 % DCI-P3, HDR 10
- modes de couleur : sRVB / Rec 709 / DCI-P3 / B&W / Adobe RVB
- nombre de bits couleur : 8 bits
- modes d’écran : Picture in Picture et Picture by Picture
- restitution : delta E moyen <2
- luminosité max : 400 cd/m² (SDR) / 600 cd/m² (HDR)
- contraste natif : 1500:1
- taux de rafraichissement : 60 Hz
- temps de réponse : 5 ms
- inclinaison (bas/haut) : -5/23°
- orientation (gauche/droite) : -30/30°
- rotation : – 90°/90°
- réglage en hauteur : 130 mm
- connectivité arrière : prise casque, 1 x HDMI 2.1, 1 x DisplayPort 1.4, 1 x USB Type-C (PD 96 W, TH 4, DP 1.4), 1 x USB Type-C (15 W, TH 4), 1 x USB Type-C (3.2 Gen2) Hub 1 x USB-A 3.2,
- connectivité frontale : 1 x USB Type-C (3.2 Gen2), 1 x USB Type-A (3.2)
- support mural : oui, VESA 100×100 mm
- pare-soleil : non
- consommation en fonctionnement : 49,5 W
- consommation en veille : 0,5 W
- haut-parleurs : 2 x 2W
- poids : 9,3 kg
- prix de lancement : 1399 €
Design et ergonomie : sobriété
Cet écran Asus ne fait pas dans l’extravagance. Un pied argenté avec un trou pour faire passer les câbles. Un dos noir dans un plastique assez ordinaire et dont la monotonie n’est que – légèrement – interrompue par le logo ProArt.
L’articulation du bras permet d’ajuster la hauteur de l’écran sur 13 cm, l’inclinaison (−5° à +23°), la rotation (±30°) ainsi que le pivot à 90° ou 270° en mode portrait.
Les mouvements sont assez faciles à exécuter. Il faut juste bien faire attention à ne pas taper l’écran contre son bureau lors du passage à la verticale ! Le pied peut être retiré pour installer le moniteur sur un bras VESA (100 x 100 mm).
Les finitions sont assez correctes. Néanmoins, elles n’ont rien de luxueux… alors que nous sommes en présence d’un moniteur plutôt cher.
Les commandes sont assez classiques avec une touche d’alimentation, 5 boutons et un joystick de navigation. Toutes ces commandes sont installées sur la face avant à droite, et si ce n’est guère discret, elles sont assez agréables à utiliser.
L’interface intégrée n’est pas très moderne, mais assez intuitive. De plus – et c’est assez rare pour être souligné – Asus met à disposition le logiciel DisplayWidget Center. Proposée pour macOS et Windows, elle donne accès à toutes les options du moniteur depuis votre ordinateur.
Cela rend le paramètrage de l’écran bien moins fastidieux et permet de se passer complètement des commandes physiques.
Une connectique presque complète
La connectique de cet écran Asus est très complète – même si quelques petites omissions sont à noter. On dispose ainsi d’un port HDMI 2.1 et DisplayPort 1.4.
Mais le plus pratique est sans doute ce port USB-C à la norme Thunderbolt 4, capable d’offrir jusqu’à 96 W en Power Delivery. Grâce à cette seule connectique, l’écran est capable d’alimenter son ordinateur portable. Le Thunderbolt 4 autorise également une vitesse de transfert très rapide : les autres ports de l’écran peuvent donc servir de hub, avec des ralentissements minimums. Un seul port de votre ordinateur est utilisé : un point très pratique avec les MacBook Air, par exemple.
On trouve un second port USB-C Thunderbolt 4 qui outre une vitesse de connexion rapide, permet le branchement d’un second écran en « Daisy chain« (ou « chaînage en série d’écran » en français) directement depuis le ProArt PA32QCV. Toujours à l’arrière, on note un autre port USB-C 3.2 Gen2, une prise jack 3,5 mm et un port USB-A (3.2).
Enfin, sous le flanc droit, Asus a aussi installé un second port USB-A (3.2) et une autre prise USB-C 3.2 Gen2. Pour dépanner, on dispose de 2 petits haut-parleurs de… 2 Watts. Très clairement, on ne regardera pas un long-métrage via ces simples enceintes.
La connectique est assez fournie, sans pour atteindre le niveau du Dell U3325QE. Compte tenu du prix, on regrette surtout l’absence d’un port RJ45. Car ce dernier aurait pu nous faire profiter d’une connexion interne filaire sans nécessiter d’adaptateur supplémentaire lorsqu’on utilise un PC portable.
Mode d’affichage
On peut passer d’un espace colorimétrique à un autre selon ses besoins. L’écran prend en charge les modes Picture-in-Picture (PiP) et Picture-by-Picture (PbP), pratiques pour afficher simultanément deux sources, un Mac et un PC Windows par exemple.
L’écran propose aussi divers modes d’affichage adaptés à différents usages, comme le cinéma, la photo, la lecture ou le jeu vidéo. Comme souvent, ces profils se limitent le plus souvent à de légers ajustements de teinte ou de contraste. Leur effet reste donc assez discret, leur intérêt réel peut sembler limité et on évitera de les utiliser – sauf envies très spécifiques.
Enfin, l’écran dispose de la fonction Auto KVM, permettant de piloter plusieurs ordinateurs avec un seul clavier et une seule souris. Cette solution autorise le passage d’une machine à l’autre sans matériel supplémentaire.
Une belle (et lumineuse) dalle 6K
Bien entendu, ce qui se distingue de cet écran 32 pouces Asus est sa définition 6K (6016 x 3384 pixels). Cela donne un niveau de finesse équivalent à celui du Apple Studio Display. De même, la dalle autorise un affichage une définition Retina sur les produits à la Pomme et promet une belle netteté des éléments à l’écran, idéale pour la PAO, la CAO ou l’édition de longs documents (ou de code).
La dalle affiche une excellente justesse des couleurs, avec une couverture intégrale de l’espace sRGB et 98 % de l’espace DCI-P3. En revanche, aucune donnée n’est fournie concernant l’Adobe RGB, ce qui laisse supposer que les performances sur cet espace ne sont peut-être pas parmi les plus élevées.
En ce qui concerne le taux de contraste, Asus avance une valeur de 1500:1, dans les clous de la plupart des dalles du marché. Nous l’avons mesuré à environ 1100:1, un peu en deçà des annonces, mais cet écart reste raisonnable.
Le vrai point fort est la luminosité qui atteint aisément les 400 nits en SDR et grimpe sans peine à plus de 600 nits en HDR, avec un pic mesuré à 672 nits. Le rendu est véritablement bluffant avec une dalle vraiment lumineuse. Dans une pièce dans la pénombre, l’écran ferait presque office de lampadaire ! Ainsi, avec une telle intensité, la différence entre HDR et SDR est ici bien plus marquée. Cela rend la compatibilité avec le HDR 10 bien plus pertinente.
La température des couleurs est très bonne dès la sortie du carton, avec 6449 K, soit à peine plus chaud que la norme vidéo de 6500 K, mais celui qui remarquera la différence possède des yeux bioniques ! Cette mesure vaut pour une luminosité bloquée 120 cd/m². Si on mesure avec les curseurs poussés au maximum (ou presque), la température se montre un peu plus froide à 6719 K.
En ce qui concerne la justesse colorimétrique, nous avons pu relever un Delta E moyen de 1,2, ce qui correspond aux données du constructeur (<2).
Avec une dalle aussi grande, on pouvait craindre une certaine perte d’homogénéité entre le centre et les coins de l’écran. Et notre sonde, en effet, a mesuré une certaine dégradation en termes de luminosité, notamment sur la partie supérieure du moniteur. Ceci étant dit, la dalle est si lumineuse que ce n’est pas aussi gênant qu’avec un écran classique – même si l’écran aurait pu faire mieux sur ce point.
Un mot enfin sur le taux de rafraichissement de l’écran qui plafonne à un classique 60 Hz. Cette valeur est assez standard, mais les amateurs de navigation bien fluide seront peut-être un peu déçus. Pour autant, rares sont les dalles avec une définition supérieure à la 4K à pouvoir proposer un taux de rafraîchissement plus rapide que 60 Hz. Dans tous les cas, il faudrait une machine sacrément costaude pour encaisser cela.
Conclusion
Le Asus ProArt 6K PA32QCV est indéniablement un excellent moniteur. Il offre une connectique complète, un affichage 6K très détaillé et une luminosité très élevée, bien utile pour les contenus HDR. De même, sa colorimétrie est très juste et devrait pleinement satisfaire les spécialistes de l’image, qu’ils soient photographes, graphistes ou vidéastes.
On regrette peut-être un niveau de finitions assez standard. Avec un écran affiché à 1399 €, on aurait pu espérer des matériaux un peu plus nobles. Pareillement, il manque, selon nous, un port RJ45 pour rendre la connectique encore plus complète.
Pour résumé, ce moniteur Asus ProArt est un excellent cru, mais il fait payer au prix fort sa forte définition et sa luminosité peu commune. Mais peut-être est-ce la meilleur stratégie pour attirer celles et ceux à qui les performances d’un Apple Studio Display font de l’œil : mettre en avant un produit premium, mais à un prix plus accessible.
Vous pouvez retrouver l’Asus ProArt PA32QCV chez Digit-Photo, MN Photo Vidéo, et Materiel.net.
